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Chirurgie ambulatoire : faire évoluer l'exercice infirmier

Publié le 12/02/2015
infirmiers de bloc opératoire

infirmiers de bloc opératoire

L'inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection Générale des Finances (IGF) émettent, dans leur rapport « Perspectives du développement de la chirurgie ambulatoire en France », plusieurs propositions appelant à faire évoluer l'exercice infirmier.

Des préconisations qui suggèrent plus de polyvalence pour les infirmiers de bloc opératoire.

Fin janvier 2015, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection Générale des Finances (IGF) ont remis leur rapport « Perspectives du développement de la chirurgie ambulatoire en France (MAP) » qui évoque la nécessité d'une nouvelle organisation afin de développer l'ambulatoire. Les deux institutions émettent ainsi plusieurs propositions dont celle de faire évoluer la profession infirmière, plus particulièrement l'exercice libéral, et de former les infirmiers de bloc à une gestion polyvalente des patients. 

La cotation des actes infirmiers inadaptée

L'Igas et l'IGF relèvent dans leur rapport que la nomenclature des actes infirmiers n'est pas adaptée, et précisent que le développement de l’implication des infirmiers dans le suivi à domicile des patients est actuellement freiné par l’absence de cotation adaptée des actes qu’ils accomplissent dans ce cadre. Ainsi, dans l’expérience menée en Picardie, il a été souligné qu’il n’existait pas de cotation adaptée pour les interventions assurées par les infirmières dans ce cadre. De même, la plupart des interventions susceptibles de se développer ne sont pas non plus cotées puisqu’elles ne sont pratiquées aujourd’hui qu’à l’hôpital. Soulignons également que les infirmiers ne sont aujourd’hui autorisés à pratiquer certains actes tels que le retrait de cathéters péri-nerveux que sous la responsabilité d’un médecin, ce qui pose des difficultés évidentes dans le cas des soins de ville à domicile. À ce titre, l'Igas et l'IGF proposent de développer la formation des infirmiers de ville à des gestes techniques de soins pratiqués jusqu'à présent dans le cadre hospitalier.

Quant à l'Hospitalisation à domicile (HAD) , le rapport préconise de réserver son recours en aval de la chirurgie ambulatoire aux patients dont l'état de santé nécessite impérativement une prise en charge coordonnée de soins complexes. La Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (FNEHAD) a déclaré, le 22 janvier dernier durant la Journée de l'Ambulatoire 2015, qu' en aucun cas l'HAD ne doit intervenir pour des actes qui ne justifient qu'un séjour de 12 heures en établissement hospitalier. Ce ne serait en accord ni avec la définition de l'HAD ni avec le souci de la FNEHAD d'aller vers davantage de pertinence des actes et relations. Par ailleurs, le rapport invite à expérimenter en parallèle dans le cadre d’appels à projets de nouveaux services plus légers d’intervention à domicile, n’ayant pas le caractère d’hospitalisation, dont les services de HAD pourraient se porter promoteurs.

L'Igas et l'IGF proposent de développer la formation des infirmiers de ville à des gestes techniques de soins pratiqués jusqu'à présent dans le cadre hospitalier.

Favoriser la polyvalence des infirmiers de bloc opératoire

Autre spécialité abordée dans le rapport de l'Igas et de l'IGF : les infirmiers de bloc opératoire. Ainsi, les institutions indiquent que la chirurgie ambulatoire suppose de passer d’une organisation spécialisée par type de chirurgie à une organisation par durée de séjour, avec une équipe dédiée à la chirurgie ambulatoire au sein d’une unité. Les infirmières qui participent à l’unité de chirurgie ambulatoire assistent les patients qui subissent des opérations liées à plusieurs spécialités. D'où l'intérêt de former les infirmiers de bloc opératoire à une gestion polyvalente des patients de manière à éviter la persistance de divisions organisationnelles par spécialité chirurgicale. De même, les infirmières du bloc opératoire devraient être en mesure d’assumer la gestion d’opérations de plusieurs types de spécialités au sein d’une même salle, afin que la même équipe demeure sur place et de réduire les temps de latence entre deux opérations, indique le rapport.

Comme on peut l'imaginer, toutes ces propositions ont pour objectif de faire des économies. Selon le rapport, elles atteindraient 603,4 millions d'euros dans le scénario fort de développement de la chirurgie ambulatoire (contre 417,1 millions d'euros selon le scénario bas). Ces économies rimeraient avec réduction du personnel, notamment infirmier, des charges (restauration, blanchisserie...) et gain de productivité, tout cela, pour le bien des patients nous dit-on.

Intérêt de former les infirmiers de bloc opératoire à une gestion polyvalente des patients de manière à éviter la persistance de divisions organisationnelles par spécialité chirurgicale.

« Patient debout au bloc opératoire » : une expérience menée à l'Institut Mutualiste Montsouris

Le Dr Olivier Untereiner, anesthésiste-réanimateur et Guylaine Rossel, cadre de santé-UCA à l'Institut Mutualiste Montsouris (IMM) ont mené une réflexion sur la chirurgie ambulatoire. Ils notent que les patients bénéficiant de la chirurgie en ambulatoire se rendent le jour de leur intervention à pied dans la structure d’ambulatoire. Pourquoi ne le feraient-ils pas jusqu'à la table d’opération ?. Ainsi, d'un point de vue pratique, le patient, accompagné d'un brancardier, se rend à pied de sa chambre à la la salle d'attente d'ambulatoire, puis jusqu'à la salle d'intervention. Le retour se fait ensuite sur un brancard. Selon l'enquête de satisfaction soumise aux personnes opérées, 98 % des patients trouvent que ce nouveau mode de transfert est tout à fait adapté ou plutôt adapté à leur état de santé, 98 % sont très satisfaits ou satisfaits du respect de leur intimité et seulement 16 % préféreraient un fauteuil ou un brancard pour une prochaine intervention.

Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com  @ATrentesse


Source : infirmiers.com