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Chaque jour, 137 femmes dans le monde sont tuées par un membre de leur famille

Publié le 25/11/2019
bandeau violences femmes 25 novembre

bandeau violences femmes 25 novembre

orange day

orange day

Malgré l'adoption de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1979, 20 ans après, la violence à l'égard des femmes et des filles reste un problème omniprésent dans le monde. La Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, l'Orange Day, ce lundi 25 novembre, le rappelle, une fois encore alors que la France enregistre son 138e féminicide depuis le début de l'année et que les conclusions du "Grenelle des violences faites aux femmes" viennent d'être rendues.

Crédit : Campagne “Draw a Line” par l’agence JWT UK avec Billie Piper- Orange Day et un triste rappel : 137 femmes... chaque jour, 137 femmes dans le monde sont tuées par un membre de leur famille.

Rappelons que, depuis 1981, les défenseurs des droits des femmes organisaient chaque année, le 25 novembre, une journée de lutte contre la violence sexiste à la mémoire des trois soeurs Patria, Minerva et María Tereza Mirabal, des opposantes politiques brutalement assassinées en République dominicaine, le 25 novembre 1960, sur les ordres du dirigeant de l'époque, Rafael Trujillo (1930-1961). En 1999, par sa résolution 54/134, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 25 novembre "Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes", et a invité les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales à organiser ce jour-là des activités conçues pour sensibiliser l'opinion au problème de la violence à l’égard des femmes.

Les violences à l'égard des femmes désignent tous les actes de violences dirigés contre le sexe féminin, causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée.

Déclaration de la Directrice exécutive ONU Femmes à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre 2019 : "Éradiquer le viol : ce coût intolérable pour la société"

Selon les chiffres de l'ONU rappelés à l'occasion de cette Journée, le constat reste alarmant :

  • 35% des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne (sans compter le harcèlement sexuel) à un moment donné dans leur vie.
  • Seulement 52% des femmes mariées ou en union prennent librement leurs propres décisions concernant les relations sexuelles, l'utilisation de contraceptifs et les soins de santé.
  • Près de 750 millions de femmes et de filles dans le monde étaient mariées avant leur 18e anniversaire Plus de 200 millions de femmes et de filles ont subi une mutilation génitale féminine.
  • 1 femme sur 2 tuée dans le monde a été assassinée par son partenaire ou sa famille en 2017; alors que seulement 1 homme sur 20 a été tué dans des circonstances similaires.
  • 71% de toutes les victimes de la traite des êtres humains dans le monde sont des femmes et des filles, trois quarts d'entre elles sont exploitées sexuellement.

137 femmes... chaque jour, 137 femmes dans le monde sont tuées par un membre de leur famille


"Au nom de..." Le Clip de sensibilisation contre les violences de genre 



Une mobilisation nationale pour des actions concrètes

Rappelons qu'en France, le Grenelle contre les violences conjugales s'est ouvert le 4 septembre dernier, en écho au 3919, le numéro d'écoute anonyme et gratuit destiné aux femmes victimes de violence, à leur entourage, aux témoins ainsi qu'aux professionnels concernés. Ce grand dispositif, dont l'objectif est de prendre des engagements concrets et collectifs, se termine ce 25 novembre, Journée internationale contre la violence à l'égard des femmes, et rend ses conclusions ce matin.
1.116 milliard d'euros dédié à l'égalité femmes/hommes en 2020, plus de 360 millions d'ezuros dédiés spécifiquement à la lutte contre les violences
Focus sur les principales mesures annoncées par le Premier ministre, Edouard Philippe :
  • Mieux accueillir les femmes victimes de violences en commissariat et brigade de gendarmerie : création d'une grille d'évaluation du danger, audit sur l'accueil des femmes victimes de violences dans 400 commissariats et brigades de gendarmeries ;
  • Prévenir, protéger et punir plus rapidement : expérimentation en vue de la généralisatin future d'une nouvelle méthode de coordination antre le civil et le pénal, désoignation d'un référent violences conjugales au sein de chauqe parquet, accélérer le traitement des plaintes de violences conjugales ;
  • Intégrer dans la loi les mesures législatives issues du Grenelle : saisie des armes blanches et à feu des auteurs de violences dès la plainte ;
  • Mieux protéger les femmes victimes de violences en permettant à chacun de prendre ses responsabilités : offrir la possibilité aux médecins de déroger au secret médical lorsque cela peut sauver des vies ;
  • Mieux loger les femmes victimes de violences conjugales : création de 1000 places d'hébergement supplémentaires , création d'une plateforme de géolocalisation des places d'hébergement d'urgence pour les forces de l'ordre, ouvrir le recours à la garantie VISALE pour les femmes victimes de violences ;
  • Diffuser une culture de l'égalité dès le plus jeune âge : convention interministérielle pour l'égalité entre les filles et les graçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif (2019/2024), bilan de la mise en oeuvre des séances d'éducation à la vie sexuelle et affective.

Le gouvernement veut également mettre fin à l'absurdité juridique de l'obligation alimentaire qui contraint les enfants à subvenir aux besoins de leurs parents, donc de leur père, même si celui-ci a assassiné leur mère.

Une des premières réussites du Grenelle des Violences Conjugales a été de briser la chaîne du silence et de libérer la parole des victimes et de leurs proches, des associations, des institutions, des experts, des policiers, des magistrats. Edouard Philippe

Les professionnels de santé : vigies des violences faites aux femmes...

Depuis de longs mois, le sujet est omniprésent dans les médias français et nous l'avons relayé à notre tour en publiant de nombreux articles car, au-delà de la sphère politique, engagée pour sensibiliser et faire campagne, les professionnels de santé ont un rôle majeur à jouer en matière de repérage et de prise en charge des femmes victimes. Nous vous proposons une synthèse de ces articles.

Les professionnels de santé sont en première ligne pour repérer les femmes victimes de violence au sein du couple, affirme la Haute Autorité de la Santé (HAS) qui a publié, mercredi 2 octobre, des recommandations sur le sujet, objet d'une vaste mobilisation de la part des associations et du gouvernement. Lésions traumatiques, symptômes inexpliqués ou troubles de l'anxiété doivent ainsi alerter infirmiers, médecins, kinésithérapeutes,... et l'ensemble du corps médical et paramédical sur la possibilité de violences conjugales vécues par les patientes.

Violences conjugales : porter plainte à l'hôpital, de la théorie à la pratique...

La généralisation du dépôt de plainte directement à l'hôpital pour les victimes de violences conjugales est une des mesures emblématiques présentées par le gouvernement lors de l'ouverture de son Grenelle dédié au sujet le 3 septembre dernier. Comment cette annonce va-t-elle être mise en application ? Qu'en pensent les professionnels du soin et en quoi vont-ils être impactés ?

Tombées sous les coups… ou pire

« Un peu plus chaque jour et bien moins que demain… », telle pourrait être la devise inscrite sur la « médaille du désamour », médaille offerte aux femmes par les hommes qui les maltraitent quand ils ne les tuent pas. Et des chiffres qui nous accablent : une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint, soit 121 en 2018, et 70 femmes ont été tuées dans ce contexte depuis le début de l'année 2019. Pas de trêve à la violence, malgré les politiques engagées, le nombre de tentatives d'homicide augmente. Une récente étude menée à l’échelle nationale montre que même pendant les 9 mois de la grossesse les violences ne cessent pas : deux femmes sur 100 en seraient victimes avec des conséquences très néfastes sur leur santé et celle de l’enfant à naître.

A la télé – « La maison des hommes violents » : un documentaire sur la violence conjugale

Que se passe-t-il dans la tête d’un homme qui bat sa compagne ? Peut-on se soigner lorsqu’on est violent ? Depuis dix ans, le Home des Rosati, à Arras dans le Pas-de-Calais, alternative à la prison, héberge des hommes auteurs de violences conjugales. Accompagnés par une équipe éducative, ces pensionnaires font l'objet d'un travail socio-psychologique visant à les faire sortir de la spirale de la brutalité. Mais si certains montrent une réelle volonté de changer, d'autres sont persuadés d'être des victimes… "La maison des hommes violents", un documentaire édifiant sur un fléau social préoccupant, à découvrir dans Infrarouge sur France 2.

8 mars 2019 : croire que l'avenir peut s'éveiller plus beau que le passé !

En ce 8 mars 2019, Journée internationale des Droits des Femmes, nous avons choisi en premier lieu de mettre en avant deux ouvrages de femmes qui dénoncent et racontent, à leur façon et avec coeur, le meilleur et le pire de l’univers hospitalier. "Silence sous la blouse", de Cécile Andrzejewski, brise l’omerta des agressions sexuelles et autres harcèlement subis par les soignantes à l’hôpital… "Coup de blouse à l’hosto", de Sophie Ruellé, nous raconte le quotidien hospitalier (mais parfois aussi inhospitalier) d’une infirmière entre "sang, larmes et rire". Quelques éléments complémentaires, édifiants, données à l’occasion de cette Journée particulière qui ne devrait pas en être une, nous montreront, une fois de plus, combien le sujet des Droits des femmes ici et ailleurs et partout dans le monde est encore largement en devenir alors que XXIe siècle est déjà bien entamé.

Violences au sein du couple : les recommandations de la HAS

En France, 138 personnes, majoritairement des femmes, sont décédées en 2016, victimes de la violence de leurs partenaires ou ex-partenaires. La Haute Autorité de Santé (HAS) publie des recommandations à destination des professionnels exerçant dans les structures d’hébergement social. Objectifs : mieux repérer les victimes de violences conjugales, répondre à leurs besoins immédiats de protection et accompagner leur autonomie.

Les infirmiers, vigies des violences faites aux femmes

 En région Centre-Val de Loire, Les infirmiers libéraux, qui interviennent à domicile, ont désormais un outil à leur disposition pour signaler les violences faites aux femmes, qu'elles soient sexuelles ou conjugales notamment. Le Conseil régional de l’ordre infirmier s’est en effet doté, comme d’autres territoires, de "l’attestation clinique infirmière", née du travail mené au sein de la Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof). Dans chaque cabinet infirmier, l’information va être diffusée et les infirmiers, progressivement formés

Aujourd’hui pour les femmes : "l’heure est venue !"

Quelle est la place de la femme dans nos sociétés ? A-t-elle les mêmes droits que son homologue masculin ? A-t-elle autant que lui accès aux soins de santé, la possibilité d’acquérir une éducation ou encore de bénéficier de revenus équitables, en France et dans le monde ? Chaque année, le 8 mars, la Journée Internationale des Droits des Femmes pointe les inégalités liées au sexe, dénonce le sexisme et célèbre les luttes féministes. La date, officialisée par l'ONU depuis 1977, est l'occasion de manifestations à travers le monde. Droits fondamentaux, santé des femmes… Cette journée du 8 mars est donc l’occasion de faire le point sur les nombreux progrès qui restent à faire.

En cas de viol, 9 femmes sur 10 connaissent leur agresseur

Quand cela s'arrêtera-t-il ? Alors que le 25 novembre est la date retenue par les Nations Unis pour célébrer la Journée internationale pour l'élimination de la Violence contre les Femmes, les chiffres en France restent alarmants. Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint et 1 femme sur 7 déclare avoir vécu au moins une agression sexuelle au cours de sa vie.

Pour aller plus loin

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com