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GRANDS DOSSIERS

Détersion, facteurs de croissance… deux étapes clés de la cicatrisation d'une plaie

Publié le 27/03/2017
Hartmann

Hartmann

plaie, main

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Certaines plaies subissent un retard de cicatrisation dû à la pérennisation de la phase inflammatoire. De fait, chroniques, elles sont difficiles à traiter et leur prise en charge se compte souvent en mois. Lors d’un symposium intitulé « Et si on simplifiait la cicatrisation de vos plaies » organisé par les Laboratoires Hartmann, le 16 janvier, dans le cadre des Journées Cicatrisations 2017 , de nombreux professionnels de santé ont écouté des experts du domaine expliciter le sujet.

Retrouvez la version très enrichie relative à ce symposium sur l'espace logué « Plaies et cicatrisation »

Jouer contre le temps qui tend à chroniciser la plaie et multiplier les complications potentielles : un œil de clinicien pour bien évaluer, un geste expert pour aider la plaie à s'assainir au plus vite et l'appui de pansements toujours plus innovants utilisés au bon moment. 

Rappelons d’emblée la place et le rôle de la détersion dans la prise en charge des plaies, plus particulièrement lorsqu’elles s’installent dans le temps, au prix d’une chronicité propice aux complications. L’acte détersif a pour but de mettre à nu le tissu sain. La détersion manuelle est la plus fréquemment effectuée par l’infirmier1 et ce quel que soit le contexte de soin, à l’hôpital ou en secteur libéral. De fait, savoirs et savoir-faire pour déterger une plaie sont indispensables, requérant une formation et un entraînement technique spécifique.

La cicatrisation d’une plaie est un processus complexe mettant en jeu de nombreux facteurs qui, tour à tour, interviennent au cours des différentes phases : inflammatoire, prolifération et rééphithélialisation, remodelage

Si les infirmiers pratiquent au quotidien le geste détersif (détersion mécanique) lors des soins de plaies, il est intéressant de connaître plus particulièrement comment, en secteur libéral, ce geste est perçu et réalisé. Sur le terrain, les infirmiers disposent-ils de savoirs théoriques suffisants ? Et les gestes sont-ils sûrs et adaptés ? Interrogés sur le sujet2, une très grande majorité d'entre eux (88%), décrivent comme indispensable l’étape détersive (mécanique). Quasi à l’unanimité, les IDEL soulignent que la détersion mécanique est plus performante si elle est couplée à une détersion autolytique. Ils trouvent cependant que la détersion est douloureuse pour le patient (44%), mal côté à la nomenclature (31%), chronophage (18%) et compliquée à réaliser. Si 31% d’entre eux considèrent que leur savoir-faire en la matière est suffisant, 61% avouent qu’il est largement perfectible et 6,5% très insuffisant.  Pour « mieux faire », ils plebiscitent la formation, la mise à disposition d’anesthésiques locaux, de conseils d’experts, de matériel adapté (curettes, scalpel) et de plus de temps.

La détersion mécanique est plus rapide si associée à une détersion autolytique qui s’appuie sur les pansements irrigo-aborbants.

Rappelons que la deuxième étape dans le suivi de la plaie, dite de bourgeonnement, voit l’apparition de fibroblastes en grande quantité après stimulation par les macrophages. Il s'agit alors de préserver ces fibroblastes qui participent à l’épidermisation et d’encourager les facteurs de croissance présents au lit de la plaie afin d’accélérer le processus de cicatrisation. Un nouveau concept consiste aujourd’hui à stimuler l’activité des facteurs de croissance endogènes, déjà présents dans l’exsudat de la plaie en s’aidant des meilleurs pansements. Pour ce faire, un certain nombre de matériaux polymères ont été testés et les plus prometteurs ont été les polyuréthanes hydratés (PUH), une forme spéciale de polyuréthanes qui peuvent être utilisé seuls ou combinés avec des pansements en mousse.

Facteurs de croissance stimulés et un environnement humide contrôlé sont essentiels à une cicatrisation rapide.

L'intérêt d'une hydratation dynamique de la plaie - qu'il s'agisse d'ulcère veineux ou de brûlure- a été soulignée au travers de cas cliniques.  L’enjeu étant d’adapter cette hydratation à tous les stades de la cicatrisation dirigée : détersion, granulation et épidermisation. In fine, en terme de pratiques soignantes, un tryptique se dessine de façon évidente pour toujours plus d'efficacité. Il faut en effet jouer contre le temps qui tend à chroniciser la plaie et multiplier les complications potentielles : un œil de clinicien pour bien évaluer, un geste expert pour aider la plaie à s'assainir au plus vite et l'appui de pansements toujours plus innovants utilisés au bon moment. Où comment conjuguer savoirs et savoir-faire. 

Notes

  1. Décret n°2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmier 
  2. Enquête  intitulée « Le geste détersif : familier ou questionnant » réalisée en ligne auprès des infirmiers libéraux du 1er au 6 décembre 2016 ; 155 répondants, 91% sont des femmes, l’âge médian est de 42 ans.

Article réalisé en partenariat avec les Laboratoires Paul Hartmann à partir des éléments du symposium intitulé "Et si on simplifiait la cicatrisation de vos plaies" organisé dans le cadre des Journées Cicatrisation 2017, 16 janvier 2017, Palais des Congrès de Paris.

Et n'oubliez pas, retrouvez la version très enrichie relative à ce symposium sur l'espace logué « Plaies et cicatrisation »

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com