Dans le cadre du programme Matgéné 1, la première étude 2 sur l’exposition professionnelle aux solvants, des femmes en âge de procréer, vient d’être publié. Les femmes les plus exposées exercent comme infirmières, sages-femmes ou aides-soignantes. Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 26 février 2019 nous en dit plus.
Les solvants constituent une large gamme de produits capables de dissoudre, extraire ou diluer d’autres produits sans les dénaturer. Ils sont utilisés dans de nombreux domaines d’activités professionnelle (peintures, colles…) mais aussi dans des produits à usage domestique. En France, 548 000 tonnes de solvant seraient consommés chaque année selon une source déjà très ancienne (2004). Parmi eux, certains sont classés cancérogènes
.
Les résultats présentés dans cette étude inédite permettent de décrire l’exposition à trois familles de solvants (oxygénés, pétroliers, chlorés) pour l’ensemble des femmes en âge de procréer au travail en France pour l’année 2013. Pour réaliser cette étude, la population a été restreinte aux femmes âgées entre 15 et 44 ans ayant un emploi en France, soit 7 427 228 travailleuses. Sont considérées comme femmes en âge de procréer les femmes de moins de 45 ans notamment car le taux de fécondité au-delà de cet âge est considéré comme faible (0,8% en 2013 pour les femmes de 40 à 50 ans).
En premier lieu, les résultats montrent que les femmes sont plus exposées aux solvant oxygénés (15 %) qu’aux solvants pétroliers (1%) et chlorés (0,1%). Les plus jeunes (15-29 ans) sont plus exposées que leurs aînées aux solvants oxygénés (alcools, esters, cétones, éthers…). A l’inverse, les plus âgées (35-44 ans) sont plus exposées aux solvants pétroliers et chlorés. Quant aux non-salariées, ce sont les plus exposées aux trois familles de solvants par rapport à celles qui ont une activité salariale.
L’analyse par Santé Publique France de l’enquête Sumer 2009-2010 montre que l’exposition à un cancérogène respiratoire se concentre principalement dans le secteur professionnel de la santé (présence de rayonnement ionisants, agents chimiques). Les femmes les plus exposées sont donc celles qui exercent comme infirmières, sages-femmes ou aides-soignantes. Cette donnée vient également corroborer cette étude sur les expositions aux solvants.
L’exposition aux solvant oxygénés est essentiellement due aux alcools (147,5% d’exposées), aux cétones-esters (25,0%) et à l’éther éthylique (21,5%). L’exposition professionnelle à ce type de nuisances chimiques peut avoir des répercussions sur les enfants nés ou à naître chez les femmes en enceintes ou en âge de procréer. Une meilleure connaissance des protections mises en place notamment dans le secteur de la santé semble nécessaire. L’INRS propose un dossier très complet sur le sujet. Par ailleurs, des mesures de prévention devraient être proposées aux femmes non-salariées puisque cette partie de la population n’entre pas dans le cadre de la médecine du travail.
• Lire le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 26 février 2019 sur le site de Santé publique France.
Notes
- Le programme Matgéné a pour objectif de présenter les principales méthodes d’évaluation rétrospective des expositions professionnelles.
- Expositions professionnelles aux solvants oxygénés, pétroliers et chlorés des femmes en âge de procréer en France en 2013.
Inès KheireddineJournaliste infirmiers.com ines.kheireddine@infirmiers.com @Ineskheireddine
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