Canicule : La situation est devenue "catastrophique" dans les services d'urgence, selon un urgent

Alors que la situation était "encore gérable" jusqu'à mercredi, dans les services d'urgences d'Ile-de-France elle "s'est brusquement dégradée" jeudi au point de "devenir catastrophique", affirme à Reuters Santé, le président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuhf).

"Des dizaines de patients arrivent chaque jour avec des hyperthermies à plus de 40 degrés, c'est du jamais vu!", s'alarme Patrick Pelloux, qui affirme que plus de "cinquante décès" sont désormais imputables à la chaleur et à l'hyperthermie en Ile-de-France.

L'hyperthermie "aggrave les pathologies sous-jacentes", explique le président de l'Amuhf, qui constate également que des personnes "bien portantes se retrouvent malades à cause de la déshydratation".

"Nous avons constaté des cas d'embolies pulmonaires chez des bien portants," affirme Patrick Pelloux. "Après cinq jours de chaleur, les organismes des patients s'écroulent", estime-t-il.

Face à cette situation, le président de l'AMUHF accuse la Direction générale de la santé (DGS) de minimiser le nombre de décès liés à la chaleur.

"La DGS ose parler de morts naturelles" et "ne nous écoute pas" alors que "sur le terrain, la situation est dramatique", dénonce Patrick Pelloux, qui réclame "une intervention de l'armée et appelle le ministère de la Santé à bouger".

"La France connaît actuellement une vague de chaleur susceptible d'entraîner des répercussions graves sur la santé des personnes", a déclaré vendredi la DGS dans un communiqué, sans être en mesure pour l'instant de chiffrer les éventuels décès liés à la vague de chaleur.

La DGS recommande d'apporter la plus vive attention aux personnes âgées, aux nourrissons, jeunes enfants et personnes asthmatiques.

Une réunion de crise est organisée lundi matin à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris pour dresser un bilan dans les hôpitaux d'Ile-de-France.

En raison des "difficultés rencontrées" depuis jeudi par les SAMU et les services d'urgences, l'AP-HP a décidé d'annuler ou de reporter les "hospitalisations programmées non urgentes" et de favoriser "les retours à domicile des patients hospitalisés" pour adapter sa capacité en lits d'hospitalisation et "adapter son dispositif d'accueil et de prise en charge des franciliens", annonce-t-elle dans un communiqué.

En outre, "des lits d'hospitalisation dédiés à la prise en charge des personnes âgées souffrant d'hyperthermie seront ouverts", précise-t-elle./ca