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INFOS ET ACTUALITES

AVC vite le 15 !

Publié le 28/10/2016

A l’occasion de la Journée mondiale contre l’AVC, le 29 octobre, la Fédération Nationale France AVC et la Fondation Cœur et Artères, en  collaboration avec Bayer, lancent une nouvelle campagne d’information « AVC VITE le 15 ! Un seul geste suffit ». En effet, dès l’apparition d’un des principaux symptômes de l’AVC, il reste 4 heures 30 pour agir !

Informer pour mieux prévenir les conséquences souvent très délétères de l'accident vasculaire cérébral chez les personnes touchées, âgées mais pas que

La Journée mondiale de l'AVC, chaque 29 octobre, est l'occasion de le rappeler avec force. Chacun d'entre nous doit bien connaître les principaux symptômes et signes d’alerte de l’accident vasculaire cérébral afin d'appeler en urgence le 15, certitude d’une prise en charge rapide et optimisée. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en France, un AVC frappe une personne toutes les 4 minutes, soit  environ 130 000 nouvelles personnes touchées par an, et 33 000 en meurent durant le premier mois.

L'AVC est la première cause de handicap non traumatique - 30 000 patients présentant des séquelles lourdes – et les récidives à 5 ans sont importantes, à hauteur de 30 à 50 %.

Le pronostic d'un AVC dépend de la rapidité de sa prise en charge.

Rappels physio-pathologiques...

Rappelons que l'AVC consiste en une perte soudaine et rapide d'une ou de plusieurs fonction(s) cérébrale(s), dûe à un problème de circulation du sang au niveau du cerveau. On distingue deux types d’accidents vasculaires cérébraux : les infarctus cérébraux et les hémorragies cérébrales ou méningées.

  • L'infarctus cérébral ou AVC ischémique (80 à 85 % des AVC) survient lorsqu'un vaisseau sanguin situé dans le cerveau se bouche (à cause d'un caillot par exemple) et ne peut plus oxygéner le cerveau. Les infarctus cérébraux  sont principalement la conséquence de l’occlusion d’une artère cérébrale par un thrombus (caillot sanguin). Parmi les facteurs de risque les plus fréquents qui favorisent la formation de ces thrombus cardiaque, on retrouve l'athérosclérose, l'artériosclérose et certaines maladies cardiaques.
  • L'hémorragie cérébrale ou AVC hémorragique (respectivement 15 % et 5 % des AVC)  survient lorsqu'un vaisseau sanguin se rompt et provoque un saignement dans le cerveau. Cette rupture concerne le plus souvent une artère de petit calibre, fragilisée par l’artériosclérose ou par une autre maladie des petites artères principalement rencontrée chez les personnes âgées : l’angiopathie amyloïde. La rupture d’une malformation vasculaire cérébrale préexistante ou un trouble de la coagulation (souvent lié à la prise de médicaments anticoagulants) peuvent également être à l’origine d’une hémorragie cérébrale.

L’accident ischémique transitoire (AIT) constitue un signal d’alarme à ne pas négliger. Le risque d’AVC est en effet particulièrement élevé dans les heures et les jours qui suivent un AIT. De fait, un AIT doit absolument conduire à consulter en urgence.

Des symptômes à connaitre pour agir au plus vite…

Selon les zones du cerveau touchées, les séquelles de l'AVC peuvent concerner une ou plusieurs fonction(s) cérébrale(s)  : la mobilité - avec engourdissement, faiblesse musculaire, troubles de l'équilibre, paralysie (le plus souvent d'un seul côté du corps) -, le langage, la vision, le comportement… Le pronostic d'un AVC dépend de la rapidité de sa prise en charge. Dans certains cas, les conséquences peuvent être irréversibles et même provoquer le décès ; dans d'autres cas, si l'AVC a été pris en charge rapidement, il est possible de récupérer. Nous constatons malheureusement que les patients arrivent souvent trop tard à l’hôpital car les proches ne connaissent pas bien les symptômes et agissent trop tard. Il faut donc continuer à communiquer auprès du grand public sur les symptômes de l’AVC et sur l’urgence d‘appeler le 15 pour optimiser la prise en charge des patients, souligne le Pr Maurice Giroud, chef de service de neurologie vasculaire au CHU de Dijon, responsable du registre AVC*, responsable du réseau Bourgogne-AVC et responsable du réseau téléAVC.  

Dès l'apparition d'un des symptômes, même s'il est régressif, l'appel au 15 doit être immédiat.

« AVC VITE le 15 ! Un seul geste suffit »

Dans le cadre de la Journée mondiale de l’AVC, une affiche et un livret d’information sont téléchargeables gratuitement sur le site www.avcvitele15.com, à partir du 29 octobre, et distribués auprès de tous les professionnels de santé pour davantage sensibiliser le grand public aux signes d’alerte de l’AVC et au bon réflexe à avoir en appelant le 15. Les campagnes de sensibilisation jouent un rôle primordial dans l’amélioration de la prise en charge des patients. Les jours suivants les Journées mondiales et européennes de l’AVC, nous observons aux urgences, non pas une augmentation des AVC, mais une arrivée des patients dans les temps. Malheureusement, cet impact est éphémère, il est indispensable de continuer à sensibiliser le grand public à ces messages clés, indique le Pr Maurice Giroud, chef de service de neurologie vasculaire au CHU de Dijon.

Seul le 15 dispose d’une cartographie régionale des unités de soins et est donc le plus à même d’orienter le patient dans la bonne filière.

Des projections inquiétantes…

Le vieillissement de la population ainsi que les données collectées depuis trente ans* permettent de faire des projections sur l’évolution du taux d’incidence de l’AVC dans le temps. Nous pouvons annoncer que malheureusement le nombre d’AVC va augmenter. Il y en aura 1,4 fois plus dans 10 ans et 1,7 fois plus dans 20 ans. Nous constatons également une hausse préoccupante (20 %) des AVC chez les jeunes sujets âgés entre 20 ans et 55 ans. Cette observation est également constatée en Angleterre, à Oxford, ainsi qu’en Nouvelle-Zélande, à Auckland. Le régime « Fast-food » des jeunes, la consommation de sodas ainsi que la consommation de tabac et surtout de cannabis sont de sérieuses hypothèses mises en avant pour expliquer cette hausse de l’AVC chez les jeunes. La précarisation des jeunes est également un paramètre à prendre en compte. Ces derniers n’ont pas le même accès aux soins que les personnes de plus de 65 ans, constate le Pr Maurice Giroud.

Selon une étude publiée le 24 octobre 2016 dans la revue JAMA Neurology, le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) double chez les jeunes femmes de 12 à 24 ans, jusqu'à six semaines après l'accouchement, par rapport à celles de la même tranche d'âge qui ne sont pas enceintes. Rappelons que l'accident vasculaire cérébral (AVC) est la troisième cause de décès chez les femmes après les maladies cardiaques et le cancer. La grossesse fait partie des facteurs de risque. En effet, durant la grossesse, la femme est plus fragile et peut développer une hypertension artérielle ou un diabète gestationnel.

De son côté, l'Union Française pour la Santé Buccale (UFSBD) rappelle que le risque d’AVC est accentué par une mauvaise hygiène bucco-dentaire. La bactérie responsable est de type streptococcus mutant contenu dans la salive. Ces molécules inflammatoires passent dans le sang et influence l’aggravation de certaines maladies. Cette bactérie peut donc se fixer aux vaisseaux et favoriser les risques de rupture d’anévrisme. L'UFSBD préconise un brossage systématique des dents, 2 minutes, 2 fois par jour, matin et soir. Elle recommande l’utilisation d’un dentifrice fluoré, du passage du fil dentaire entre chaque dent le soir, la mastication d’un chewing-gum pendant 20 mn après chaque prise alimentaire. Elle préconise également un contrôle régulier de la sphère buccale avec une visite tous les 6 mois.

L’AVC est donc plus que jamais une urgence de santé publique, ce qui suppose une information à son sujet largement partagée et ciblée, mais aussi une filière de soins adaptée qui permettra aux personnes touchées, par une prise en charge rapide, d'en minimer les conséquences souvent très délétères.

*Le CHU et la Faculté de Médecine de Dijon ont créé le premier Registre des Accidents Vasculaires Cérébraux pour combler l’absence des données sur cette maladie en France. Depuis, un registre a été ouvert en 2008 à Lille et dans le Pays brestois.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com


Source : infirmiers.com