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Des morts mais aussi des "blessés de la canicule"

Publié le 20/08/2003

S'il s'avère difficile de déterminer avec précision le rôle qu'a joué la canicule dans le décès de nombreuses personnes âgées, en raison notamment du caractère polypathologique de leur état de santé, l'explosion des chiffres de la mortalité au cours de cette période où les températures de l'air ont souvent avoisiné les 40°C, comparés à ceux de la même période l'année dernière, met en évidence son terrible impact sanitaire.

"Il y a eu 260 % de mortalité en plus dans nos services", témoigne à Reuters Santé le Dr Dominique Manière, médecin dans le service de long séjour au centre gériatrique Champmaillot à Dijon, une ville particulièrement touchée par la canicule. Beaucoup des patients admis en court séjour en gériatrie ou aux urgences de cet établissement n'ont en effet pas survécu à la chaleur.

Beaucoup ont cependant résisté, remarque le médecin, mais se retrouvent "soit mal en point, soit avec une aggravation de leur(s) maladie(s) ou des facteurs de dépendance".

L'état cardiovasculaire des patients qui avaient une souffrance à ce niveau là s'est notamment détérioré, avec pour conséquence le développement de phlébites, mais surtout d'embolies pulmonaires provoquant un "redémarrage" de leur insuffisance respiratoire. Les médecins constatent par ailleurs de nombreuses aggravations d'insuffisance cardiaque et la multiplication des accidents iatrogènes liés à la déshydratation.

Des pathologies cutanées sont également à déplorer. "Les escarres, liées à la compression des tissus due à l'immobilisation, ont flambé avec la déshydratation", illustre le Dr Manière, déplorant la durée d'attente des personnes âgées dans les services d'urgences. Ces lésions cutanées entraînent des douleurs et multiplient de fait le temps de soins consacré à ces patients.

Par ailleurs, la canicule a aussi eu pour effet de "grabatiser" des personnes déjà en difficultés. "Les personnes qui mangeaient avec difficulté, à qui il fallait beaucoup de temps, ont passé 2-3 jours comateux et ne sont maintenant plus capables de manger seules", témoigne le médecin.

Selon ce dernier, "certaines personnes vont mourir dans les jours à venir". La plupart des autres auront perdu leur autonomie, ce qui se traduira par une multiplication des demandes d'hospitalisation dans les établissements spécialisés, déjà bien en peine de répondre aux besoins continus./ar


Source : infirmiers.com