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Contraception gratuite, Nora Berra s'exprime...

Publié le 31/10/2011

La secrétaire d'Etat à la santé, Nora Berra, a déclaré le 26 octobre 2011 qu'elle était défavorable à un accès large des mineures à une contraception de façon anonyme et gratuite telle que proposée par plusieurs régions, en marquant sa préférence pour un accès uniquement dans les centres de planification familiale. "C'est ma position et celle du gouvernement", a-t-elle précisé.

Nora Berra s'est exprimée à l'occasion de la conférence de presse de présentation de la nouvelle campagne de communication sur la contraception. Bien que cette campagne s'adresse avant tout aux femmes de 20 à 35 ans, la secrétaire d’État a aussi évoqué de façon plus large son action pour la contraception.

"Pour les plus jeunes, une réflexion est en cours pour rendre plus opérant le dispositif d'accès anonyme et gratuit à la contraception dans les 1.200 centres de planification familiale", a-t-elle indiqué.

"Dans l'intervalle, les ARS [agences régionales de santé] ont été sensibilisées à l'importance de mettre en œuvre dans les zones peu ou pas couvertes par le planning familial, des partenariats entre professionnels libéraux et conseils généraux ou caisses d'assurance maladie, pour que la gratuité et l'anonymat d'accès à la contraception soient garantis aux mineures qui en ont besoin".

Interrogée par l'APM sur le dépôt d'une proposition de loi par la députée UMP Bérangère Poletti (Ardennes) qui souhaite que tous les médecins et les sages-femmes puissent prescrire de manière anonyme et gratuite une contraception aux mineures, et sur des propositions similaires du Pr Israël Nisand, Nora Berra s'y est montrée défavorable.

Elle a également critiqué le système du "Pass contraception" mis en place par plusieurs conseils régionaux (dirigés par des majorités de gauche, ndlr), qui facilite l'accès des mineures à une consultation médicale et à la délivrance gratuite d'une contraception.

La secrétaire d'Etat à la santé a avancé deux arguments. D'une part, "je veux rappeler que la pilule est un médicament (...) je ne veux pas laisser penser que c'est une petite pilule sans risque qu'on peut prendre facilement" en sous-estimant la "toxicité potentielle", a-t-elle affirmé en mettant en avant les risques de complications thrombotiques graves, voire de décès chez des femmes ayant des facteurs de risque.

Le Pass contraception (dont la délivrance dans les lycées a reçu l'aval du Ministère de l’Éducation nationale, rappelle t-on) contient tout de même un coupon pour une première consultation médicale gratuite. Il n'exclut donc pas le passage devant un médecin, note-t-on.

D'autre part, avec le système anonyme et gratuit, "on omet l'autorité parentale", a-t-elle mis en avant, en soulignant l'importance des parents pour "l'encadrement, l'éducation, le 'coaching'" des adolescentes dans une période où elles seraient "fragiles, en construction identitaire".

Renouvellement de la contraception par les infirmières et les pharmaciens

Par ailleurs, Nora Berra a rappelé que "la loi HPST [hôpital, patients, santé et territoires] a prévu que le nombre de professionnels susceptibles de participer à la prévention des grossesses non désirées augmente de manière très importante". D'ores et déjà, les sages-femmes peuvent maintenant prescrire tous les types de contraception.

"Avant la fin de l'année, les infirmières pourront renouveler une prescription de contraception orale et les pharmaciens une délivrance de contraceptif", a-t-elle ajouté. "Je publierai très prochainement un décret qui précisera les conditions dans lesquelles ces professionnels peuvent réaliser le renouvellement".

Enfin, "en vue de réduire les problèmes d'accès liés aux coûts, nous avons également demandé à ce que le prix des pilules de deuxième génération minidosées soit abaissé".


Source : infirmiers.com