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"Directeurs des soins, et si on y croyait ?", les prémisses d'une opération séduction

Publié le 19/09/2016
consultation infirmière

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Depuis quelques années, le nombre de directeurs des soins connaît une forte diminution en France. Pour tenter d'en comprendre les raisons, la Fédération hospitalière de France (FHF), l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et l'Association française des directeurs des soins (AFDS) ont mené un étude à l'échelle européenne. Les résultats ont permis d'établir un plan d'action, présenté le 13 septembre dernier, qui a pour but de rendre la profession plus attractive.

Au 1er janvier 2016, seuls 792 directeurs des soins étaient en exercice.

Ils ont un rôle déterminant au sein des établissements de santé et pourtant. Les directeurs des soins (DS) se font de plus en plus rares. C'est ce que révèle l'étude « Directeurs des soins, et si on y croyait ? » menée par la Fédération hospitalière de France (FHF), l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et l'Association française des directeurs des soins (AFDS). Depuis 2012, le nombre de DS se réduit en moyenne de 2% par an selon le dernier rapport annuel du Centre national de gestion (CNG). Au 1er janvier 2016, ils seraient 792 en France, sachant que seuls 42% des 213 postes proposés en 2015 ont été pourvus.

Les raisons de cette « pénurie »

Pour l'AFDS, si cette diminution peut s'expliquer par plusieurs facteurs, l'un d'entre eux en particulier semble démotiver les candidats. Cette fonction représente une 3ème partie de carrière pour des professionnels de santé qui sont déjà installés dans la vie. La plupart hésitent à partir de chez eux pendant un an pour étudier à Rennes, puis à prendre un poste dans une région autre que la leur, explique Stéphane Michaud , président de l'Association française des directeurs des soins (Le directeur des soins, pierre angulaire de la réforme territoriale ). Mais, l'aspect financier rentre aussi en compte puisque le salaire des DS avoisine relativement celui des cadres supérieurs de santé. D'ailleurs, dans un contexte d'économies budgétaires, les établissements de soins préfèrent de plus en plus recruter des « faisant fonction » de directeur des soins. Une pratique qui démotive les cadres supérieurs de santé (CSS) à entrer à l’École des hautes études en santé publique, d'autant que leur rôle  semble évoluer. Nous avons connu dernièrement un moment de doute sur les missions des DS, notamment lorsqu’ont été créés les pôles de soins qui donnaient plus de prérogatives aux CSS. Mais je vous certifie qu’il n’en est rien et que les DS prennent une place significative dans l’organisation des hôpitaux, par une écoute réelle quant aux problématiques paramédicales et par un dialogue actif avec les Présidents de Commissions Médicales d'Établissements (CME), garantit Stéphane Michaud.

En France, il est essentiel que tous les directeurs des établissements de santé et médico-sociaux soient formés de manière similaire.

Un plan d'action très ambitieux

C'est donc conjointement que la FHF, l'EHESP et l'AFDS ont présenté le 13 septembre dernier un plan d'action établi à partir de l'étude « Directeurs des soins, et si on y croyait ? ». En premier lieu, les trois organismes espèrent inciter les cadres de santé à devenir directeurs des soins sans attendre d'être nommés cadre supérieur. Cette voie d'accès est déjà possible, mais elle est peu ou mal connue, précise Stéphane Michaud.  D'ailleurs la FHF suggère de réduire de cinq à trois ans l'ancienneté requise en tant que cadre de santé pour être présentable au concours de directeur des soins. Dans la pratique, un cadre ne peut actuellement se présenter qu'après au moins sept ans d'expérience, explique Jean-René Ledoyen, responsable de la formation des directeurs des soins à l'EHESP. Dès lors, une ancienneté théorique de trois ans reviendrait à une durée de cinq ans en pratique.

Concernant l'unique lieu de formation situé à Rennes, bien que le cursus soit universitaire dans d'autres pays, permettant ainsi une multiplication des lieux d'enseignement, la FHF, l'EHESP et l'AFDS n'envisagent aucun changement. En France, il est essentiel que tous les directeurs des établissements de santé et médico-sociaux soient formés de manière similaire, et l’EHESP est en mesure de délivrer des diplômes universitaires, ce qui se fait déjà pour de nombreux élèves directeurs des soins. Toutefois, il faut voir comment on peut aménager les choses et adapter les aspects de la présence des élèves sur place, selon Laurent Chambaud.

Chacun préconise une limitation du poste de « faisant fonction », dans le temps et uniquement sous forme de « mesure transitoire », notamment par la création d'un contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens pour l'accompagnement de candidats vers le concours DS. Cet accord contribuerait tant à la préparation d'un candidat à la réussite au concours DS qu'à la reconnaissance de son positionnement sur une fonction transitoire dans l'établissement, expliquent les organismes. Enfin, la question de la rémunération doit inévitablement être considérée. Nous travaillons pour l’aligner sur celle des directeurs hospitaliers, assure Stéphane Michaud. Toutefois, le Syncass-CFDT attend plus. Outre un alignement des grilles indiciaires sur celles du corps des directeurs d'hôpitaux, nous souhaitons une mise à niveau des plafonds de la prime de fonction et de résultat (PFR) ainsi qu'une suppression de la limitaion à quatre pour la part fonctions. Le syndicat aimerait également que des négociations soient entamées sur les transformations de management liées à l'instauration des groupements hospitaliers de territoire (GHT). Pour l'heure, la FHF, l'EHESP et l'AFDS ne se sont pas prononcées à ce sujet. Seules des actions de gestions de carrière, de coaching ou de groupes de travail sur le stress des dirigeants ou la dynamique des équipes de direction , afin d'augmenter le plaisir au travail, ont été proposées dans leur plan.

Pour Cécile Kanitzer, conseillère paramédicale de la FHF, bien qu'à long terme une évolution du cadre réglementaire soit nécessaire, il devient indispensable d'agir vite, notamment par le biais de ce plan d'action. Une stratégie qui  devrait d'ailleurs être évoquée à nouveau lors des 14èmes Journées nationales des Directeurs des soins qui se dérouleront à Tours les 28, 29 et 30 septembre 2016.

Les directeurs des soins prennent une place significative dans l’organisation des hôpitaux par une écoute réelle quant aux problématiques paramédicales et par un dialogue actif...

Gwen HIGHT  Journaliste Infirmiers.comgwenaelle.hight@infirmiers.com@gwenhight


Source : infirmiers.com