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Chéquiers contraception, les syndicats infirmiers approuvent

Publié le 18/11/2009

La région Poitou-Charentes, présidée par Ségolène Royal, va mettre en place des chèques contraception dans les lycées pour permettre un accès plus simple à la contraception pour les jeunes filles.
Ces chéquiers contraception sont en fait des "carnets de tickets" permettant d'aider financièrement les jeunes lycéennes mineures à accéder à la contraception.

On y retrouve des bons donnant droit à une consultation médicale gratuite, à l'achat de contraceptifs, à des analyses médicales et à une visite de contrôle. Ces chéquiers d'une valeur de 82 euros, seront distribués "le cas échéant" par les infirmières scolaires à partir de cette semaine dans les lycées de la région Poitou-Charentes.

La région a prévue une enveloppe de 300 000 euros pour cette opération
"On donne bien la pilule du lendemain dans les établissements scolaires! C'est encore mieux de prévenir", a expliqué l'ancienne ministre déléguée à l'enseignement scolaire sur RMC et BFM TV qui souligne le nombre de plus en plus inquiétant de grossesses précoces. Ainsi en Poitou-Charentes, 455 jeunes filles mineures étaient enceintes en 2007 et seules 30 à 40 % de ces grossesses précoces ont été menées à terme. "Nous avons mené un travail en profondeur avec les associations, les parents d’élèves, les enseignants, les infirmières scolaires et les médecins pour mettre au point un outil intelligent", explique la présidente de région qui souligne la nécessité d'un outil anonyme et gratuit complémentaire au Planning familial, "souvent très éloigné des lycées ruraux".
Le ministre de l'Education nationale Luc CHATEL est opposé à ce dispositif. Pour lui l'Education nationale "n'a pas à se substituer au planning familial, seul autorisé à prescrire des contraceptifs à un enfant mineur". "Nous avons affaire à des élèves mineurs. L'autorité parentale est quelque chose qui compte.", a-t-il ajouté.
Il a insisté sur l'existence dans les établissements scolaires de messages de prévention forts à destination des élèves : "Je voudrais rappeler à Mme Royal que dans chaque lycée existe un conseil d'éducation à la santé et à la citoyenneté qui, avec nos personnels de santé de l'Education nationale, apporte des conseils aux élèves en matière de sexualité". Avant de conclure : "Eduquer, c'est être responsable et cela ne peut se résumer à distribuer un chèque".

Le SNIES UNSA Education approuve cette démarche. « Nous voulons développer cette mission d’orientation. C’est participer à l’éducation à l’autonomie des jeunes dans leur vie affective et sexuelle.
Seuls les centres de planification familial, par la loi de 2001 (loi IVG et contraception), sont habilités à délivrer une contraception, sans l’accord des parents, pour les jeunes mineures le souhaitant.
Un protocole national autorise les infirmières de l’éducation nationale  a délivré la pilule du lendemain, dans des conditions trop restrictives pour le SNIES UNSA Education.
Cependant, la question de la majorité sanitaire reste posée. Les adolescents doivent pouvoir consulter un personnel de santé, en toute confidentialité. Un cadre légal s’impose ».

Le SNICS FSU (syndicat national des infirmières conseillères de santé), est lui aussi favorable à cette mesure.
Il va dans les prochains jours réunir l’ensemble des infirmières de l’académie pour construire collectivement l’action à mener et interpeller le Rectorat mais aussi le ministre de l’Education Nationale qui, alors que la profession n’a pas été consultée, affirme que les infirmières ne sont pas d’accord pour ce dispositif.
Pour ce syndicat, « Il ne s’agit en aucun cas d’incitation à la contraception, de détournement de l’autorité parentale, de confusion des rôles puisque l’éducation à la sexualité et la lutte contre les grossesses précoces et/ou non désirées sont déjà inscrites dans les missions des infirmières qui, placées au cœur de ce dispositif, pourront en lien avec d’autres professionnels mener encore plus loin leur action pour placer les élèves dans les meilleures conditions de réussite ».

Affaire à suivre …

Guy Isambart
Rédacteur en chef
www.infirmiers.com
guy.isambart@infirmiers.com

Résumé :
La région Poitou-Charentes, présidée par Ségolène Royal, va mettre en place des chèques contraception dans les lycées pour permettre un accès plus simple à la contraception pour les jeunes filles. Le ministère de l’éducation nationale est contre. Par contre les deux syndicats
Le SNICS FSU (syndicat national des infirmières conseillères de santé) et le SNIES UNSA Education y sont favorable

Paris, 18 novembre 2009

 


Source : infirmiers.com