Les détresses respiratoires de l'enfant représentent 14% à 25% des motifs de consultation aux urgences pédiatriques et sont la cause la plus fréquente d'arrêt cardio-respiratoire chez le jeune enfant, souligne le Dr Vitoux-Brot dans son résumé.
La fréquence respiratoire du jeune enfant varie de 50 par minute en période néonatale à 12 par minute à l'adolescence. Le rythme respiratoire est aussi un élément important d'évaluation, indique le médecin : irrégulier avec des pauses, il témoigne de l'épuisement de l'enfant, l'arrêt respiratoire peut être imminent, avertit-elle.
Les signes de lutte liés à l'utilisation des muscles accessoires et le battement des ailes du nez signent une obstruction des voies respiratoires. La cyanose est un signe tardif traduisant souvent l'imminence de l'insuffisance respiratoire aiguë et imposant des mesures thérapeutiques immédiates, note-t-elle. Le dépistage précoce d'une hypoxémie par la mesure systématique de la saturation transcutanée est un élément d'évaluation indispensable : une saturation inférieure à 90% est un signe de gravité.
Pour reconnaître le mécanisme, l'interrogatoire doit préciser le mode de début de la dyspnée, les antécédents néonataux, respiratoires, neurologiques et cardiaques, ainsi que la qualité de la prise alimentaire. L'analyse clinique précise le temps de la dyspnée, ce qui permet d'orienter l'étiologie.
Les étiologies des atteintes des voies aériennes supérieures peuvent être infectieuses (rhinite obstructive du très jeune nourrisson, laryngites aiguës, épiglottite, abcès pharyngé ou péri-amygdalien), résulter d'anomalies congénitales, ou encore êtres secondaires à un oedème laryngé d'origine allergique.
Quant aux atteintes des voies aériennes inférieures, elles peuvent être liées à la bronchiolite, l'asthme, les pneumopathies infectieuses, l'inhalation de corps étrangers mais aussi à l'insuffisance cardiaque du jeune nourrisson ou à une anémie aiguë et à certaines anomalies métaboliques.
MAINTENIR UNE OXYGÉNATION CORRECTE
"Devant toute dyspnée de l'enfant, le premier objectif est d'assurer une oxygénation correcte", indique le Dr Vitoux-Brot.
"La pose d'une voie veineuse est systématique lorsque la détresse respiratoire est intense ou que des médicaments par voie parentérale sont nécessaires, sinon on évitera d'agresser inutilement l'enfant", indique-t-elle. L'intubation, par un médecin entraîné, est nécessaire lorsque le pronostic vital est engagé.
"D'autres gestes de sauvetage peuvent être indispensables : ponction pleurale, exsufflation d'un pneumothorax, manoeuvre d'extraction d'un corps étranger, trachéotomie", indique le Dr Christine Vitoux-Brot. En cas d'inhalation de corps étranger avec obstruction complète, une manoeuvre de sauvetage "ne doit être tentée qu'en cas d'asphyxie". En cas d'échec, le pronostic vital est rapidement engagé et la laryngoscopie s'impose pour tenter d'extraire le corps étranger à la pince de Magill, précise-t-elle, avant d'ajouter que "tout patient suspecté d'inhalation de corps étranger doit bénéficier d'une endoscopie en milieu hospitalier"./mrv
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Détresses respiratoires du jeune enfant : comment réagir ?
Publié le 05/12/2005
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Source : infirmiers.com
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