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Des stagiaires se filmaient maltraitant des patients en Ehpad

Publié le 26/01/2016
personne agée

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L'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Le Château de Louche, à Annet-sur-Marne, a assuré le 25 janvier 2016 à l'APM que les trois stagiaires ayant réalisé des vidéos humiliantes de trois résidentes n'avaient jamais pratiqué de soins toutes seules.

Ces trois stagiaires ont été mises en examen pour violences en réunion avec préméditation, diffusion sur internet de scènes de violence et atteinte à la vie privée, indiquent lundi matin plusieurs titres de presse. Lundi matin, le parquet de Meaux (Seine-et-Marne) n'était pas joignable, note-t-on. Actuellement en bac professionnel pour devenir aides-soignantes, elles sont accusées d'avoir diffusé sur le site Snapchat de courtes vidéos les montrant humiliant des résidentes de l'Ehpad Le Château de Louche, géré par le groupe commercial Domidep.

Sollicité par l'APM lundi, l'établissement a expliqué, par la voix du directeur des exploitations de Domidep, Brice Tirvert, qui épaule la directrice de l'Ehpad depuis les incidents, que ces trois jeunes filles étaient en stage depuis le 4 janvier dans la structure. Elles avaient jusqu'ici donné satisfaction, a-t-il assuré: "Elles avaient donné une bonne image d'elles", a-t-il précisé, déplorant qu'elles aient "caché leur jeu". "Nous sommes tombées sur des personnes perdues", a-t-il estimé.

Mardi 19 janvier, des élèves, choqués par les vidéos visibles sur Snapchat, ont averti le lycée professionnel, qui a à son tour averti l'Ehpad, a-t-il raconté. Le lendemain, les trois stagiaires ont été interpellées au sein de l'Ehpad par la gendarmerie, prévenue par la direction de la structure. "Dès les faits connus, la directrice a prévenu les familles des résidentes victimes, les autres résidents, l'ARS [agence régionale de santé], le conseil départemental", a-t-il précisé.

Selon Brice Tirvert, "trois ou quatre vidéos" ont été postées sur le site internet et non 33, comme l'ont indiqué divers titres de presse. Ces vidéos montrent "des humiliations, des brimades, des propos inacceptables", mais "pas de violence physique", a-t-il indiqué.

 

Les victimes sont trois résidentes, "des personnes désorientées, mais qui ne sont pas hébergées dans une unité protégée", a-t-il assuré, contrairement à ce qu'indiquent des titres de presse lundi matin.

"Aucune stagiaire n'a pratiqué de soins seule", a insisté Brive Tirvert. "Les soins sont toujours réalisés en binôme, avec une aide-soignante ou une AMP [aide médico-psychologique] confirmée". Selon lui, les vidéos ont été réalisées "dans les très rares moments où elles étaient seules", soit en pause, soit en se rendant à la salle à manger pour déjeuner ou au vestiaire. Il a par ailleurs précisé que les trois résidentes étaient suivies, depuis la découverte des faits, par leur médecin traitant et une psychologue. "Elles ont l'air d'aller plutôt bien, mais nous restons au plus près d'elles", a-t-il précisé. L'équipe de l'établissement a été réunie pour "débriefer", a-t-il ajouté. "Tout le monde est choqué et ému". La résidence du Château de Louche compte 71 lits, dont trois réservés à l'accueil de résidents en séjour temporaire, ainsi qu'une unité protégée de 15 lits, est-il précisé sur son site internet. Le groupe Domidep exploite 57 établissements en France. Sa stratégie "contrairement à celle des principaux groupes nationaux qui font référence, est de ne mettre en place aucune marque ou enseigne au niveau des établissements. Ainsi chaque structure dispose de son propre nom et de sa culture locale", est-il précisé sur son site internet.

Des actes isolés à ne pas associer à tous les intervenants selon le Synerpa

Dans un communiqué diffusé dimanche soir, le Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (Synerpa) "appelle à ce que ces actes isolés ne soient en aucun cas associés à l'ensemble des intervenants et au travail quotidien des professionnels auprès des résidents". Il se réjouit que "la réaction concertée et immédiate de l'école et de l'établissement [ait] permis de mettre fin rapidement à ces agissements".

De son côté, l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) estime, dans un communiqué diffusé dimanche également, que "ces faits attirent l'attention sur la situation des personnes âgées fragilisées et des professionnels qui les accompagnent au quotidien" et que "le manque de professionnels auprès de nos aînés [...] peut en partie expliquer que des stagiaires soient trop souvent laissés seuls lors de situations d'accompagnement des personnes âgées".

Le secrétariat d'Etat à la famille, à l'enfance, aux personnes âgées et à l'autonomie a précisé lundi à l'APM que la secrétaire d'Etat, Laurence Rossignol, s'était rendue au Château de Louche dimanche. Interviewée sur RMC lundi matin, elle a assuré que "le personnel de la maison de retraite [...] respecte les normes de personnel des Ehpad. Donc on ne peut pas dire qu'il y a un manque de personnel. Au même titre qu'on ne peut pas dire, à cette étape, qu'on leur a confié des tâches à faire à la place du personnel".

La secrétaire d'Etat a également mentionné que "les familles des trois jeunes filles [...] ont été très coopératives [...], qu'elles étaient surprises mais qu'elles n'ont en aucun cas voulu trouver des excuses à leurs filles. Elles ont accompagné les policiers de façon à ce que ces jeunes filles à la fois prennent conscience de leurs actes et ensuite soient punies comme elles le méritent". "L'enquête dira si de la part de l'établissement, il y a eu une défaillance", a-t-elle également précisé. "Pour l'instant, et sans rien préjuger, cet établissement est un établissement qui a l'habitude d'accueillir des jeunes [stagiaires] pour s'occuper des personnes âgées", a-t-elle noté.


Source : infirmiers.com