La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a indiqué vendredi que les services du ministère travaillaient à intégrer une formation à la communication avec des patients handicapés mentaux dans le cursus de tous les personnels soignants, à l'occasion d'un colloque sur "le handicap et les soins" organisé par l'Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei).
Dans son allocution d'ouverture du colloque prononcée vendredi à Paris, dont APM a eu copie, la ministre a souligné que les efforts "pour mieux informer, mieux soigner, mieux prendre en charge les personnes handicapées mentales" devaient se poursuivre, dans "l'esprit" de la loi de février 2005 sur l'égalité des droits et des chances.
Roselyne Bachelot a pointé "les difficultés rencontrées par les personnes handicapées mentales à se repérer dans un parcours de soins complexe, souvent mal adapté à leur situation spécifique", mais également "les difficultés que présentent très souvent pour les professionnels de santé, l'accueil" de ces patients.
Elle a appelé à "une prise de conscience et une mobilisation de l'ensemble des professionnels de santé autour de questions précises, concrètes", relevant "l'extrême diversité des situations" que recouvre la notion de "handicap mental".
"Seule une approche personnelle, attentive et informée du handicap mental permettra aux personnels soignants de s'acquitter de leurs missions. C'est pourquoi je tiens, d'ores et déjà, à ce que les professionnels de la santé soient formés à prendre en charge [ces patients"> et à communiquer avec eux", a indiqué la ministre.
Elle a précisé qu'au "cours de leurs études, ou de leur formation permanente, les soignants devront à l'avenir disposer des outils théoriques et pratiques nécessaires, non seulement pour comprendre, mais aussi pour se faire comprendre de leurs patients handicapés mentaux, en dépit de leurs difficultés d'adaptation et de leur anxiété souvent très vive dans ce type de situations".
"Mes services travaillent actuellement à intégrer cette formation à la communication avec des patients handicapés mentaux dans le cursus de tous les personnels soignants", a-t-elle annoncé, sollicitant l'aide des associations proches des handicapés psychiques pour la mise au point de ces programmes.
PRIORITE A LA CREATION DE RESEAUX DE SANTE
La ministre a également estimé que "la meilleure prise en charge possible des handicapés mentaux passera également par une communication plus resserrée entre les professionnels de santé chargés de les suivre, au sein du parcours de soins".
"A cet égard, nous devons pouvoir nous appuyer sur la formidable ressource que constituent en la matière les réseaux de santé. Je veux faire une priorité de la création de réseaux de santé-handicap mental", a-t-elle appuyé.
A ce sujet, elle a notamment salué le travail mis en place par le Dr Eric-Nicolas Bory, chef de service d'odontologie du Centre hospitalier spécialisé du Vinatier (Bron, Rhône) et coordonnateur de "Santé bucco-dentaire et handicap", un réseau de santé pionnier en Rhône-Alpes mis en place depuis 1997).
Elle a enfin affirmé que la mise en place des agences régionales de santé (ARS) "permettra[it"> de faire sauter les cloisons qui séparent la ville et l'hôpital, mais aussi le secteur médical et le secteur médico-social", aujourd'hui "principale structure d'accueil des handicapés mentaux", et ainsi permettre à celles et ceux qui les prennent en charge "au jour le jour de participer à un projet de santé global" pour ces patients.
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