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GRANDS DOSSIERS

Bactériophages et infections nosocomiales

Publié le 08/07/2013

Désinfecter les établissements de soins en vaporisant des solutions de bactériophages dirigés contre des bactéries multirésistantes à l'origine d'infections nosocomiales permet de réduire efficacement leur incidence, selon les résultats d'une étude russe présentée lors de la deuxième conférence internationale sur la prévention et le contrôle des infections (International Conference on Prevention and Infection Control -ICPIC) à Genève du 25 au 28 juin 2013.

Venir à bout des bactéries multirésistantes : un défi hospiatlier

Les antibactériens chimiques modernes ne sont pas suffisamment efficaces contre les souches bactériennes multirésistantes, selon Elena Brusina et ses collègues de l'université de Kemerovo (Fédération de Russie). Dans le résumé de leur présentation, ils décrivent une méthode de désinfection avec des bactériophages spécifiquement dirigés contre les souches incriminées.

Ils ont vaporisé des solutions de bactériophages dirigées contre Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus résistants à la méticilline (Sarm), des salmonelles, des Shigella et des Klebsiella dans différents établissements lors d'infections nosocomiales induites par ces agents. Ils ont comparé l'efficacité du traitement de différentes surfaces et évalué l'influence de cette méthode de désinfection sur l'incidence et la mortalité des infections nosocomiales causées par ces souches bactériennes multi-résistantes.

Une désinfection avec des bactériophages présente des avantages par rapport aux agents chimiques classiques

Au vu des résultats de ses travaux, l'équipe russe considère que les solutions de monobactériophages sont plus efficaces sur les surfaces en verre, en métal et plastique que sur les textiles et les papiers. Cette méthode de désinfection s'est avérée particulièrement efficace contre P. aeruginosa. Une seule application de solution de bactériophages a permis d'éliminer totalement la souche bactérienne de l'environnement intérieur de l'hôpital, selon les auteurs.

Par ailleurs, elle a divisé par 15 l'incidence des infections induites des Salmonelles, par quatre l'incidence de celles dues à des Shigella et par deux celles causées par des Klebsiella et des MRSA.

Pour les auteurs, ces résultats suggèrent qu'une désinfection avec des bactériophages présente des avantages par rapport aux agents chimiques classiques et qu'elle pourrait être employée dans les établissements, en particulier les unités de soins intensifs.

Ils considèrent que ce traitement pourrait permettre de venir à bout des épidémies induites par les bactéries multirésistantes et réduire l'incidence et la mortalité des infections nosocomiales. Ils concluent le résumé de leur présentation en précisant que cette méthode est moins chère qu'un traitement chimique, sans indiquer néanmoins son coût.


Source : infirmiers.com