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CH de Bourges : l'intervention tourne au "carnage"

Publié le 19/04/2016

Une plainte pour homicide involontaire contre un urologue de l'hôpital Jacques-­Coeur de Bourges, et qui vise également l'établissement en raison d'un défaut d'information, a été déposée, après le décès d'un homme qui subissait une intervention bénigne sur la prostate, qualifiée de "véritable boucherie" par l'anesthésiste qui y assistait.

Pendant l'opération, le patient aurait fait une hémorragie conduisant à une perte supérieure à cinq litres de sang.

Suite à cette plainte, qui fait actuellement l'objet d'une enquête préliminaire, un signalement a également été fait à l'ordre des médecins par Me Philippe Courtois, avocat de la famille du patient décédé, a indiqué l'avocat lors d'une conférence de presse lundi à Paris. Le patient âgé de 60 ans, Henry Latour, qui était globalement en bonne santé, devait subir une résection transurétrale de prostate pour une hyperplasie, sans présence de prolifération tumorale. Cette intervention légère était réalisée sous anesthésie locorégionale. Mais l'urologue, le Dr Jérémie Marchand, est arrivé au bloc dans un état d'agitation et d'agressivité, s'en prenant notamment à une infirmière, prétendant qu'elle lui avait préparé du matériel de merde, ce qui était faux, peut-­on lire dans un courrier de l'anesthésiste présent qui a été envoyé dès le lendemain du décès à la direction de l'hôpital. Puis le chirurgien a commencé à réaliser l'intervention, agissant de façon brutale, avec des mouvements violents.

Cette intervention était une véritable boucherie !
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Pertes de sang "effroyables"

Des pertes de sang effroyables conduiront à transfuser six culots de sang, alors que le chirurgien n'a pratiqué aucune hémostase. Il y a eu une probable perforation de la vessie. L'anesthésiste indique dans son courrier à la direction qu'il a demandé au chirurgien d'arrêter l'intervention par voie basse et de soit passer par voie haute soit tout stopper, ce que ce dernier a refusé. Il a été obligé de faire une anesthésie générale. Le patient a fait un arrêt cardiaque. Alors même que l'anesthésiste faisait un massage, le chirurgien a continué l'intervention. Quand il s'est rendu compte que le patient était mort, il commence à le frapper dans une crise d'hystérie, en lui demandant "pourquoi tu m'as fait ça ? Tu n'avais pas le droit de mourir", puis accusant toute l'équipe d'être responsables de cette mort. Le chirurgien informera la famille du décès en déclarant que le patient est mort d'un arrêt cardiaque après l'intervention alors que lui-­même n'était plus au bloc. Dans son compte rendu opératoire, il affirmera avoir fait des efforts considérables d'hémostase. Me Courtois ainsi que la fille du défunt, présente à cette conférence de presse lundi, déplorent également l'attitude du centre hospitalier. Dès le lendemain du décès, l'anesthésiste a fait un courrier à la direction. Puis quelques jours après, l'ensemble des anesthésistes ont annoncé dans un autre courrier à la direction avoir collectivement décidé de ne plus prendre en charge au bloc opératoire les patients du Dr Marchand, pour des raisons de compétences et d'aptitude mentale. Mais la direction a refusé une demande d'autopsie formulée par l'anesthésiste, simplement parce qu'une case n'a pas été cochée, affirme Me Courtois. Elle n'a pas informé la famille, ce qui a conduit celle-­ci, croyant à un aléa thérapeutique, à enterrer le défunt, après incinération ­ce qui empêche donc de faire une autopsie. Et la direction de l'hôpital n'a fini par faire un signalement au procureur que quelques jours après le dépôt de plainte par la famille, affirme-­t-­il également. Ce n'est qu'en apprenant par un voisin que le chirurgien urologue n'opérait plus que la femme du défunt comprendra qu'il y a eu un problème et tentera, avec difficultés, d'obtenir tous les documents de la part de l'établissement. Nous ne savons pas à ce stade s'il était sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants ou s'il s'agit d'un problème d'ordre psychiatrique, a indiqué Me Courtois.

La famille du défunt accuse l'hôpital d'avoir tenté d’étouffer l'affaire en refusant de lui transmettre le dossier médical du patient et en lui cachant certaines informations
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Nombreuses "dérives" du chirurgien

Mais il a noté que, s'il n'y avait pas eu de décès auparavant, dans leur courrier collectif, les anesthésistes ont évoqué de nombreuses "dérives" : inexactitude des intitulés d'intervention avec rajout d'acte en cours de procédure [...] durées opératoires en dehors des standards avec parfois poursuite des actes une fois l'anesthésie locorégionale levée [...] hémorragies per-opératoires anormalement importantes [...] programmations d'urgences déguisées en garde, au détriment d'urgences véritables. Cet urologue, dont l'avocat ne connaît pas les antécédents professionnels, travaillait depuis trois ans au CH de Bourges. Cité par le quotidien "Le Parisien", le médecin ­qui n'opère plus mais consulte toujours, dans le même hôpital affirme qu'il s'agissait d'un événement complexe, un cas exceptionnel et qu'il a tout fait dans les règles de l'art. La direction de l'hôpital Jacques-­Coeur déclare que le Dr Marchand n'exerce plus au bloc depuis les faits, soit même avant la décision des anesthésistes de ne plus travailler avec lui. La direction, se refusant à commenter cette affaire alors que l'enquête a commencé, précise également que l'Agence régionale de santé (ARS) ainsi que le Centre national de gestion (CNG) ont été alertés. Elle rappelle qu'elle a aussi saisi le procureur, sans donner de date. Nous souhaitons collaborer car il est aussi important pour nous de faire toute la lumière sur cette affaire, ajoute la direction de l'hôpital.

Nous ne savons pas à ce stade s'il était sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants ou s'il s'agit d'un problème d'ordre psychiatrique.


Source : infirmiers.com