Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

MODES D'EXERCICE

Deux prouesses chirurgicales de taille : exceptionnel !

Publié le 20/11/2014
chirurgie bloc opératoire

chirurgie bloc opératoire

Chirurgie "éveillée" du cerveau , chirurgie foetale, ce n'est aujourd'hui plus de la fiction. Si ces prouesses chirurgicales sont certes extraordinaires car elles participent à soigner des patients dans de nouvelles conditions, elles soulignent également l'expertise des chirurgiens français, qui fait école à l'international...

La chirurgie éveillée en neurochirurgie

Chirurgie "éveillée" et chirurgie foetale, ce que permet la neurochirurgie 

Cela se passe dans le service de neurochirurgie du Pr Hugues Duffau, au CHU de Montpellier. France 2 y consacrait un sujet dans son JT du mardi 18 novembre dernier.

Ce neurochirurgien de renom international a mis au point, il y a 17 ans déjà, la "chirurgie éveillée", une technique de pointe qui permet de traiter les tumeurs au cerveau. Rappelons qu'en France, chaque année 5000 personnes sont touchées par cette pathologie cancéreuse. Le chirurgien s'exprimait également le 1er octobre au micro d'Europe 1, expliquant que le cerveau ne peut pas ressentir sa douleur et que cette intervention où le patient est éveillé permet un travail chirurgical "collaboratif" puisque le patient nous aide à chaque instant en nous disant, dans le bloc, si on peut continuer à opérer, à enlever plus de tumeur, ou s'il faut s'arrêter (...) On va donc enlever le plus possible de cerveau selon des limites fonctionnelles du patient  explique le Pr Hugues Duffau, au sujet de l'une de ses patientes. Ces limites fonctionnelles sont les zones sensibles comme le langage ou la motricité. Cette technique opératoire, véritable prouesse technique, permet en somme de dresser une cartographie du cerveau durant l'intervention.

Le Pr Duffau souligne :

En dehors de 1% d'aléas, 99% des patients récupèrent après l'intervention chirurgicale...

Un opération avec trois acteurs : patiente, neurochirugien et neuro-psychologue

On voit dans le reportage que l'opération est préparée en amont par un neuro-psychologue, Guillaume Herbet. La patiente fait des exercices - nommer des objets sur image d'ordinateur, énoncer les prénoms de ses enfants...- qui seront répétés lors de l'intervention alors que le chirurgien explore les différentes zones autour de la tumeur. Si elle se trompe, c'est le signe qu'il a touché une zone sensible. Ce qui nous permettra d'évaluer à chaque instant de la chirurgie l'ensemble de ses fonctions, commente Guillaume Herbet, neuropsychologue. D'abord endormie pour l'ouverture de la boîte crânienne, la patiente est ensuite réveillée pour nommer les images. Le chirurgien repère les zones à risques en surface et commence alors le retrait de la tumeur. Les réactions de la patiente lui indiquent jusqu'où il peut aller (il est dans le reportage à 5 cm de profondeur...). Le chirurgien va pouvoir enlever la tumeur sans dégâts sur les zones fonctionnelles du cerveau et donc sans séquelles. La patiente est "félicitée" par le chirurgien car elle est partie prenante de la réussite de l'intervention : 80% de la tumeur (soit l'équivalent de la taille d'une orange) est enlevée. La patiente est ensuite rendormie pour finaliser l'intervention. Dans ce reportage, on voit la patiente 15 jours plus tard chez elle, bien sûr avec encore quelques stigmates (visage enflé, quelques troubles de mémoire) mais parfaitement autonome et en phase de récupération. Les 20% restant de la tumeur seront néanmoins traités par chimiothérapie.  

Le neurochirurgien souligne que cette méthode de chirurgie éveillée est de plus en plus connue. Et de rappeler qu'il a eu l'occasion de former 300 centres de neurochirurgie dans 45 pays en 17 ans ! et ce avec les mêmes résultats : en dehors de 1% d'aléas, 99% des patients récupèrent après l'intervention chirurgicale, a-t-il précisé au micro d'Europe 1.

Regarder le sujet "Cerveau : les yeux ouverts" diffusé le 17 novembre 2014 sur France 2.

Chirurgie fœtale : première en France à l’Hôpital Armand Trousseau pour un cas de spina bifida

Rappelons que le spina bifida correspond à une ouverture anormale de plusieurs vertèbres au niveau du dos du bébé. Il s’agit de la malformation la plus fréquente du système nerveux central concernant en moyenne 1 grossesse sur 1 000. Dans plus de 90 % des cas, cette malformation est diagnostiquée avant la naissance par échographie. L’exposition de la moelle et des racines conduit à des lésions irréversibles qui peuvent entraîner une anomalie motrice au niveau des jambes pouvant en particulier compromettre l’acquisition de la marche et une anomalie de contrôle des sphincters. De plus, par le biais d’une fuite du liquide céphalo-rachidien, cette malformation a des conséquences sur le cerveau fœtal. Il s’en suit une dilatation des cavités cérébrales (hydrocéphalie) nécessitant souvent une dérivation de décompression après la naissance. Ces répercussions cérébrales peuvent alors compromettre le développement des acquisitions des enfants.

Le Pr Jouannic conclut :

Cette première à l’AP-HP est un grand pas pour les enfants atteints de spina bifida et leurs mamans. Elle permet d’ouvrir la voie à une meilleure prise en charge et d’améliorer par la suite le développement moteur et intellectuel de ces enfants.

Le communiqué de presse du 18 novembre 2014 de l'AP-HP explique que, danns le cadre de la prise en charge du spina bifida, l’équipe du service de Médecine Fœtale de l’Hôpital Armand Trousseau (AP-HP), en collaboration avec l’équipe de neurochirurgie de l’hôpital Necker- Enfants Malades (AP-HP), a pour la première fois en France réalisé - en juillet dernier - une opération de chirurgie fœtale chez une future maman au terme du 5è mois de grossesse. Dans les 10 jours suivants cette intervention, une normalisation des anomalies cérébrales pré-existantes provoquées par la malformation a été constatée. La grossesse s’est ensuite poursuivie dans des conditions normales et la maman a accouché par césarienne à 8 mois le 09 novembre 2014. Le bébé ainsi que la maman sont en parfaite santé.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com