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Décès aux urgences : le service avait une activité « normale »

Publié le 24/02/2014
hôpital Cochin accueil

hôpital Cochin accueil

Le directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a écarté le 20 février 2014 lors d'une conférence de presse tout lien entre le décès le 15 février 2014 d'une patiente aux urgences de l'hôpital Cochin et la transformation des urgences de l'Hôtel-Dieu, assurant que le service avait ce jour-là une activité "normale" avec des effectifs "adaptés".

Depuis quelques mois, le service des urgences l'hôpital Cochin a été renforcé en personnel

L'AP-HP a annoncé le 20 février 2014 le lancement d'une enquête interne pour déterminer les circonstances du décès inexpliqué samedi 15 février d'une patiente de 61 ans aux urgences de l'hôpital Cochin à Paris. Le comité de soutien de l'Hôtel-Dieu a aussitôt fait le lien entre ce décès et la "saturation" des services d'urgences parisiens depuis que les pompiers n'amènent plus les patients aux urgences de l'Hôtel-Dieu, décision mise en oeuvre le 4 novembre 2013.

Dans une réaction transmise le 20 février à l'APM par son entourage, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, "demande à l'AP-HP de faire la lumière sur cette affaire dans les meilleurs délais".

Lors d'une conférence de presse, Martin Hirsch a déclaré prendre cet événement suffisamment au sérieux pour ne pas polémiquer avec celles et ceux qui essayent de polémiquer sur ce sujet. Il estime nécessaire que les patients soient pris en charge aux urgences sans soubresaut et que les équipes n'aient pas l'impression d'être la proie de règlements de compte ou de questions annexes à leur métier qui est de soignerQuand on souhaite [...] faire en sorte qu'on réponde le mieux possible aux besoins des patients, on a besoin d'un peu de sérénité, on est là pour organiser les soins, on n'est pas là pour faire du battage et de la polémique, a-t-il martelé.

Le président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP, le Pr Loïc Capron, a observé que ce décès n'était pas intervenu n'importe où, ni n'importe quandIl y a donc des tensions d'ordre politique qui apparaissent, a-t-il poursuivi en demandant de la sérénité afin que la CME puisse comprendre ce qui s'est passé et éviter à tout prix que cela ne se reproduise.

S'agissant de la chronologie des faits, la patiente, qui avait déjà été hospitalisée à Cochin et habitait à proximité, a été amenée le 15 février par les pompiers aux urgences pour une chute, a rapporté le président de la CME locale du groupe hospitalier Broca-Cochin-Hôtel-Dieu, le Pr Stanislas Chaussade. L'AP-HP a précisé dans son communiqué qu'elle présentait une plaie du pied. Elle est arrivée à 16h48 et a été vue par l'infirmière d'accueil et d'orientation à 17h15. Celle-ci a considéré que l'état de la patiente nécessitait de l'installer dans un fauteuil de la zone de surveillance, à proximité des soignants, en attendant d'être examinée par un médecin. Son décès a été constaté à 23 heures.

Une chronologie à préciser

Martin Hirsch a été interrogé sur une information qui circulait selon laquelle la patiente aurait été appelée mais n'ayant pas répondu, il aurait été supposé qu'elle était repartie. Il a indiqué qu'il ne pouvait démentir cette information et attendait la chronologie complète car il restait actuellement des zones pour lesquelles on ne connaît pas heure par heure ce qui s'est passé. Le Pr Chaussade n'a par ailleurs pas pu préciser si la patiente avait vu ou non un médecin car cela fait partie des éléments en cours d'investigation. Martin Hirsch n'a pas souhaité détailler les causes du décès ou les pathologies dont souffrait la patiente, invoquant le secret médical et le respect de la volonté de la famille de ne pas les divulguer. Interrogé sur le délai entre le décès, survenu le 15 février, et l'information de la direction générale, le 19 février, il a indiqué que cela faisait partie des éléments examinés dans le cadre de l'enquête interne. Les résultats de l'enquête sont attendus dans les prochains jours.

Une activité normale avec des effectifs adaptés

Interrogé sur le niveau d'activité du service ce jour-là, le directeur général l'a qualifié de normal. Sur les sept premières semaines de l'année, il a fait état de 140 à 160 passages aux urgences par jour. Le 15 février, le nombre de passages s'est élevé à 152 et il n'y avait donc pas de pic, a-t-il affirmé. Il a néanmoins observé que les urgences de Cochin accueillaient plutôt 120 patients par jour au cours de l'année précédente mais que, depuis quelques mois, le service avait été renforcé en personnel médical, infirmier, aide-soignant et administratif pour pouvoir faire face à cette montée en charge attendue.

Le Pr Chaussade a assuré qu'il n'y avait pas de problème de personnel non médical ou médical. Trois médecins seniors et trois internes de garde travaillaient samedi après-midi aux urgences de l'hôpital Cochin. La présence du personnel non médical a été "fortement renforcée" il y a six mois, avec 20 agents, a-t-il précisé.

Pour le Pr Pierre Carli, cet événement malheureux intervient dans un contexte de refonte des urgences de l'AP-HP.

Une comparaison du fonctionnement de l'ensemble des services d'urgences de l'AP-HP entre l'hiver 2012-13 et l'hiver 2013-14 sera réalisée dans les prochains mois pour analyser l'évolution du fonctionnement des différents services, et notamment l'impact des modifications apportées aux urgences de l'Hôtel-Dieu, rappelle-t-on.

Le Pr Bruno Riou, responsable des urgences de l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris, a estimé qu'il n'y avait pas actuellement de suractivité au sein des services d'urgence franciliens par rapport à l'année précédente et que la gestion de l'aval s'était même améliorée début 2014 par rapport à début 2013.

Dans un communiqué diffusé le 20 février, SUD santé AP-HP juge toutefois insuffisants les moyens en effectifs et en matériel mis en oeuvre pour faire face à l'augmentation d'activité depuis la réorientation sur Cochin des patients auparavant pris en charge à l'Hôtel-Dieu. Les personnels sont souvent en difficultés notamment lors des fréquents pics d'activité, déplore-t-il en évoquant des journées à 185 passages.


Source : infirmiers.com