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AU COEUR DU METIER

De l'utilité du suivi téléphonique infirmier des patients d'oncogériatrie

Publié le 26/09/2016
personne âgée assise

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Le suivi téléphonique infirmier des patients d'oncogériatrie sous chimiothérapie paraît pertinent pour repérer et prendre en charge précocement les effets secondaires et pour bien les accompagner, selon un premier bilan d'une expérience toulousaine présenté aux journées de la Société francophone d'oncogériatrie (Sofog), le 22 septembre 2016 à Montpellier.

67% des appels menés auprès des personnes âgées suivies ont débouché sur la prise en charge d'une problématique identifiée par l'infirmier.

Les infirmiers d'annonce assurent des missions d'accompagnement, d'orientation et de suivi selon le Plan cancer 2003-07 . Au Gérontopôle du CHU de Toulouse , un suivi téléphonique des patients réalisé par les infirmiers a été mis en place. Il s'insère dans le projet de soins global mené en collaboration avec l'équipe médicale et l'équipe soignante du service d'oncogériatrie pour répondre aux besoins spécifiques des patients âgés atteints de cancer.

Les patients sous chimiothérapie qui ont quitté l'hôpital bénéficient d'un appel téléphonique hebdomadaire pendant tout le traitement, avec l'objectif de repérer et de favoriser une prise en charge précoce des effets secondaires des traitements et des conséquences de la maladie sur les facteurs de fragilité du patient. Cette expérience vise aussi à accompagner le patient et ses aidants tout au long du parcours de soins et à optimiser le lien ville-hôpital.

Caroline Berbon, infirmière d'annonce en oncogériatrie, a rapporté dans une communication affichée un premier bilan d'étape à un an portant sur 108 patients, âgés en moyenne de 83,5 ans, atteints d'une pathologie hématologique maligne (lymphome, myélome et leucémies). Pour 90%, ils vivaient à domicile et étaient sans troubles cognitifs repérés (légers pour les autres). Des aidants proches étaient toujours présents.

Le dispositif paraît utile puisque 67% des appels débouchent sur la prise en charge d'une problématique identifiée par l'infirmière, dont en premier lieu la fatigue, et aussi des troubles de la marche, une alimentation déficiente avec perte de poids, un bien-être altéré, un risque majeur de perte d'autonomie et de réhospitalisation. Dans 92,5% des cas, l'intervention de l'infirmière relevait de son rôle propre : relation d'aide, éducation, conseils. Pour le reste, une intervention médicale (conduite à tenir, prescription, conseil) a été nécessaire et de manière très mineure, il a fallu une consultation, une hospitalisation ou l'intervention du médecin traitant. Ces appels ont aussi permis la coordination des actions avec l'ensemble des acteurs de la prise en charge : soignants de ville, médecin traitant, pharmacie, médecins et équipe de soins du service d'oncogériatrie.

Ce bilan d'étape montre la pertinence d'un accompagnement rapproché de la personne âgée atteinte de cancer, particulièrement vulnérable et le rôle central de l'infirmier dans ce dispositif, conclut Caroline Berbon. Cela montre que l'on peut, au travers d'un interface quasi-exclusivement infirmière, assurer cette communication: aider le patient à revenir sur sa prescription, à relire les outils de communication qui lui ont été remis en consultation avec l'oncologue, sans avoir à mener d'évaluation médicale supplémentaire, a commenté en session le Pr Claire Falandry de l'Institut de cancérologie des Hospices civils de Lyon (HCL) en soulignant plusieurs expériences d'unités de coordination en oncogériatrie (Ucog) sur l'organisation de la bonne observance des chimiothérapies orales.


Source : infirmiers.com