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Dermite associée à l’incontinence : un rapport méconnu

Publié le 15/01/2018
Epiderme

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Application d

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Femme agée dans un lit d

Femme agée dans un lit d

L’incontinence est cause d’une gêne plus ou moins grande dans l’accomplissement des actes quotidiens de la vie. Même si l’on ne peut pas parler de pathologie dans la plupart des cas, il s’agit d’un handicap physique doublé d’un sentiment de diminution psychologique. Souvent la notion de confort est évoquée. Mais plus qu’un inconfort, la gêne occasionnée peut tant perturber les actes quotidiens qu’elle conduira à la perte d’une certaine indépendance. Chez la personne âgée, cette infirmité devient souvent une pathologie dont les conséquences peuvent devenir préoccupantes. Un groupe d’experts internationaux s’est réuni en 2015 pour faire un état des lieux et a publié un rapport disponible en Français1 dont nous tentons de faire ici un résumé commenté.

Publi-information du laboratoire Metanoïa

Les populations les plus touchées par la dermite associée à l'incontinence sont notamment les sujets âgés fragiles et/ou dépendants.

Jusqu’à récemment, le diagnostic de la Dermite Associée à l’Incontinence (DAI) n’avait pas été vraiment répertorié par manque d’études et de cas cliniques. A l’origine, classée parmi les pathologies dites d’affections cutanées qualifiées d’altérations de la peau associées à l’humidité (MASD), il a été préféré à la suite de ce rapport la dénomination « Dermite Associée à l’Incontinence » marquant le fait que cette affection est liée aux effluents, peut s’étendre sur une zone périnéale élargie et toucher tous les âges. Il ressort de ce rapport que la DAI peut provoquer gêne, douleurs, irritation, démangeaisons, brûlures, picotements sur les zones atteintes. Ces zones peuvent évoluer vers un début d’escarres.

La DAI a pour origine une perturbation de la barrière cutanée naturelle de la peau, une inflammation dont l’origine serait une surhydratation et une augmentation du Ph. Une peau sensible aux frottements et cisaillements (deux facteurs aggravant de l’apparition des escarres) est également une peau à risque de DAI. Les patients atteints d’une incontinence fécale présentent plus de risques de développer une DAI que les patients atteints d’une seule incontinence urinaire. Le changement de nature des effluents dû à une modification de l’alimentation ou à la prise de médicaments peut altérer la barrière cutanée lors de fuites et causer une détérioration de cette dernière, engageant ainsi un processus d’apparition de la DAI sur le siège. Les zones de plis doivent être attentivement surveillées car elles sont le lieu de la macération de la peau. L’évaluation et le diagnostic de la DAI ne peut se faire qu’au moyen de l’observation clinique et de l’analyse visuelle.

Le résultat d’une thérapie de prévention ou de soin de la DAI adapté doit apparaître dans les un ou deux jours suivant sa mise en œuvre…

Les patients atteints d’une incontinence fécale présentent plus de risques de développer une DAI que les patients atteints d’une seule incontinence urinaire.

Nettoyage et protection : quels gestes comptent ?

A cet égard, nous devons citer intégralement une des conclusions de ce rapport que nous jugeons importante et qui indique : Il a été démontré que les protocoles structurés de soins cutanés qui intègrent un nettoyage doux et l’utilisation de protecteurs cutanés réduisent l’incidence de la DAI. Il est également possible qu’ils soient associés à une réduction du développement des escarres de stade I. Le retour d’expérience qui nous est indiqué par quelques services de santé ajoute que le choix du nettoyant n’est pas neutre. De nombreux produits présentent une agression pour la peau fragile. Les produits choisis seront réputés pour leur hypoallergénie. Certains produits non rinçables peuvent laisser à la surface de la peau des substances irritantes qu’il sera préférable d’éviter. On le voit, deux actions sont étroitement liées : le nettoyage et la protection cutanée.

En octobre 2015, le produit EscarProtect® a été présenté pour la première fois à la communauté médicale lors du congrès PERSE à Bordeaux. Il présente les caractéristiques citées dans le rapport cité plus haut pour la prévention et le soin des Dermites Associées à l’Incontinence (DAI). En effet le rapport indique que le produit idéal se caractérise par les éléments suivants :

  • preuves cliniques pour la prévention et/ou le traitement de la DAI ;
  • proche du pH de la peau (remarque : le pH n’est pas une caractéristique pertinente pour tous les produits, par ex. ceux qui ne contiennent pas d’ions hydrogène, y compris certains films barrières) ;
  • faible pouvoir irritant/hypoallergénique ;
  • ne pique pas à l’application ;
  • transparent ou aisément éliminé pour une inspection de la peau ;
  • élimination/nettoyage tenant compte du temps du soignant et du confort du patient ;
  • n’augmente pas l’altération de la peau ;
  • n’interfère pas avec l’absorption ou la fonction des produits de gestion de l’incontinence ;
  • compatible avec les autres produits utilisés (par ex. les pansements adhésifs) ;
  • acceptable pour les patients, les cliniciens et les soignants ;
  • minimise le nombre de produits, de ressources et de temps nécessaires pour terminer le protocole de soins cutanés complet ;
  • bon rapport coût-efficacité

Cette mousse à base de cristal liquide, principe de fonctionnement innovant, apporte une nouvelle voie pour protéger la peau permettant sa régénération à l’abri des agresseurs qu’elle subit.

Un récent protecteur cutané

Après un doux nettoyage de la peau à l’aide de produits hypoallergéniques, et surtout un bon rinçage à l’eau, l’application de ce protecteur cutané va installer un réseau intra-épidermique qui restera plusieurs heures dans l‘épiderme (cf. illustration).  Ce réseau se maintient en place en dépit du passage après lui d’eau, de savon, d’urines ou de selles. Une fuite après le soin comprenant l’application du protecteur cutané ne nécessite pas une nouvelle application de ce protecteur et le soin de nettoyage ne vient plus agresser la peau aussi douloureusement qu’avant. Il est mentionné dans le rapport cité ici que l’une des causes de la DAI se trouve dans la surhydratation ou macération de la peau, rendant la peau plus sensible aux effets du frottement ou du cisaillement (facteurs aggravant du risque d’escarres). Le gras contenu dans les produits utilisés pour protéger la peau, souvent d’origine minérale, forme une occlusion des pores de la peau, nuisant à sa respiration / perspiration. Le phénomène de macération est alors favorisé entre le film gras occlusif et la peau elle-même. La situation du patient s’en trouve aggravée.

Le problème à résoudre est de faire en sorte que la peau continue de procéder à ses échanges naturels sans pour autant permettre aux effluents agressifs d’attaquer la barrière cutanée. Ces derniers sont la cause d’une éventuelle inflammation des tissus et par suite altération de la peau bien problématique pour le patient et son soignant. Par son réseau cristallin intra-épidermique, la mousse intra-épidermique une fois pénétrée vient en quelque sorte renforcer la barrière cutanée formée notamment par les cornéocytes et le « ciment » les entourant. Elle n’empêche pas la respiration / perspiration de la peau. Ainsi, la barrière naturelle cutanée renforcée par le protecteur cutané peut jouer son rôle vis-à-vis des effluents sans que la macération ne provoque une fragilisation de la peau et sans que les composants agressifs n’entrent en contact avec le vivant. Les premiers résultats probants ont été obtenus à l’hôpital Sainte-Périne (Dr E. Candas, AP-HP) et ont fait l’objet d’un poster portant sur trois cas cliniques pris parmi les plus significatifs. Le même résultat a été montré sur un cas clinique similaire à l’hôpital Tenon (Mme D. Chaumier, AP-HP), d’autres encore ont été révélés à l’hôpital Saint-Antoine (Mme A. Philippe, AP-HP). Une période d’observation entre deux et dix jours permet de montrer de sérieuses améliorations de l’état du patient. Ces éléments ont été présentés au congrès organisé par la Société Française et Francophone de Plaies et Cicatrisations (SFFPC) à Paris en Janvier 2017 .

Parallèlement, le CHD de Bischwiller, important Centre Hospitalier Départemental de Gériatrie près de Strasbourg, a effectué un classement des protecteurs cutanés. Dans ce classement, EscarProtect® figure seul sur l’indication de DAI après tests de l’équipe de P&C et avec d’autres protecteurs dans la classe de prévention d’escarres. Tous ces éléments sont disponibles sur demande auprès du laboratoire Metanoïa. Le rapport cité en référence indique l’ensemble des caractéristiques idéales pour le protecteur cutané (cité plus haut).

Application d'un produit gras sur une DAI

EscarProtect® répond aux critères indiqués et son bon fonctionnement sur la DAI démontre que les experts avaient vu juste sur les caractéristiques nécessaires au rétablissement de la barrière cutanée. Enfin pour ce qui concerne le dernier critère qui est le critère économique, il est empreint d’une subjectivité et d’une nécessaire comparaison qui ne peut être le lieu de cet article. Cette mousse à base de cristal liquide, principe de fonctionnement innovant, apporte une nouvelle voie pour protéger la peau permettant sa régénération à l’abri des agresseurs qu’elle subit.

Gilles BOURICHON responsable du développement Laboratoire Metanoïa

Note

  1. Beeckman D et al. Proceedings of the Global IAD Expert Panel. Incontinence associated dermatitis: moving prevention forward. Wounds International 2015. Disponible au téléchargement à l’adresse www.woundsinternational.com

Source : infirmiers.com