De nouvelles modalités de participation des infirmières aux soins primaires expérimentées dans divers pays

Cette analyse apporte un certain nombre d'enseignements sur l'évolution du rôle des infirmières.

Il apparaît que la coopération étroite entre médecins généralistes et infirmières n'est pas, loin s'en faut, un modèle spontanément pratiqué dans la plupart des pays. En fait, là où ce modèle existe, soit à titre expérimental (Italie, Ontario, Québec, Pays-Bas, Allemagne) soit de façon plus globale (Royaume-Uni, Suède, Finlande), "c'est à la suite de politiques volontaristes menées par les pouvoirs publics pour faire évoluer le mode d'exercice traditionnel des professionnels", soulignent les auteurs de l'étude.

Les expériences actuelles ont par ailleurs tendance à prendre leurs distances par rapport à l'option du "centre de santé intégré" et à proposer des modalités de coopération dans un cadre d'exercice qui est celui du cabinet libéral mais en médecine de groupe.

Des incitations non négligeables sont consenties par les caisses de Sécurité sociale ou par les régions pour développer cette forme d'organisation du travail. Elles reposent sur le financement de postes infirmiers par des enveloppes spécifiques et sur le soutien au développement de cadre d'exercice en commun dans le secteur ambulatoire.

Enfin, c'est principalement le développement de tâches nouvelles (éducation, prévention, conseil, certaines prescriptions) dans le cadre de ces organisations collectives que la participation des infirmières aux soins primaires se développe plutôt que par un transfert direct des tâches anciennement exercées par les médecins, concluent les auteurs de l'étude./yg

* La participation des infirmières aux soins primaires dans 6 pays d'Europe, en Ontario et au Québec, Questions d'économie de la santé, n°95, 12 p, Irdes