Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

GRANDS DOSSIERS

Diabète : 592 millions d’adultes touchés d’ici 2035...

Publié le 14/11/2017
diabète sucre

diabète sucre

affiche diabète type 1 enfant

affiche diabète type 1 enfant

Des chiffres alarmants et des projections statistiques qui le sont tout autant. La prévalence mondiale du diabète chez les adultes de plus de 18 ans est passée de 4,7% en 1980 à 8,5% en 2014… Et nous sommes déjà en 2017 ! Problème majeur de santé publique, l’Organisation mondiale de la Santé prévoit qu’en 2030 le diabète sera la 7e cause de décès dans le monde et que la maladie devrait toucher 592 millions d’adultes d’ici 2035… Il n 'en demeure pas moins que ces dernières années, la prise en charge et l'espérance de vie des patients diabétiques se sont considérablement améliorées. Focus sur quelques éléments significatifs en ce 14 novembre 2017, Journée mondiale du Diabète.

Toutes les études récentes montrent qu’une prise en charge globale de la glycémie et des facteurs de risque cardiovasculaire permet d’obtenir une diminution de la morbi-mortalité des patients diabétiques de type 1 et de type 2.

De type 1 – caractérisé par une production d'insuline insuffisante - de type 2 – du fait de l'utilisation inadéquate de l'insuline par l'organisme, conséquence d'un excès pondéral et de l'inactivité physique -, gestationnel - hyperglycémie qui est détectée pendant la grossesse -, la prévalence du diabète augmente. Selon le Bulletin Epidémiologique hebdomadaire (BEH) du 14 novembre consacré à la Journée mondiale 2017, une grande part de l’augmentation de la prévalence du diabète observée peut être attribuée au vieillissement de la population, à un meilleur dépistage et à une plus longue espérance de vie des personnes diabétiques traitées. Le surpoids et l’obésité ainsi que le manque d’activité physique, facteurs liés aux habitudes de vie pouvant être limités par des mesures de prévention primaire, contribuent également fortement à la progression du diabète. En France, selon la Fédération française des diabétiques (AFD) quelques 4 millions de personnes seraient atteintes de diabète, soit 5,3 % de la population. Plus inquiétant encore, entre 500 000 et 800 000 personnes ignoreraient en être atteintes, maladie silencieuse oblige à ses débuts. La prévalence du diabète traité pharmacologiquement continue deonc de progresser, avec de fortes disparités selon le niveau socio-économique et les territoires.

La Fédération française des diabétiques se saisit de la Journée mondiale du Diabète pour lancer les Premiers Etats généraux du diabète et des Diabétiques avec un défi à relever : un an pour évaluer et agir ensemble !

De son côté, l'OMS souligne que la prévalence du diabète a augmenté plus rapidement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et que le diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, d’accidents cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et d’amputation des membres inférieurs. Et de préciser que près de la moitié des décès dus à l’hyperglycémie surviennent avant l’âge de 70 ans. En France, en effet les conséquences de la maladie diabétique produisent des chiffres très significatifs :

  • 9 000 amputations d’un membre inférieur par an ;
  • plus de 17 000 patients ayant ont subi un accident vasculaire cérébral imposant une hospitalisation ;
  • plus de 11 000 hospitalisés pour un infarctus du myocarde ;
  • plus de 4000 personnes diabétiques entrées en insuffisance rénale chronique terminale.

Diabète : une maladie si connue, si mal comprise…

Une enquête menée par l'Institut Harris Interactive pour Roche Diabetes Care France nous explique comment les Français voient le diabète, analyse le sentiment des personnes qui le vivent au quotidien, tout en focusant sur le point de vue des femmes diabétiques « patientes à part ? »

Les Français sont globalement conscients de la lourdeur de la maladie (71%). La majorité d'entre eux perçoit le diabète comme ayant un impact important sur la vie personnelle (59%) et professionnelle (56%). Ils ignorent les mécanismes du diabète, malgré l’impression que la maladie leur est familière. Seule1 personne sur 3 estime que le diabète de type 2 est la conséquence de mauvaises habitudes. 2 répondants sur 10 pensent que le diabète de type 1 est une fatalité, ce qui signifie que la majorité des Français ignore que le DT1 est une maladie auto-immune qui n’a rien à voir avec le mode de vie.

Les patients diabétiques : des héros discrets du quotidien, au travail comme dans leur vie personnelle. Globalement, les patients diabétiques déclarent plutôt bien vivre leur maladie au quotidien. Ils déclarent une bonne observance en ce qui concerne les traitements oraux et les injections, moindre en matière d’autosurveillance glycémique. Les patients diabétiques semblent avoir intégré le diabète dans leur quotidien avec une relative maitrise mêlée de résignation, et ne veulent pas gêner le quotidien des autres en leur parlant des difficultés de leur maladie.  Dans la sphère personnelle, 55% des patients diabétiques de type 1 et 32% des diabétiques de type 2 affirment que la maladie peut être un frein. Dans la sphère professionnelle, l’écart s’agrandit entre les deux types de patients : 51% des types 1 considèrent que la maladie est un frein, contre seulement 19% des patients de type 2.

Le diabète est-il plus compliqué quand on est une femme ?
59% des patientes de type 1 et 32% des patientes de type 2 répondent que le diabète est un frein dans la sphère personnelle et  53% des patientes de type 1 et 22% des patientes de type 2 dans la sphère professionnelle. Par ailleurs, 70% des femmes atteintes de type 1 estiment que leur diabète impacte de manière importante la préparation de leurs vacances (72%) et leurs projets de vie (enfant, déménagement) (71%).

• Enquête Harris interactive pour Roche Diabete Care France - 400 répondants à un questionnaire de 10mn en ligne (terrain du 21/09/2017 au 06/10/2017 ; 100 Patients DT1 et 300 patients DT2) et 500 répondants à un questionnaire de 5mn en ligne (terrain du 22 au 29/09/2017).

Le diabète de type 1 concerne plus de 20 000 enfants en France et il est diagnostiqué de plus en plus tôt, notamment dans la petite enfance. Depuis 30 ans, le nombre de diabétiques chez les enfants de mois de 5 ans progresse en effet de 7,5 % par an…

Quid du diabète de type 1…

En France comme en Europe, l’incidence du diabète de type 1 a doublé en 30 ans chez l’enfant et l’adolescent (0-15 ans), mais cette augmentation a été deux fois plus rapide chez les enfants de moins de 5 an. Il y a ainsi un rajeunissement de l’âge moyen au diagnostic. Le diabète de type 1 se déclare de manière aiguë chez l’enfant et l’adolescent, en particulier chez les plus jeunes, avec une aggravation très rapide vers l’acidocétose. Rappelons que le diabète de type 1 est une maladie métabolique complexe qui se déclare en général dès l’enfance. Elle nécessite un traitement à vie et peut présenterde graves complications au moment de sa découverte puis lors de son évolution. Un diagnostic tardif peut entraîner une acidocétose pouvant conduire à un coma, voire à un décès. Selon le BEH du 14 novembre 2017 qui consacre son numéro au diabète de type 1 de l'enfant il existe une surmortalité significative des enfants et jeunes adultes diagnostiqués diabétiques de type 1 dans les premières années après le diagnostic en grande partie attribuée à des complications métaboliques aiguës du diabète : acidocétose et hypoglycémie. Un traitement par insuline est nécessaire dès le diagnostic et, en France, l’initiation de ce traitement est systématiquement réalisée au cours d’une hospitalisation, en y associant l’éducation thérapeutique de l’enfant et de sa famille. Entre 2013 et 2015 en France, 6 424 enfants ont été identifiés comme nouvellement atteints de DT1 avec des taux d'incidence régionaux les plus élevés dans les régions Corse, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Hauts-de-France ; le ratio garçon/fille étant de 1,13. Et de préciser que dans le monde, le nombre d’enfants de moins de 15 ans atteints de DT1 était estimé à presque 500 000 en 2013, avec 80 000 enfants développant la maladie chaque année.

DID ACT, un concept de jeux de société pour aider les enfants à échanger sur leur maladie, à mieux la comprendre, à en parler à leurs amis et à devenir de plus en plus autonomes pour la gérer…

Il n 'en demeure pas moins que ces dernières années, la prise en charge et l'espérance de vie des patients diabétiques se sont considérablement améliorées. Ainsi, l’espérance de vie des patients diabétiques de type 1 et de type 2 a beaucoup progressé tandis que le poids des complications a diminué de façon spectaculaire au cours des trente dernières années1. Toutes les études récentes montrent qu’une prise en charge globale de la glycémie et des facteurs de risque cardiovasculaire permet d’obtenir une diminution de la morbi-mortalité des patients diabétiques de type 1 et de type 2.

1- Georgia Pambianco, Tina Costacou, Demetrius Ellis, Dorothy J. Becker, Ronald Klein and Trevor J. Orchard, The Pittsburg Epidemiology of Diabetes Complications Study Experience, Diabetes, mai 2006.

205 millions de femmes à travers le monde vivent avec le diabète. Pour la Journée mondiale du diabète, l'OMS appelle a garantir un accès équitable et abordable au traitement pour toutes les femmes diabétiques ou à risque de diabète.

Pistaches et diabète gestationnel

Les résultats d'une étude intitulée « Effets de la consommation de pistaches sur la réponse glycémique postprandiale chez les femmes enceintes », menée sur des femmes enceintes souffrant d'intolérance gestationnelle au glucose (GIGT) ou de diabète gestationnel (GDM) montrent que la consommation de pistaches peut aider à contrôler la glycémie. Les résultats de cette première étude ont été présentés en octobre dernier à Chicago à l'occasion de la Food & Nutrition Conference & Expo™ 2017 de l'Académie de nutrition et de diététique. Les pistaches ont un faible indice glycémique (IG), sont relativement riches en fibres, en matières grasses saines, en antioxydants et en phytonutriments anti-inflammatoires, qui peuvent tous jouer un rôle positif pour les personnes atteintes de diabète. Manger des pistaches a peu d'effet sur la glycémie après un repas et, consommées en complément d'un repas riche en glucides, elles peuvent minimiser les pics de glycémique. Rappelons que l'intolérance gestationnelle au glucose (GIGT) se manifeste quand, au cours de la grossesse, l'organisme ne parvient plus à réguler normalement les niveaux de glycémie, en raison des changements hormonaux. La glycémie augmente au-delà de la normale après l'absorption de glucose mais n'est pas assez élevée pour établir un diagnostic de diabète.Même si le problème disparait après l'accouchement, les femmes souffrant de GDM ou de GIGT ont un risque accru de développer un diabète. La prévalence du GDM dans le monde est comprise entre 9,8 % et 25,5 %. Pour le Docteur Zhaoping Li, l'une des investigatrices de l'étude et Professeur en médecine, Chef de la Division Nutrition clinique à l'Université de Californie Los Angeles (UCLA), cette étude montre que les pistaches peuvent constituer un complément bénéfique au régime alimentaire, afin de maintenir la glycémie à un niveau sain, tout en apportant des nutriments essentiels à la mère et au bébé pendant cette période capitale.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com