Chimiothérapie : les nausées tardives fortement sous-estimées par les soignants

Les données viennent d'une enquête menée auprès de 24 médecins et infirmières et 298 patients dans 14 centres anticancéreux de 6 pays différents (dont l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif).

Tous les patients recevaient une chimiothérapie pour la première fois. Le traitement était considéré comme fortement émétisant dans 67 cas et modérément émétisant pour les 231 autres patients.

Malgré une prophylaxie anti-émétique, plus de 35% des patients ont souffert de nausées et 13% de vomissements dès le premier jour (symptômes aigus), rapportent le Dr Steven Grunberg du Fletcher Allen Health Care à Burlington (Vermont) et ses collègues.

De plus, des nausées et vomissements tardifs (jours 2 à 5) ont été signalés par respectivement 60% et 50% des patients du groupe à chimiothérapie fortement émétisante. Pour le groupe à chimiothérapie modérément émétisante, les chiffres étaient 52% et 28%.

Ces symptômes tardifs sont survenus même sans nausées aiguës préalables.

Les médecins et les infirmières ont pu prévoir de façon précise l'incidence des nausées et vomissements aigus, mais ont fortement sous-estimé le nombre de personnes affectées par des symptômes tardifs avec des différences de 21 et 28 points de pourcentage.

Plus de trois quarts des oncologues et infirmières interrogés ont sous-estimé l'incidence des nausées et vomissements tardifs après chimiothérapie, qu'elle soit fortement ou modérément émétisante.

"Les nausées et vomissements tardifs, qui surviennent même en l'absence de symptômes aigus, restent des cibles importantes pour une amélioration des traitements", commentent les auteurs./sl

(Cancer, publication en ligne accélérée du 12 avril 2004)