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INFOS ET ACTUALITES

AVC : des progrès de prise en charge mais une prévention toujours requise

Publié le 29/10/2019

Chaque année, le 29 octobre, Journée mondiale de l'Accident Vasculaire Cérébral (AVC), est l'occasion de sensibiliser le grand public sur la maladie et de lui rappeler les recommandations d'usage en la matière, notamment préventives. En France, les chiffres en attestent, l'AVC touche plus de 140 000 nouvelles personnes par an et environ 30 000 en décèdent. L'AVC est en effet l'une des principales causes de mortalité dans le monde, la première cause de handicap acquis de l'adulte, la deuxième cause de démence et la première cause de mortalité chez la femme. Dans un contexte de vieillissement de la population, on estime à 7,8 millions le nombre de morts par AVC d'ici 2030.

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est l’affection neurologique la plus fréquente. C'est une urgence médicale.

Cette journée mondiale permet de rappeler, comme le fait la Société Française Neurovasculaire, qu'au cours des trois dernières décennies, de grandes avancées thérapeutiques ont vu le jour, avec une accélération majeure ces 5 dernières années. La prise en charge des patients via la filière neuro-vasculaire a joué un rôle décisif. La prévention reste en outre capitale pour diminuer l'incidence de cette pathologie qui concerne l'ensemble de la population : femmes et hommes, jeunes et moins jeunes.

Depuis 30 ans, le nombre de personnes touchées par un AVC a augmenté de près de 60% mais la mortalité liée à l'AVC a baissé de près de 40% grâce notamment aux nouveaux traitements (thrombolyse puis thrombectomie) (cf. encadré ci-dessous) et à la structuration efficace d'une filière neuro-vasculaire. Cette dernière, structurée autour de 140 unités neuro-vasculaires (UNV), est cruciale pour que la prise en chrage des personnes soit optimale. La prise en charge dans une UNV réduit le risque de décès ou de handicap de 20%.

De la même façon, le développement des équipements "télé AVC" a permis d'accroître l'offre de soins sur l'ensemble du territoire. ainsi, la télémédecine offre un accès rapide aux traitements pour des patients éloignés des unités neuro-vasculaires. Le nombre d'établissements disposant d'une installation de "Télé AVC" est passé de 88 en 2015 à 152 en 2017.

Dans le cas de l'hypertension, chaque diminution de 10mmHg de pression artérielle systolique permet de réduire de 20% le risque d'AVC et chez les personnes souffrant d'arythmie cardiaque, les anticoagulants oraux réduisent de plus de 60% le risque d'AVC par infarctus cérébral.

Prise en charge des urgentistes et importance de ces experts dans la rapidité de prise en charge de l'AVC

La Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU) nous rappelle en effet que l’AVC est une urgence thérapeutique car il est maintenant accessible à un traitement efficace (extrêmement performant dans le cas de l’infarctus cérébral), capable de diminuer le risque de handicap si l’on agit rapidement.

  • Lorsqu’elle est utilisée dans les conditions optimales, c’est-à-dire dans les 90 premières minutes, la thrombolyse IV est associée à une réduction du handicap d’environ 50%.
  • Réalisée en moins de 6h après l’AVC, l’association thrombectomie + thrombolyse IV, quant à elle, offre les meilleures chances de récupération et aboutit à une réduction très significative du handicap, par rapport à une thrombolyse IV seule.
  • Si l’AVC est une hémorragie cérébrale, la mise en œuvre d’un contrôle strict de la tension artérielle est déterminante dans l’évolution de l’hématome, surtout dans les premières heures.
  • L’AIT, qui peut annoncer, dans les heures ou les jours qui suivent, la survenue d’un AVC qui laissera des séquelles (risque d’AVC de 5% dans les 48 premières heures et d’environ 10% à un mois), constitue une autre grande urgence. Il nécessite d’évaluer le risque de récidive à court terme et de mettre en place le traitement de prévention secondaire adapté. La prise en charge en urgence par une équipe spécialisée diminue le risque de survenue d’un AVC.

La prévention reste un élément très important car l'AVC reste une maladie dont les principaux facteurs de risque sont évitables. Une prévention adaptée et la rapidité de la prise en charge sont essentielles pour limiter le risque de décès et de séquelles fonctionnelles. Voici les 5 mesures préventives pour diminuer de 80% le risque d'AVC :

  • contrôler sa pression artérielle : l'hypertension artérielle est le principal facteur de risque d'AVC. 50% des hypertendus ignorent qu'ils le sont !
  • manger sainement : 5 fruits et légumes par jour, du poisson, des plats faits maison
  • Contrôler son cholestérol tous les 5 ans :
  • avoir une activité physique : moins 30 minutes de marche par jour.
  • arrêter de fumer : la consommation de cigarette multiplie par 2 le risque d'AVC ischémique cérébral. 

Une pathologie qui touche également les enfants

Face à cette pathologie qui touche près de 1 000 enfants et adolescents chaque année, le secrétaire d’Etat en charge de la Protection de l’enfance, Adrien Taquet, tient à souligner l’importance d’une meilleure information et d’une sensibilisation du grand public afin de mieux en repérer les signes avant-coureurs et en prévenir les séquelles. Face à cette pathologie qui touche près de 1 000 enfants et adolescents chaque année, le secrétaire d’Etat en charge de la Protection de l’enfance tient à souligner l’importance d’une meilleure information et d’une sensibilisation du grand public afin de mieux en repérer les signes avant-coureurs et en prévenir les séquelles. Seule la moitié de ces AVC a une cause identifiée (malformation congénitale, pathologie cardiaque…) et près de 70% des enfants gardent des séquelles telles qu’un handicap physique et/ou détérioration des capacités intellectuelles. Chez les enfants et les adolescents, son traitement rapide réduit considérablement le risque de séquelles. Il nécessite une prise en charge rapide et coordonnée des professionnels pour l’acheminement des personnes victimes vers les 135 unités neuro-vasculaires (UNV) réparties sur tout le territoire, les 37 centres de neuroradiologie interventionnelle (NRI) ou les structures des urgences disposant d’un recours aux UNV par la téléconsultation et téléexpertise (plus de 111 établissements).

Face à cette pathologie qui touche près de 1 000 enfants et adolescents chaque année, le secrétaire d’Etat en charge de la Protection de l’enfance tient à souligner l’importance d’une meilleure information et d’une sensibilisation du grand public afin de mieux en repérer les signes avant-coureurs et en prévenir les séquelles.

L'alerte : garant d'une prise en charge précoce et efficace

Les campagnes de sensibilisation ont pour effet un recours plus fréquent de la population au "15" et l'augmenttaion du taux de patients arrivant dans les UNV dans un délai permettant la réalisation d'une thrombolyse. Voici, pour rappel, les premiers symptômes d'AVC, soudains et latéralisés : 

  • une paralysie, une faiblesse ou un engourdissement d'une partie ou de la moitié du corps ;
  • une déformation de la bouche, des difficultés à parler ;
  • une pperte de la vision d'un oeil ;
  • des troubles de l'équilibre, de la coordination ou de la marche ;
  • une céphalée intense inhabituelle. 

En cas de doute, il faut immédiatemment composer le 15 !

Enfin, il est important de rappeler que le développement actuel d'équipes mobiles de réadaptation devrait permettre d'optimiser le retour et le suivi à domicile des patients et d'améliorer la prise en charge précoce d'éventuelles séquelles invalidantes (déficits moteur, troubles cognitifs, fatigabilité, dépression...). La récupération fonctionnelle pourrait être bien meilleure demain notamment grâce à la robotique appliquée à la "compensation" des séquelles liées aux déficiences. En août 2015, une circulaire ministérielle a défini l'organisation des consultations post-AVC qui permettent à tout patient une évaluation et une amélioreatuion de la prise en charge de ses séquellesphysiques, cognitives et émotionnelles.

Prise en charge des AVC : la télémédecine en soutien pour les patients d'hôpitaux ruraux

Pour aller plus loin

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com