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AU COEUR DU METIER

Dépression chez l'adolescent : repérer au plus tôt

Publié le 19/12/2014

La Haute Autorité de Santé (HAS) précise, dans des recommandations publiées le 16 décembre 2014, les spécificités de la prise en charge de la dépression chez l'adolescent afin d'améliorer le repérage, le diagnostic et son traitement en premier recours.

Ces recommandations sur la dépression de l'adolescent s'inscrivent dans le programme national de prévention du suicide 2011-2014.

Ces recommandations de bonne pratique ont été élaborées à la demande de la direction générale de la santé (DGS), initialement en complément du Plan Santé des jeunes de 2008, et s'inscrivent dans le programme national de prévention du suicide 2011-14, indique la HAS dans son document de 40 pages. Elles concernent les adolescents (entre 12 et 18 ans) souffrant de manifestations dépressives, notamment d'un épisode dépressif caractérisé. Il s'agit de la classe d'âge qui a le moins recours aux soins lors de difficultés psychiques, pointe l'autorité, rappelant que la prévalence de la dépression est estimée autour de 8%.

Les recommandations, qui visent les médecins généralistes, médecins et infirmiers scolaires, pédiatres, urgentistes et gynécologues, sont synthétisées dans deux fiches, l'une sur le repérage, le diagnostic des manifestations dépressives à l'adolescence et la stratégie de soins, l'autre sur la prise en charge thérapeutique.

La dépression caractérisée passe souvent inaperçue à l'adolescence du fait notamment d'une confusion avec la crise d'adolescence "normale"...

La HAS précise d'abord les spécificités de la consultation de l'adolescent, qui doit être considéré comme un individu singulier, capable de participer autant que possible au processus de prise de décision, et propose une consultation en quatre phases, à adapter en fonction de la situation: l'adolescent en présence des parents, l'adolescent seul, l'examen somatique et la restitution à l'adolescent et à sa famille.

La question de la confidentialité doit être abordée clairement. Il convient de discuter avec l'adolescent des informations à transmettre et d'obtenir son accord mais les parents doivent être informés des éléments indispensables à leur prise de décision (par exemple, en cas de risque suicidaire). La famille est associée de manière adaptée à l'âge développemental de l'adolescent et à la dynamique relationnelle intrafamiliale. Concernant le repérage, la HAS liste des facteurs de risque individuels et environnementaux (adolescents vivant en foyer, déracinés, victimes de maltraitance, confrontés au système judiciaire,...) mais aussi les facteurs protecteurs (bonne estime de soi, soutien familial, pratique sportive,...).

Les outils préconisés sont les questionnaires ARDS pour détecter un épisode dépressif caractérisé et le TSTS-CAFARD pour les idées suicidaires. La dépression caractérisée passe souvent inaperçue à l'adolescence du fait notamment d'une confusion avec la crise d'adolescence normale, rappelle l'agence. La HAS précise par ailleurs les éléments qui doivent conduire à orienter l'adolescent vers un (pédo)psychiatre ou à l'hospitaliser, et indique la marche à suivre en cas de refus de soins.

Pour la prise en charge thérapeutique, elle recommande globalement d'assurer un maximum de continuité entre les personnes impliquées dans le repérage, le diagnostic et la prise en charge thérapeutique. Lorsqu'une une situation à risque est repérée, une attitude favorisant le soutien et l'empathie participe à la mobilisation de facteurs de résilience. La psychothérapie est recommandée en première intention. Elle doit être évaluée après un à deux mois. En cas de résistance ou d'aggravation des symptômes, il est possible d'associer un traitement antidépresseur, celui-ci étant indiqué dans un nombre réduit de cas. Les modalités de prescription des psychotropes chez l'adolescent (antidépresseur, anxiolytique et hypnotique) sont précisées. Les médecins de premier recours doivent également suivre le patient au plan somatique et prodiguer des conseils hygiéno-diététiques avec circonspection et après avoir établi une alliance thérapeutique ainsi qu'intervenir sur l'environnement, en mobilisant l'entourage familial, social et scolaire.

Enfin, la HAS formule des recommandations sur l'organisation des soins, notamment en vue d'améliorer la formation des médecins de premier recours aux aspects relationnels essentiels aux soins de l'adolescent, l'accès aux soins spécialisés et aux psychothérapies, les échanges entre professionnels.


Source : infirmiers.com