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SANTE AU TRAVAIL

Comment les cadres parviennent-ils à gérer le stress ?

Publié le 03/06/2019
Comment les cadres parviennent-ils à gérer le stress ?

Comment les cadres parviennent-ils à gérer le stress ?

Les cadres de santé formateurs sont aussi sujets à des épisodes e burn-out. C’est ce qu’a affirmé, dans son allocution données lors du Salon infirmier 2019, le Pr Didier Truchot, se basant sur une enquête qu’il a conduite auprès d’un panel de professionnels du secteur. Si la hiérarchie et la charge de travail sont pointées du doigt, ces professionnels arrivent toutefois à mobiliser des stratégies pour en atténuer les impacts, notamment avec l’expérience.

Les personnels hospitaliers sont sujets à des risques psychosociaux et les cadres de santé ne sont pas épargnés.

Les personnels hospitaliers, c’est un fait établi, sont sujets à différentes formes de risques psychosociaux, désagréments qui n’épargnent pas les cadres de santé managers.

Les cadres formateurs sujets eux aussi à des situations de burn-out

Le Pr Didier Truchot, Professeur de psychologie sociale à l’université de Bourgogne-Franche-Comté, avait, sur ce thème, réalisé une conférence à l’occasion du Salon infirmier 2018. Il a récidivé cette année, mais en présentant le 22 mai 2019 une étude qu’il a conduite concernant les cadres formateurs en instituts de formation des professionnels paramédicaux. Et comme leurs collègues managers, ils sont, à un degré moindre, sujets au burn-out. Cette étude a obtenu la participation de 1 600 agents qui ont répondu au questionnaire que le chercheur leur avait soumis et dont 733 ont pu être exploités. Elle a mis en lumière 7 facteurs de stress plus ou moins incidents sur le comportement et la qualité de vie au travail de ces professionnels.

La hiérarchie et la charge de travail montrés du doigt

Les deux stresseurs les plus importants pour les cadres formateurs sont les relations avec la hiérarchie et la charge de travail, a-t-il précisé. Ce sont deux facteurs importants de la dépersonnalisation qui représente un des enjeux de la survenue du burn out. Pour en réduire l’impact, les sondés ont souvent recours au "job crafting" , par lequel le professionnel adapte ses modes de fonctionnement pour les personnaliser. Il peut, dans ce cas, accroître on autonomie, ou ses ressources sociales, en recherchant l’avis d’autrui sur son travail ou en s’imposant des challenges, afin de combattre la routine. Le chercheur a ajouté qu’en cas de dégradation des relations avec la hiérarchie les exigences personnelles régressent et la capacité d’innovation ou de relations sociales s’amenuise. Le challenge au travail est signe de bonne santé, a-t-il poursuivi. Dans le cas contraire, si vous n’avez plus envie d’innover, c’est un pas vers le burn out !

Outre la relation avec la hiérarchie, qui ne leur permet pas d’être associés dans la mise en place du projet pédagogique, et les charges de travail trop importantes ou interrompues, la relation avec les autres professionnels de santé sur les terrains de stage sont porteurs de stress. Didier Trichot a également évoqué, dans ce catalogue des stresseurs, le manque de ressources matérielles, l’avènement de l’universitarisation des professions paramédicales ou le comportement des nouvelles générations d’étudiants, que les formateurs ont quelquefois du mal à comprendre.

Des stratégies mobilisées grâce à l’expérience

Reste que l’expérience peut s’avérer un antidote pertinent pour ce type d’affection, qui peuvent se raccrocher également, comme les sondés l’ont formulé dans leurs réponses, à une forte identité professionnelle. En début de carrière, les cadres formateurs sont plus militants, plus activistes, avant d’évoluer vers un comportement dit de l’artisan, a conclu Didier Truchot. Avec le temps et l’expérience, ils mobilisent mieux leurs connaissances et leurs compétences, se recentre sur des choses concrètes et font en sorte de rendre leur travail intéressant. Les cadres formateurs semblent donc avoir trouvé les réponses pour atteindre une qualité de vie au travail suffisante, bien que l’environnement n’y soit pas toujours propice.

Ce recentrer sur le concret, donner du sens, des thématiques qui reviennent aussi dans les aspirations des managers mais que ces derniers arrivent moins souvent à mobiliser semble-t-il...

Bruno BenqueRédacteur en chef cadredesante.com bruno.benque@cadredesante.com@bbenk34


Source : infirmiers.com