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Cancer : les approches complémentaires plébiscitées

Publié le 19/09/2014
position du lotus

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Pour 72 % des Français, les approches complémentaires sont importantes pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d'un cancer, selon les résultats du baromètre Cancer Institut Curie – Viavoice 2014.

Yoga, sophrologie ou hypnose pour mieux vivre avec le cancer

Selon les résultats du baromètre Cancer Institut Curie - Viavoice 20141, yoga, sophrologie, hypnose ou encore sport adapté sont des approches considérées, pour 72 % des Français, comme importantes en complément des traitements médicaux pour améliorer la qualité de vie des malades du cancer. Pour les personnes interrogées, ces approches complémentaires apporteraient, en premier lieu, un réconfort psychologique (43 %). Sont également évoquées l'amélioration de la condition psychique et physique (18 %), la diminution des effets secondaires et des douleurs (17 %) et la rupture de l'isolement du patient (12 %). Pour les patients, le bénéfice de ces approches n'est plus à démontrer. Ainsi, Laure-Emmanuelle, ancienne patiente de l'Institut Curie, explique notamment que « la sophrologie m'a apporté beaucoup et m'a permis d'accepter la maladie notamment. Le fait de la pratiquer en groupe et de pouvoir partager avec d'autres personnes confrontées à la même situation a été bénéfique aussi ».

Les Français ont également été interrogés sur ce qu'il faudrait changer selon eux en priorité pour améliorer la qualité de vie d'une personne atteinte d'un cancer. Ainsi, 25 % évoquent le fait d'apporter un soutien psychologique et, pour 23 %, il est nécessaire d'éviter l'isolement du patient. De plus, pour 21 % des sondés, il convient de renforcer l'accompagnement des patients et 18 % considèrent qu'il faut développer l'efficacité des traitements afin de réduire les effets indésirables.

La sophrologie m'a apporté beaucoup et m'a permis d'accepter la maladie notamment

Retrouver sa vie après un cancer

Le baromètre Cancer Institut Curie - Viavoice 2014 aborde également l'après-cancer. Ainsi, selon 66 % des Français, il est possible, après avoir guéri d'un cancer, de retrouver la même vie familiale et sociale qu'avant la maladie. Toutefois, les avis sont plus partagés sur le retour professionnel. En effet, un Français sur deux estime qu'il est possible de reprendre la même vie professionnelle. Les cadres évoquent des difficultés telles que les préjugés qui pourraient être portés sur la capacité de travail (45 %), les séquelles physiques (27 %), la réadaptation à l'entreprise (25 %), les séquelles psychiques (12 %), les difficultés d'emploi du temps (7 %) ou encore les questions existentielles (6 %).

Le Dr Marc Estève, Directeur de l’Ensemble Hospitalier de l’Institut Curie, souligne que l’après cancer est bien souvent pour nos patients le temps du retour au travail. Même si cette reprise est le plus souvent attendue et espérée - car le retour au travail est un enjeu très important - nos patients n’ont pas toujours conscience des difficultés qu’ils peuvent rencontrer sur leur chemin. Là encore, la mise en place d’un dispositif d’aide au retour au travail qui propose un accompagnement sur mesure est capital pour sortir du statut de « malade », ce que nous voulons plus que tout, c’est les accompagner sur le chemin qui les attend.

Nous avons fait le choix de montrer le poids de la maladie dans la vie quotidienne et ainsi filmer le travail du cancer sur le corps, sans pathos ni dramaturgie particulière, juste comme il apparaissait au jour le jour

Un film pour mieux comprendre la réalité du cancer chronique

Le cancer est dit chronique lorsqu'il n'est pas guérissable et si la progression reste maîtrisée. Ce sujet est abordé dans le film documentaire « le moment et la manière » -sortie nationale le 22 octobre 2014-, réalisé par Anne Kunvari, qui relate le parcours d'Anne Matalon, l'amie de longue date de la réalisatrice, atteinte d'un cancer chronique depuis 14 ans. Malgré sa maladie, Anne garde le goût de vivre, se bat et partage sa réflexion sur la fin de vie qu'elle souhaite. Mais lorsque le cancer la rattrape, Anne perd le contrôle de son corps, et n'a d'autre choix que de subir ses derniers instants et ce, sans soins palliatifs. Le médecin, après avoir demandé son avis à la personne de confiance d'Anne, lui fait finalement une sédation terminale, la jugeant inconsciente et douloureuse.

La réalisatrice explique que nous avons fait le choix de montrer le poids de la maladie dans la vie quotidienne et ainsi filmer le travail du cancer sur le corps, sans pathos ni dramaturgie particulière, juste comme il apparaissait au jour le jour. Je voulais qu'on voie ces marques du cancer et en même temps qu'on les oublie, comme moi-même je lais oubliais totalement quand j'étais avec Anne.

Bien entendu, le film se veut engagé, tant du côté d'Anne, qui a exposé sa fin de vie, que de celui de la réalisatrice qui souligne que c'est une manière de revendiquer le droit des malades de choisir le moment et la manière de mourir sans que ce choix soit soumis à la seule volonté du corps médical. La situation vécue par son amie a convaincu Anne Kunvari qu'il est nécessaire de changer la loi Leonetti ».

La recherche et le dépistage, les remèdes de demain ?

A l'avenir, le traitement du cancer devrait davantage ressembler à celui d'une maladie chronique, selon les résultats de l'enquête « Quelle prise en charge des cancers en 2020 ? »  publiée en octobre 2013 par UNICANCER. A la suite de ces conclusions, un nouveau Plan cancer 2014-2019 a été lancé le 4 février 2014 par le président de la République. La prévention et le dépistage sont les priorités de ce troisième Plan qui vise ainsi, entres autres, à éviter les nouveaux cas et à faire reculer la maladie. Il a également pour objectif d'améliorer la vie des personnes touchées pendant et après la maladie afin de donner à la personne malade sa place dans la société. De leur côté, 76 % des Français estiment que la recherche est prioritaire et contribuera le plus à la guérison des cancers. Le dépistage est quant à lui évoqué par 70 % des sondés, loin devant les essais thérapeutiques (18%) et l'accompagnement psychologique (17%).

En ce qui concerne la mise en place d'infirmiers de coordination en cancérologie, la phase II de l'expérimentation du dispositif vient d'être lancée . Rappelons qu'un master adapté aux compétences requises devrait être prochainement mis en place. Le déploiement des premières formations est prévu pour la rentrée universitaire 2016.

Note

  1. Étude Viavoice effectuée par téléphone du 1er au 5 avril 2014 pour l’Institut Curie, auprès d’un échantillon de 1008 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus

    Étude Viavoice réalisée en ligne du 17 au 19 mars 2014 pour l’Institut Curie auprès d’un échantillon de 400 professionnels (cadres), représentatif des cadres résidant en France métropolitaine

    Étude réalisée en ligne par l’Institut Curie du 19 mai au 4 juin 2014, auprès d’un échantillon de 106 médecins de l’Institut Curie. Les données ont été traitées et analysées par Viavoice.

Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com  aurelie.trentesse@infirmiers.com


Source : infirmiers.com