CHU de Nantes: le personnel de la direction victime de jets d'oeufs

La directrice générale du CHU de Nantes, Christiane Coudrier, a décidé de porter plainte après des "exactions" commises par des agents entourés des organisations syndicales dans les locaux de la direction, a annoncé lundi le CHU dans un communiqué.

L'intersyndicale du personnel qui réunit la CFDT, la CGT, Force ouvrière (FO), SUD et la CFTC, avait convié les agents à se rassembler devant la direction générale lundi à 14h30, relate le CHU.

"Après destruction des portes d'accès, les représentants des organisations syndicales ont rapidement envahi les locaux de la direction générale", indique-t-il.

"Le personnel présent, et notamment le secrétariat de direction, a été agressé verbalement et physiquement", explique-t-il en évoquant des "jets d'oeufs" et des "poubelles renversées".

La direction générale de l'établissement "s'insurge contre ces pratiques inacceptables qui vont à l'encontre de tout dialogue social et méprisent les conditions de travail des personnels présents", rapporte le CHU dans son communiqué.

Il ajoute qu'"en conséquence" Christiane Coudrier a décidé de porter plainte pour protester "contre ces dégradations".

Quatre personnes étaient présentes dans le bureau de la direction, dont la directrice du pôle personnel et relations sociales, Ariane Bénard, une attachée d'administration et deux secrétaires, au moment de l'envahissement qui a duré de 15h15 à 17 heures environ, relate-t-on à la direction générale.

Les dégradations matérielles sont assez importantes et ont touché notamment deux claviers d'ordinateurs, une photocopieuse, le système de sécurité et une porte, a précisé à l'APM la directrice du personnel, Ariane Bénard, jointe après les faits.

Une de personnes de la direction présentes a reçu deux oeufs sur le thorax.

Ariane Bénard indique que la plainte est déposée contre X, environ 200 personnes et toutes les organisations syndicales se trouvant à la direction au moment des faits.

Deux représentants de syndicats, présents à la direction lundi, ont expliqué à l'APM que l'intersyndicale avait appelé les agents du CHU à se rassembler devant la direction générale pour réclamer le retrait du plan d'action sur la gestion des ressources humaines (GRH) qui vise notamment à revoir l'accord sur la réduction du temps de travail et le système d'avancement de carrière.

Mais alors qu'un membre d'un syndicat a affirmé que c'est à l'initiative de la CGT que des agents sont montés à la direction en forçant une porte, la CGT a démenti en indiquant que des "salariés" avaient eux-mêmes demandé à s'y rendre.

"La CGT a accompagné ces salariés et les autres organisations syndicales ont suivi", a affirmé une responsable de ce syndicat.

Les deux représentants syndicaux interrogés par l'APM ont reconnu qu'une porte avait été forcée et que des oeufs avaient été jetés.

"La direction du CHU attaque tous les acquis qu'on pouvait avoir, les congés annuels, les RTT et les avancements. Ce n'était que de la légitime défense", a affirmé la représentante CGT.

Le plan sur les GRH est "maintenu", a assuré de son côté Ariane Bénard.

NANTES, 30 juin 2009 (APM)