CHU de Lille: les deux agents suspendus de leurs fonctions avaient pris des photos ridiculisant des patientes endormies

Le CHU de Lille a annoncé qu'il avait mis à jour un cas d'atteinte à la dignité sur des patients et que les deux agents mis en cause avaient fait l'objet d'une suspension immédiate, rappelle-t-on.

"Vendredi dernier, un journal à sensation nous a contactés pour nous dire qu'il avait reçu trois photos prises dans le CHU, montrant des malades avec des membres du personnel hospitalier", relate Didier Delmotte.

Elles mettent en scène les deux aides-soignants, un garçon et une fille d'une trentaine d'années chacun, maquillés de manière "trash", entourant deux patientes endormies et faisant des gestes "un peu agressifs" mais sans connotation sexuelle ou violente.

"Ils ont fait une mascarade autour du visage de chaque malade endormie", précise le directeur.

Il semble que ces agents aient pris ces clichés pour participer à un concours de photos organisé en 2004 par un magazine à sensation. Mais finalement, ils ne les avaient pas envoyées à cette époque.

Ces photos qui étaient restées sur le disque dur d'un ordinateur, ont été adressées au magazine il y a seulement quelques jours par un tiers.

La direction du CHU qui a recherché l'identité des patientes et a entrepris des démarches pour les alerter ou prévenir leur famille, a suspendu les deux agents et a porté plainte.

Le mari d'une des deux patientes, qui est décédée depuis, s'est joint à la plainte, précise Didier Delmotte.

Les deux agents devraient être mis en examen. Ils passeront également devant le conseil de discipline de l'hôpital dans les quatre mois à venir et devraient faire l'objet de sanctions lourdes.

Cette affaire a provoqué une "émotion considérable" dans l'établissement, en particulier dans le service de court séjour où les photos ont été prises et dans les services autour, témoigne Didier Delmotte qui se montre lui-même très affecté par cet événement.

Ce geste qui porte atteinte à la dignité des personnes malades, relève de la bêtise totale, estime-t-il.

Il conduit aussi à s'interroger sur les risques existant face au développement des nouvelles technologies et des appareils numériques qui permettent de prendre des photos ou de filmer très facilement. "Sans s'en rendre compte, les gens fabriquent parfois des bombes", souligne-t-il.

La question restait posée, de savoir si le magazine en possession des photos va les publier ou pas.