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IADE

Des IADE globalement satisfaits au travail

Publié le 30/04/2012

Une enquête à laquelle ont contribué les infirmiers-anesthésistes diplômés d'état a été réalisée en novembre 2011 pour connaître la satisfaction au travail des IADE. Nous remercions le Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes (SNIA) qui a souhaité partager avec Infirmiers.com les résultats. A lire la synthèse suivante.

La partie démographie montre une surreprésentation des hommes par rapport aux femmes soit 13 % de plus que la statistique nationale (DRESS Hommes 30 % - femmes 70 %). Les femmes sont plus nombreuses à vivre seules et seules avec enfants. Les hommes vivent presque tous en couple. On ne constate pas d’évolution importante dans la ventilation par employeur, la fonction publique hospitalière (FPH) en est toujours le principal employeur.

La pyramide des âges confirme une tendance au vieillissement avec une apparition d’IADE de plus de 50 ans, en particulier des plus de 55 ans, peu présents dans les enquêtes précédentes. Il y a rajeunissement de la tranche 30 - 40 ans. Les IADE les plus âgés considèrent que la pression a beaucoup augmenté. Ils constituent pour cet item un indicateur de la dégradation dans le temps de la qualité de vie au travail.

Les IADE règlent une partie de leur vie familiale en fonction des exigences de leur métier mais celui-ci n’en souffre pas. Les femmes rencontrent plus de difficultés que les hommes pour harmoniser les deux. Presque 60 % assurent des permanences de nuit. Le temps de récupération croît avec la durée de travail effectif et de même pour le « jet lag » (décalage horaire). Le temps de récupération est de deux jours pour tout IADE en travail effectif supérieur à quatre heures. Les mêmes souffrent de l’alternance jour/nuit. Le repos compensateur d’un jour est insuffisant.

Les réponses relatives aux permanences ne montrent pas de différence en termes de qualité de vie au travail. Les contraintes liées directement à l’exercice de la profession sont plutôt bien acceptées mais elles mériteraient d’être mieux investiguées ainsi que l’impact des permanences et des astreintes qui n’ont pas été prises en compte dans cette enquête.

Le manque de reconnaissance est ressenti essentiellement venant de la part des administrations. Il se concrétise sous la forme d’absence de reconnaissance de la valeur du métier et de la qualité du travail IADE, matérialisé par un statut et une rémunération digne de leur compétence et de leur investissement.

La qualité de vie au travail va de la satisfaction raisonnée à des situations que l’on peut nommer de dramatiques entraînant une souffrance considérable et entre les deux extrêmes, des états intermédiaires où la souffrance sans être constante, n’en est pas moins un facteur de mal-être. La population se sépare en trois groupes distincts. Le premier groupe, la grande majorité exprime des facteurs de pénibilité au travail liée à l’exercice du métier d’IADE en soi. Le second groupe d’environ 15 % d’IADE exerce dans un contexte de dégradation importante des conditions de travail. Le troisième groupe, difficilement quantifiable, décrit des éléments de souffrance sans que l’on puisse le croiser avec tous les paramètres.

Au sein du premier groupe, les IADE ont globalement une vision optimiste et valorisante de leur profession. Ils y trouvent une satisfaction et responsabilité. Si l’individualisme est fortement ressenti, une bonne solidarité d’équipe est générale. L’ambiance au travail pour la majorité est sécurisante, chaleureuse pour autant peu familiale. Elle peut être empreinte d’agressivité, le plus communément, voire délétère sans pour autant exprimer des signes francs de souffrance. Les humiliations sont rares, n’interviennent qu’une fois. Le sentiment d’insécurité à faible degré est plus lié à la sécurité en anesthésie sans doute qu’à un vécu.

Le second groupe marque une réelle souffrance au travail. C’est en croisant les réponses à certains items que furent découverts les milieux de travail où l’ambiance est dégradée, délétère, agressive, parfois violente et où les IADE sont victimes de harcèlement, d’humiliation, sans qu’il ait été possible d’en identifier les auteurs. L’absence de recours à la solidarité du fait d’un individualisme très important, jumelé à la faible reconnaissance de la part des médecins anesthésistes et des cadres, contribuent à la peur de faire des erreurs, de se sentir en insécurité et entraînant une appréhension avant d’aller travailler. Ce sont surtout les femmes qui se retrouvent en majorité dans ce groupe.

Le troisième groupe est flottant. Les IADE de ce groupe trouvent des satisfactions dans leur métier. Ils sont souvent confrontés à des situations d’agressivité ou subissent plus que la moyenne des humiliations ponctuelles sans que cela influe sur le contexte et apparemment cela revient rapidement à la normale. Ils ne souffrent pas de manière importante du manque de reconnaissance. Ils se sentent en insécurité et parfois, appréhendent d’aller travailler. Il est difficile de quantifier ce groupe mais il représente entre 20 et 30 % des IADE. La qualité de vie au travail inconstante génère un mal-être difficilement perceptible facteur d’angoisse parfois.

Cette enquête montre globalement une population d’infirmiers anesthésistes plutôt satisfaits de leur profession acceptant les contraintes inhérentes au métier. Ils sont unanimes à manifester l’absence de reconnaissance de leur compétence et de leur investissement en termes de salaire et de statut. Ils n’expriment peu ou pas de souffrance au travail lié à une mauvaise qualité de vie. En revanche, un certain nombre évolue dans des milieux professionnels générant une grande souffrance. Entre les deux, une frange relativement importante travaille dans des sites où la tension est perceptible sans engendrer de manière constante une souffrance, mais souvent un mal-être.

L’identification des causes de la mauvaise qualité de vie au travail manque dans cette étude. Une observation et des interviews sur site permettraient d’identifier les causes et de formuler des recommandations. Le Syndicat des Infirmiers Anesthésistes n’a pas cette possibilité. Il va poursuivre en procédant à l’approfondissement de certaines questions orientées sur les facteurs spécifiques de pénibilité physiques et psychologiques.

Webographie

Syndicat national des infirmiers-anesthésistes diplômés d’État
www.snia.net


Source : infirmiers.com