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Dénutrition à l'hôpital : L'ANAES fournit des outils de diagnostics simples

Publié le 12/12/2003

Ce travail a été réalisé à la demande de la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) dans le cadre du programme national nutrition santé (PNNS) présenté fin janvier 2001 par Dominique Gillot, alors secrétaire d'Etat à la Santé et aux handicapés. Il fixe neuf objectifs chiffrés, comme par exemple la réduction en 5 ans de la contribution moyenne des apports lipidiques totaux à moins de 35% des apports énergétiques journaliers.

Dans la littérature, la prévalence de la dénutrition à l'hôpital varie de 10 à 60%, selon les populations étudiées, et en particulier l'âge, les critères de définition retenus et les seuils utilisés, rappelle l'Anaes dans un rapport de 122 pages.

"La dénutrition à l'hôpital est liée ou non à des pathologies", précise à Reuters Santé Sandrine Danet, chef de projet à l'Anaes et l'un des membres du groupe de travail. Les causes sont en fait "multifactorielles". Outre les pathologies, "l'hospitalisation peut être en elle-même un facteur aggravant par le changement d'environnement, des horaires des repas et des habitudes alimentaires". La dénutrition "débute [aussi"> souvent à la maison", les facteurs économiques et sociologiques devant en particulier être pris en compte chez les personnes âgées, précisent les auteurs du rapport.

Ces derniers se sont focalisés sur la dénutrition protéino-énergétique à l'hôpital, car c'est la forme de dénutrition "la plus fréquente", note Sandrine Danet.

Le travail a concerné tous les patients hospitalisés adultes à l'exception des patients en unités de soins intensifs et en réanimation, des patients cancéreux et des patients atteints du sida. Ont été également exclues de ces recommandations les femmes enceintes.

UN INDICE SIMPLE, LA VALEUR DE L'IMC

Après avoir évalué plusieurs mesures anthropométriques, marqueurs biochimiques et biologiques, et indices multifactoriels, le groupe de travail recommande finalement de mesurer le poids du patient à son entrée à l'hôpital et de mesurer ou d'estimer sa taille afin de calculer son indice de masse corporelle (IMC, rapport du poids en kg sur le carré de la taille en m²).

Il préconise également de calculer la perte de poids par rapport à une valeur antérieure à l'hospitalisation actuelle, mentionnée dans un dossier médical précédent.

Pour les patients âgés de plus de 70 ans, il demande de calculer en plus un score de dépistage à partir du questionnaire Mini Nutritionnal Assessment ou de sa forme courte MNA-SF, qui n'intégre que des questions sur la perte d'appétit, la motricité, l'existence d'une maladie aiguë ou d'un stress psychologique, de problèmes neuropsychologiques et de calcul d'IMC.

Selon l'Anaes, il est également nécessaire pour tous les patients adultes quel que soit leur âge d'évaluer quantitativement et/ou qualitativement la prise alimentaire, "les méthodes à utiliser et leur mise en oeuvre restant à l'appréciation des professionnels en l'absence de recommandations qu'il conviendrait de faire".

En revanche, aucun paramètre biochimique et/ou biologique, et aucun indice multifactoriel autre que le MNA-SF n'est préconisé à titre systématique, à une petite nuance près, qui est que les résultats de l'albuminémie et de la préalbuminémie "peuvent conduire à évoquer le diagnostic de dénutrition, la réalisation de ces dosages étant laissée à l'appréciation du prescripteur".

Enfin, à partir de ces outils, l'Anaes définit des seuils ou des critères simples permettant d'évoquer le diagnostic de dénutrition simple ou sévère et propose dans certains cas une réévaluation de l'état nutritionnel au cours de l'hospitalisation.

A titre d'exemple, on peut évoquer la dénutrition d'un patient âgé de moins de 70 ans à son entrée à l'hôpital lorsqu'il présente une perte de poids supérieure ou égale à 10% par rapport à une valeur antérieure à l'hospitalisation actuelle, mentionnée dans un dossier médical précédent, ou lorsqu'il présente une IMC inférieure ou égale à 17 kg/m2./vdb

(Evaluation diagnostique de la dénutrition protéino-énergétique des adultes hospitalisés, 122 pages, disponible sur le site Internet de l'Anaes, www.anaes.fr)


Source : infirmiers.com