Cancer du sein : un mois de mobilisation

Comme toutes les années, et pour la 20e année consécutive en France, le mois d'octobre et son opération « Octobre rose » permet de souligner bruyamment que le cancer du sein reste chez la femme le cancer le plus fréquent et la première cause de décès par cancer. Ainsi, une femme sur 8 sera concernée dans sa vie par le cancer du sein.

Le ministère des Affaires sociales et de la Santé et l’Institut national du cancer (INCa), en partenariat avec l’Assurance maladie (CnamTS), la Mutualité sociale agricole (MSA) et le Régime social des indépendants (RSI) lancent une nouvelle campagne d’information autour du dépistage organisé du cancer du sein. Son objectif : aider les femmes à prendre une décision éclairée en répondant à toutes leurs questions et leur rappeler que le dépistage est recommandé tous les deux ans, à partir de 50 ans. Les slogans de la campagne se veulent explicites et pédagogiques : La mammographie c’est important mais pourquoi attendre 50 ans ? ; Comment ça se passe exactement ? ; Et pourquoi tous les deux ans ?…

L’ensemble de la campagne 2013 propose ainsi une information précise et complète sur le dépistage du cancer du sein, ses avantages et ses inconvénients afin que chaque femme puisse faire un choix éclairé en la matière. Le dispositif d'information a d'ailleurs été conçu avec les femmes elles-mêmes afin de coller au mieux à leurs attentes et une nouvelle brochure a été conçue par un groupe de travail réunissant professionnels de santé et associations de lutte contre le cancer.

Parallèlement, une campagne radio du 1er au 22 octobre (Chérie FM, Europe 1, France Bleu, France Inter, Nostalgie, RTL, RFM) fait écho aux questions des femmes, les oriente vers leur médecin ou le site de l’INCa pour y répondre et rappelle que le dépistage est recommandé tous les 2 ans, à partir de 50 ans et jusqu'à 74 ans. La campagne cible  également les populations d’origine migrante. Les spots radio seront diffusés sur les antennes d’Africa n° 1, Beur FM et Radio Orient. Cette diffusion sera renforcée, sur chaque radio, par l’organisation d’une émission spéciale pendant laquelle les auditrices pourront poser, en direct, leurs questions aux professionnels de santé et experts du dépistage.

A l'occasion de cette campagne, des outils d'information ont également été enrichis : affichette, dépliant, brochure... et un dossier complet est disponible sur le site www.e-cancer.fr. La ligne téléphonique Cancer Info 0810 810 821 répond à l’ensemble des questions des femmes et des outils dédiés aux professionnels de santé (plus de 40.000 médecins généralistes et 2.400 gynécologues) sont également disponibles pour informations relais et homogènes.

Enfin, tout au long du mois d'octobre, de nombreuses actions seront menées en lien avec toutes les associations de lutte contre les cancers mobilisées. 

7 cas pour 1.000 femmes dépistées : le taux de détection de cancers dans le cadre du programme de dépistage organisé

Une femme sur trois ne se fait pas dépister...

Rappelons pour mémoire qu'une femme sur 8 sera concernée dans sa vie par le cancer du sein et que le dépistage constitue l’une des armes les plus efficaces contre ce cancer. Détecté à un stade précoce, le cancer du sein peut en effet être non seulement guéri dans plus de 90 % des cas mais aussi être soigné par des traitements moins agressifs entraînant moins de séquelles. Pourtant, neuf ans après le lancement du programme de dépistage organisé du cancer du sein, la participation ne
progresse plus, stabilisée autour de 53 %, et une femme sur trois en France ne se fait toujours pas dépister ou pas régulièrement. Il est vrai que depuis plusieurs années, des interrogations émergent sur les bénéfices et les risques associés au dépistage du cancer du sein par mammographie, notamment dans la communauté scientifique. Les débats actuels portent principalement sur le risque de surdiagnostic et du surtraitement inhérent. Sont aussi questionnés l’impact du dépistage sur la réduction de la mortalité, l’importance des cancers radio-induits et le risque de cancer du sein apparaissant entre deux mammographies de dépistage organisé. Autant de questions qui méritent d'être débattues et expliquées afin d'éclairer au mieux les femmes sur la question du bénéfice/risque du dépistage. Cette campagne d'Octobre rose récurrente vise donc cet éclairage.

7 cas pour 1.000 femmes dépistées : le taux de détection de cancers dans le cadre du programme de dépistage organisé.

• Lire aussi le Rapport final au Président de la République du Plan cancer 2009-2013.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com