Crash d'un hélicoptère sanitaire de la sécurité civile lors d'une mission SMUR

L'hélicoptère de la sécurité civile s'est écrasé contre une paroi rocheuse dans une zone escarpée située sur la commune de Rutali, à 16 km au Sud-Ouest de Bastia, a indiqué la préfecture de la Haute-Corse, selon Reuters.

Il avait décollé vers 19h15 de Ponte Leccia et aurait dû arriver à l'hôpital de Bastia un quart d'heure plus tard. Il a disparu des radars vers 19h35.

L'épave de l'appareil a été retrouvée dimanche à 3h40 par un hélicoptère de l'armée de l'air.

Au moment de l'accident, l'hélicoptère, un EC-145 fabriqué par Eurocopter, survolait le défilé du Lancone, par endroits très resserré, avec à son bord le pilote, le copilote, une femme médecin de Samu et une femme enceinte qui avait accouché en vol. Le bébé a été tué en même temps que les quatre autres passagers.

La mère, originaire de Lento (Haute-Corse), était âgée d'une vingtaine d'années. Le médecin du Samu était âgée de 43 ans.

Les causes de l'accident, survenu par mauvais temps, restaient dimanche soir inconnues, le pilote n'ayant pas lancé de message de détresse.

A la suite de l'accident, le ministère de l'intérieur a annoncé dans un communiqué le lancement de deux enquêtes, l'une administrative, l'autre technique.

La ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, s'est en outre rendue sur place dimanche après-midi.

D'après un reportage diffusé dimanche vers 19 heures par France 3 Corse, la ministre a manifesté son soutien aux familles des victimes. Elle s'est rendue à l'hôpital de Bastia où elle a rencontré les membres du personnel puis est allée au devant des secouristes de la sécurité civile.

Elle a promis à cette occasion que "toute la lumière" serait faite sur cet accident.

Elle a également annoncé l'arrivée prochaine en Haute-Corse d'un nouvel hélicoptère pour remplacer celui qui a été détruit.

Si des inconnues demeurent sur l'origine de cet accident, plusieurs personnes interrogées par France 3 Corse, ont indiqué que les conditions météorologiques étaient particulièrement mauvaises samedi soir. "Il y avait beaucoup de vent et de brume et un peu de pluie", a témoigné le directeur de cabinet du préfet de Haute-Corse, Antoine Poussier. Il faisait "un temps exécrable", a déclaré le Dr Jean-Louis Bordonado, médecin au Samu de Haute-Corse.

Ce médecin a indiqué que l'état de la future jeune maman nécessitait "une intervention lourde et rapide pour avoir une équipe sur place capable d'avoir les gestes nécessaires puis effectuer un rapatriement rapide vers l'hôpital" de Bastia.

Il a souligné que ce type d'opération était "fréquente" en Corse, compte tenu des "distances et des temps de trajet" induits par la géographie et la topographie de l'île.

"C'est l'hélicoptère qui est le moyen d'urgence le plus utilisé. Depuis que nous avons institué la médicalisation des transports héliportés, cet appareil a permis de sauver plusieurs milliers de vies", a-t-il déclaré.

Le Dr Bordonado a également salué avec émotion "l'excellent travail" qu'effectuait sa consoeur tuée dans l'accident.

Le directeur de l'hôpital de Bastia, Jean-Pierre Peron, a exprimé la grande souffrance ressentie par le personnel du Samu. "Il y a une blessure profonde", a-t-il précisé lors du reportage.

A la suite de ce drame, le président de la République a dit, dans un communiqué, sa "très grande tristesse" et a assuré les familles des victimes du soutien et de la solidarité de la nation à leur égard dans cette épreuve.

Le chef de l'Etat s'est également incliné devant "la mémoire des pilotes de la sécurité civile et du médecin du Samu qui [ont"> pay[é"> de leur vie un dévouement absolu au service de leurs concitoyens".

Dans un communiqué diffusé dimanche matin, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a fait part de son "immense peine" et s'est associée à la douleur des familles des victimes.