Christine Malèvre en difficulté aux assises

La jeune femme de 33 ans, jugée depuis lundi pour sept assassinats, a nié à la barre tout geste d'euthanasie sur Raymond Baudet, un patient atteint de cancer décédé le 21 février 1997. Elle a expliqué qu'il était mort seul, en s'étouffant dans son lit.

"C'est ma passivité qui est à l'origine de ce décès, je ne l'ai pas 'aspiré' assez vite. Si je me suis tenue responsable et me suis accusée d'euthanasie, c'est peut-être parce que je n'ai rien fait", a-t-elle dit à la barre, la voix brisée par l'émotion.

L'avocat général Alain Junillon et les avocats de la famille Baudet ont alors fait remarquer qu'elle avait parlé "d'euthanasie" ou "d'intervention" dans quatre auditions successives devant la police et le juge d'instruction en 1998.

lls ont aussi relevé qu'elle avait consacré 24 pages à ce patient dans son livre "Mes aveux", publié en 1999, où elle racontait avoir donné la mort à Raymond Baudet après "y avoir longtemps réfléchi".

"Je n'ai pas rédigé ce livre, j'ai simplement raconté ce que j'ai vécu à une personne, le livre a été rédigé et j'ai relu mais sans relire chaque mot", a répondu l'accusée, toujours au bord des sanglots.

L'infirmière a affirmé que Raymond Baudet lui avait demandé de lui donner la mort.

Un expert médical a déclaré à la barre que le patient, qui ne souffrait pas, était en danger de mort mais pas condamné. Les raisons de sa mort sont inconnues.

L'avocat général a alors lu une déposition du concubin de l'infirmière à l'époque des faits. Celui-ci avait interrogé Christine Malèvre en 1998 sur le décès de Raymond Baudet, qu'elle s'imputait alors, et l'accusée lui aurait répondu : "Une fois, dix fois, ou trente fois, c'est pareil".

"J'ai pas fait des choses comme ça, c'est pas mes paroles", a répliqué Christine Malèvre.

Le procès devait aborder dans l'après-midi les cas de deux autres patients décédés dans des conditions suspectes. L'infirmière reconnaît avoir provoqué la mort de l'un d'entre eux volontairement.