Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

INFOS ET ACTUALITES

Des infirmières de bloc qui font bloc pour leur reconnaissance professionnelle

Publié le 18/06/2010

26 des 27 infirmières du bloc opératoire et salles de réveil de la clinique Sainte Marguerite à Hyères (83) sont en grève depuis le 3 juin 2010.

Cette clinique fait partie d’un groupement de cliniques de la région toulonnaise et marseillaise. D’une capacité de 157 lits, son activité est principalement orientée vers la chirurgie (68 lits de chirurgie générale et 25 lits de chirurgie ambulatoire), avec toutes les spécialités représentées.

290 salariés sont présents dans l’établissement et les patients sont pris en charge par une équipe de praticiens libéraux.

Le bloc opératoire est réparti en deux secteurs avec 12 salles et un programme opératoire moyen d’une cinquantaine d’interventions par jour.

Vidéos


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La direction de l’établissement n’a pas donné suite à notre demande d’entretien et seule la responsable actuelle du bloc opératoire nous a cordialement indiqué qu’elle ne souhaitait faire aucun commentaire sur la situation à ce jour.

Nous avons pu rencontrer Nathalie Graux, déléguée du personnel, ce jeudi 17 juin 2010, au 14ème jour de grève.

Depuis le 3 juin 2010, 26 des 27 infirmières du bloc sont en grève. Les trois revendications principales sont les suivantes :

  • revalorisation des salaires des infirmières sur la grille des techniciennes hautement qualifiées travaillant en bloc opératoire et en salle de réveil ;
  • demande d'une prime perçue dans les autres services de la clinique ;
  • amélioration des conditions de travail.


Trois personnels sont titulaires du diplôme d’infirmière de bloc opératoire et sont considérés comme des techniciennes hautement qualifiées. Mais tous les personnels du bloc effectuent les mêmes missions (infirmière panseuse, circulante, aide-opératoire et instrumentiste, utilisation des techniques liées à la radiologie interventionnelle) avec les mêmes responsabilités.

La revalorisation salariale demandée représente, selon l’ancienneté, de 50€ à 150€ bruts mensuels, avec une amélioration de la retraite future.

Nous avons interrogé plusieurs personnes venant en consultation dans cet établissement. Ils nous ont répondu par la même question : « si toutes les infirmières de bloc opératoire sont en grève et présentes devant la clinique, qui est en salle pour s’occuper de nous ? ». Un autre patient venu signer la pétition proposée par les grévistes a été opéré il y a quelques mois pour la pose d’une prothèse articulaire.

Il nous confie sa pleine satisfaction et la qualité des soins dispensés dans cet établissement, mais il s’inquiète et avoue qu’il ne viendra sans doute pas ici pour la pose de la deuxième prothèse, déjà programmée, et certainement pas si le personnel est toujours en grève.


Comment fonctionne cet établissement dont l’activité principale est la chirurgie ?

L’activité est réduite et n’atteint pas les 50 interventions habituelles par jour. Seule une infirmière titulaire est présente. Les autres personnels sont des personnels intérimaires, qui, selon la déléguée du personnel n’ont pas forcément ni l’expérience, ni les diplômes requis.

Plusieurs chirurgiens sont venus discuter avec les grévistes. L’un d’eux nous explique que lorsqu’il part en vacances il envoie toujours une carte postale à l’équipe du bloc.

Et là, cette équipe lui manque, bien que personne ne soit en vacances !

14ème jour de grève, c’est aussi 14 jours où le programme opératoire est allégé, 14 jours où les interventions programmées sont reportées, 14 jours où l’activité globale de l’établissement est fortement réduite.

Le soutien de l’ensemble des personnels paramédicaux de l’établissement est apprécié par les grévistes. Ce combat n’est pas sans conséquence financière avec une perte de salaire conséquente.


Comment expliquer la survenue de ce conflit ? Depuis quatre ans des revendications similaires sont faites à la direction, sans succès. Le mouvement s’est mis en place quand le personnel titulaire a du former les personnels intérimaires et que ceux-ci ont été embauchés avec le statut de technicien hautement qualifié, laissant les titulaires au statut de simple technicien.

Une réunion avec la direction est prévue le vendredi 18 juin. Est-ce que cette date marquera l’appel à la fin de la grève ? Il faut souhaiter qu’un dialogue productif permette aux différentes parties prenantes de trouver une issue à un conflit qui pèse sur tout un établissement de santé.

 


Jérôme CLEMENT
Rédaction Infirmiers.com
jerome.clement@infirmiers.com



Source : infirmiers.com