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Canicule : les urgentistes demandent l'aide de l'armée

Publié le 12/08/2003

"Il faut gérer la catastrophe. (...) Le plan annoncé par les Hôpitaux de Paris est totalement dépassé. Il faut faire appel à l'armée, à la Croix-Rouge, aux organisations non gouvernementales", estime le président de l'association des médecins urgentistes français (Amuhf), Patrick Pelloux, interrogé par Reuters.

Selon ses évaluations, le chiffre de 100 décès par hyperthermie, donc liés directement à la canicule, est "largement dépassé au niveau national". Les hôpitaux parisiens sont totalement débordés par l'afflux de patients et commencent à refuser des malades, affirme-t-il.

L'importance de la mortalité depuis quelques jours dans tout le pays est confirmée par les services de pompes funèbres, parfois débordés par l'afflux de corps. La hausse est de l'ordre de 20% par rapport à 2002 et certains services sont saturés, comme à Lyon.

L'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris a reconnu lundi être confrontée à une "épidémie d'hyperthermies", qui a fait une cinquantaine de morts entre vendredi et dimanche, mais elle s'en tient pour le moment aux premières mesures.

Celles-ci consistent essentiellement à tenter de libérer des lits en reportant des opérations non urgentes. L'AP-HP refuse pour l'instant de rappeler autoritairement le personnel en congé ou de faire appel à d'autres structures.

Contacté par Reuters, l'AP-HP a expliqué qu'elle ne disposait pas mardi d'un point précis de la situation et qu'aucune autre communication n'était prévue dans l'immédiat.

INFIRMIERS MILITAIRES À L'HÔPITAL D'ORLÉANS

Dans un communiqué, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a jugé mardi "difficile" la situation des hôpitaux et annoncé que les premières mesures seraient "complétées et amplifiées" avant le week-end du 15 août, qui génère habituellement un afflux d'accidentés de la route aux urgences. Un comité interministériel s'est tenu mardi-après-midi à Matignon pour évaluer la situation.

En province, la situation des hôpitaux français serait tout aussi critique, selon les médecins urgentistes. A l'hôpital d'Orléans (Loiret), des infirmiers militaires ont été appelés en renfort durant le week-end et à nouveau mardi.

La direction de l'hôpital, contactée par Reuters, s'est refusée à tout commentaire dans l'immédiat. Dans d'autres grandes villes de province, les hôpitaux surchargés enregistrent une importante mortalité, comme à Bordeaux où une vingtaine de personnes âgées sont décédées au cours du week-end.

Christian Fillatreau, directeur des affaires médicales et de la recherche clinique du CHU de Bordeaux, a estimé que la canicule avait accéléré des décès qui auraient eu lieu dans les semaines ou les mois à venir.

Patrick Pelloux s'est dit "scandalisé par de tels propos" et a jugé que les décès par hyperthermie pouvaient être évités.

L'hyperthermie, pathologie clairement identifiée, survient lorsque la température du corps s'élève à 42°C et plus pendant au moins une heure. Elle provoque un coma souvent irréversible.

Les décès par hyperthermie concernent principalement des personnes âgées et malades. Toutefois, selon le journal "Le Parisien", trois personnes relativement jeunes sont décédées lundi à Paris en raison d'une déshydratation : un laveur de vitres, un jeune homme qui s'exposait au soleil sur un banc public et un autre qui travaillait dans son jardin./tl


Source : infirmiers.com