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Déploiement des assistants médicaux : un avenant signé pour des tâches "médico-administratives"...

Publié le 20/06/2019
interrogation

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assistants médicaux, infographie

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Opérationnel dès la rentrée 2019, l'accord signé le 20 juin 2019 entre les syndicats de médecins libéraux et l'Union nationale des caisses d'assurance maladie sur le déploiement des assistants médicaux, quelques 4000, va permettre de libérer du temps médical pour permettre aux médecins de se concentrer sur leur coeur de métier : le soin. Comment ? En confiant des tâches "médico-administratives" à des infirmiers ou des aides-soignants. Une belle montée en compétences, n'est-ce pas ?

Il semble quand même un peu fort que si les infirmiers accèdent à ce poste - certains le voudront peut-être - ils doivent obtenir "un certificat de qualification professionnelle", alors que les tâches qu'ils effectueront relèveront de leur rôle propre !

La négociation entre l'Union nationale des caisses d'Assurance Maladie (Uncam) et les syndicats représentatifs des médecins libéraux (MG France, Confédération des Syndicats Médicaux Français et Syndicat des Médecins Libéraux)* concernant le déploiement des assistaux médicaux, a été âpre et longue . Elle vient de s'achever le 20 juin avec la signature conjointe de l'avenant 7 à la convention médicale d'août 2016, la Fédération des Médecins de France (FMF) ayant refusé de signer.  Selon nos confrères du Généraliste, le dispositif négocié ne satisfait pas entièrement les représentants de la profession. Au grand dam des syndicats, l’Assurance maladie n’a reculé ni sur l’obligation de participer à une organisation territoriale prenant en charge les soins non programmés, ni sur la nécessité de prendre en charge plus de patients. Surtout, le dispositif final reste complexe. De quoi constituer un réel frein à l’adhésion des praticiens sur le terrain. Réclamé par la profession et facultatif, le dispositif pouvait difficilement être refusé par les médecins, d’autant qu’Agnès Buzyn avait menacé de recourir aux ordonnances en cas d’échec de la négociation. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, salue de son côté cette signature conventionnelle. 

Rappelons que ce "nouveaux métier", assistant médical , au coeur de la réforme Ma Santé 2022 , vise, selon l'Uncam, à améliorer l’accès aux soins ainsi que les conditions d’exercice des médecins libéraux tout en renforçant la qualité de la prise en charge des patients, dont les cas peuvent être aujourd’hui de plus en plus complexes et lourds. Opérationnel dès la rentrée 2019, cet accord apporte une solution destinée à libérer du temps médical pour permettre aux médecins de se concentrer sur leur coeur de métier : le soin. Le profil décrit pour pouvoir assurer cette fonction a déjà fait beaucoup couler d'encre du côté des infirmiers, cités comme pouvant "être" assistant médical, au même titre que les aides-soignants , les secrétaires médicales ou tout autre profil souhaitant suivre cette nouvelle voie professionnelle. Syndicats professionnels , Ordre infirmier, s'étaient vivement exprimés, soulignant les bien belles compétences à venir pour ces professionnels qui occuperont ces postes "au service des médecins" et plus si affinités... et donc l'appel à la vigilance en matière juridique (les aides-soignants pourraient-ils faire, par exemple des actes ne relevant pas de leur référentiel d'activités...)

Le document signé rappelle le rôle de l'assistant médical dont le champ de mission est volontairement large, chaque médecin pouvant définir à sa guise le contenu des tâches dites "médico-administratives" :

  • des tâches de nature administrative : accueil du patient, création et gestion du dossier de son dossier, recueil et enregistrement des informations administratives et médicales,
    accompagnement de la mise en place de la télémédecine au sein du cabinet ;
  • la préparation et le déroulement de la consultation : aide à l’habillage, déshabillage, prise de constantes (prise de tension, pesée, taille), mise à jour du dossier du patient concernant les dépistages, vaccinations, recueil d’informations utiles sur les modes de vie pour alerter le médecin si nécessaire, délivrance des tests (test angine par exemple) et de kits de dépistage, préparation et aide à la réalisation d’actes techniques (pour un électrocardiogramme, par exemple) ;
  • des missions d’organisation et de coordination : notamment avec les autres acteurs de santé. Il peut ainsi organiser un RDV avec un médecin spécialiste, avec un hôpital en prévision d’une admission mais aussi avec d’autres professionnels de santé comme une infirmière, un masseur-kinésithérapeute ou un sage-femme ou autre nécessaire pour assurer la prise en charge des patients, de plus en plus souvent atteints de pathologie chronique ou après une hospitalisation.

Il est écrit noir sur blanc qu'en aucun cas, le poste d’assistant médical ne se substituera à d’autres professions de santé, intervenant dans la prise en charge des patients, il s’agit en effet d’une nouvelle fonction avec des missions propres. Osons affirmer que cette phrase est quelque peu paradoxale...

Réaction de Patrick Chamboredon, Président de l'Ordre national des infirmiers. Malheureusement, malgré nos efforts, le projet d’instauration des assistants médicaux est finalement maintenu. Les sénateurs avaient pourtant manifesté une grande attention à nos propositions et retenu plusieurs d’entre elles, dont celle qui consistait à exclure du champ d’action des futurs assistants médicaux les actes de soin. Cette nouvelle profession suscite bien des interrogations et beaucoup de perplexité dans l’ensemble de la communauté des professionnels de santé. En l'état actuel du texte, les assistants médicaux bénéficieront d’une exception à l’interdiction de l’exercice illégal de la médecine selon des modalités potentiellement bien plus ouvertes que celles des autres professionnels paramédicaux.

L'avenant signé décrit également la formation que devront suivre ces nouveaux professionnels (de santé ?). Dans tous les cas, l’assistant médical devra être formé ou s’engager à suivre une formation spécifique dont le contenu est en cours de définition dans le cadre de la convention collective des personnels des cabinets médicaux. Afin de ne pas retarder la mise en oeuvre de cette mesure, il a cependant été prévu que les médecins puissent recruter des assistants médicaux dès à présent, sans formation préalable, en leur donnant la possibilité de se former à ces nouvelles missions dans les deux ans suivant leur prise de fonction. Cette formation ad hoc sera validée par un certificat de qualification professionnelle qui devra être obtenu dans les 3 ans suivant leur prise de fonction.

Il semble quand même un peu fort que si les infirmiers accèdent à ce poste - certains le voudront peut-être - ils doivent obtenir "un certificat de qualification professionnelle", alors que les tâches qu'ils effectueront relèveront de leur rôle propre !

L'infographie ci-dessous proposée par nos confrères du Généraliste.fr nous en dit plus sur le déploiement des assistants médicaux, opérationnel dès la rentrée 2019

*Ils représentent 68% des généralistes et 55% des autres spécialités médicales.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com