Dans quelques semaines s’ouvriront les 17èmes Journées nationales d’étude des directeurs de soins. L’occasion de rencontrer le Président de l’Association Française des Directeurs de Soins (AFDS) pour un entretien sur l’actualité de la fonction et ses interférences avec son environnement. Il engage notamment les cadres de santé à embrasser cette carrière, dans un contexte démographique favorable pour les nouveaux arrivants. Un interview mené par Bruno Benque, rédacteur en chef du site ami cadredesante.com
Cadredesante.com - Quels sont les thématiques importantes sur lesquelles travaille l’AFDS aujourd’hui ?
Francis Mangeonjean - Notre action se place tout d’abord sur le terrain, par l’accompagnement de nos collègues dans leurs secteurs d’activités. Nous participons ensuite à des groupes de travail, pour la DGOS notamment, en étant actifs dans les Comités de suivi des GHT et "Ma Santé 2022" afin que les directeurs de soins se positionnent pour accompagner la démarche. Nous travaillons également avec la Fédération Hospitalière de France (FHF) sur le thème de l’attractivité des métiers paramédicaux. Parallèlement, nous avons conclu un certain nombre de partenariats, avec l’Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé Mentale (ANP3SM), avec l’UDPARA université des patients, afin de promouvoir le rôle actif des patients dans le dispositif de soins comme patient partenaire, ou avec l’ANAP dans le cadre de la mise en œuvre des projets territoriaux de Santé mentale.
CDS - Dans un précédent entretien, votre prédécesseur Stéphane Michaud fondait de gros espoirs au sujet des projets médico-soignants (PMS) en GHT. Comment évolue la participation des paramédicaux dans ce contexte ?
F.M. - Si certains GHT son en avance et ont dores et déjà mis en place ce type de projets, je dois dire que le développement est inégal sur l’ensemble du territoire. Les PMS sont suivent le rythme d’évolution de l’ensemble de l’organisation au sein des GHT. Dans les projets élaborés, le niveau stratégique est géré par les directions et les CME et le niveau opérationnel fait la part belle aux cadres et aux acteurs paramédicaux, en co-construisant des actions en faveur de la cohérence des parcours de santé. Je dois dire qu’à ce titre les cadres ont un rôle primordial à jouer.
La posture de l’AFDS est en faveur de la collaboration et du collectif au travail. On ne pourra pas redonner du sens au travail si on n’arrive pas, collectivement, à orienter les actions de chacun.
CDS - Comment l’AFDS intervient-elle pour améliorer la qualité de vie au travail des soignants ?
F.M. - Quand on parle de RPS ou de QVT, on aborde obligatoirement le sens de nos organisations. La posture de l’AFDS est en faveur de la collaboration et du collectif au travail. On ne pourra pas redonner du sens au travail si on n’arrive pas, collectivement, à orienter les actions de chacun. Une accumulation de compétences ne sert à rien si elles ne sont pas coordonnées, au sein de nos établissements, mais également en dehors, dans le cadre du parcours de Santé. Dans ce cadre, je crois beaucoup aux projets de territoires de Santé dans lesquels les acteurs de terrains feront remonter les difficultés afin de les traiter et redonner du sens au travail. Néanmoins, on ne peut pas passer sous silence les contraintes auxquelles les professionnels sont confrontés au jour le jour, ce qui rend la tâche plus difficile.
CDS - Un question qui revient très souvent chez nos lecteurs : avez-vous des informations sur le projet de réingénierie de formation des cadres de santé ?
F.M. - Je n’ai malheureusement pas de nouvelles récentes à vous communiquer sur ce thème, étant donné que nous n’avons pas été sollicités et que les travaux sont toujours en stand by. Ce que je peux dire, sur ce thème c’est que la fonction de cadre manager évolue rapidement sous l’effet de la territorialisation de la prise en charge des patients. De nouvelles compétences sont attendues, étant donné que les acteurs à manager sont issus, désormais, autant du sanitaire que du médico-social ou du social. Cette mixité fera apparaître de nouvelles formes de coopérations qu’il sera nécessaire de manager.
CDS - Les nouveaux modèles managériaux, ainsi que pédagogiques, font justement partie des thèmes phares qui seront abordés lors des prochaines Journées d’étude de l’AFDS, qui se tiendront du 2 au 4 octobre à Lille. Comment allez-vous aborder ce sujet ?
F.M. - Je ne vais pas ici dévoiler le contenu précis des présentations qui seront faites à cette occasion. Mais ce que je peux vous dire c’est que des projets novateurs sont en cours, mettant en lumière la capacité de créativité des managers de santé modernes. C’est une des raisons pour lesquelles nous invitons vivement les cadres de santé à se joindre à nous pour ces journées. Ils pourront ainsi trouver des idées à expérimenter sur le terrain. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à y participer, formant ainsi la pépinière des directeurs de soins de demain.
Je crois beaucoup aux projets de territoires de Santé dans lesquels les acteurs de terrains feront remonter les difficultés afin de les traiter et redonner du sens au travail.
CDS - Vous parlez de pépinière. Est-ce à dire que la démographie des directeurs de soins ne s’est pas améliorée depuis l’année dernière ?
F.M. - Nous enregistrons en effet une baisse du nombre de candidats à la formation de directeurs de soins. Nous avons besoin d’améliorer l’attractivité de cette fonction, qui est en cours d’évolution, ce qui la rend encore plus intéressante, plus riche et plus responsabilisante. Les cadres de santé ne doivent pas hésiter à se lancer dans ce cursus qui, je le crois, va leur ouvrir de nouveaux horizons.
Propos recueillis par Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@cadredesante.com
@bbenk34
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