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Aux urgences : difficile d’estimer la gravité des pathologies chez les sujets âgés

Publié le 19/08/2019
Aux urgences : difficile d’estimer la gravité des pathologies chez les sujets âgés

Aux urgences : difficile d’estimer la gravité des pathologies chez les sujets âgés

Le vieillissement de la population est un défi de santé publique auquel sont confrontés la plupart des pays développés. De même, la moyenne des patients qui arrive aux urgences s’en fait sentir. Or, selon une étude japonaise les méthodes employées pour "trier" les individus en fonction de la gravité de leur cas sont beaucoup moins performantes chez les personnes âgées.

Avec l’âge, les plaintes des patients sont moins spécifiques, les pathologies plus subtiles et les diagnostics plus difficiles à poser.

Aux urgences, différents systèmes existent afin de classifier les patients le plus efficacement possible entre ceux qui nécessitent des soins dans l’immédiat et ceux qui peuvent attendre. Cela permet de gagner du temps et surtout d’optimiser les ressources pour les cas graves. Ainsi ce type de pratique comme l’Echelle canadienne de triage de gravité (ECTG) demeure employé dans le monde entier. Or, une équipe de chercheurs japonais s’est récemment posé la question : est-ce que ces méthodes de hiérarchisation des cas sont toujours aussi efficientes auprès de patients âgés ?

Les classifications erronées augmentent chez les seniors

Pour répondre à leurs interrogations, les scientifiques ont analysé les données d’une cohorte de plus de 27 000 patients âgés de plus de 16 ans qui se sont présentés dans un service d’urgences entre juin 2013 et mai 2014 et qui ont été répartis selon l’Echelle de triage et d’acuité japonaise (JTAS), le système national mis en place qui découle de l’ECTG canadienne. Ils ont observé les taux d’admissions en soins intensifs et aussi le nombre de décès dans les établissements pour sept groupes d’âges distincts.

Les résultats démontrent que le système devient nettement moins efficient au fur et à mesure que l’âge du patient augmente. Pire, le nombre d’erreurs de diagnostic augmente aussi avec l’âge. Les personnes âgées, avec des plaintes parfois non spécifiques, ont davantage de chance d’être l’objet d’une erreur de classification et donc de ne pas être traitées à temps. Ce qui signifie une hausse de la mortalité car une erreur est également plus difficilement rattrapable chez les seniors, qui sont, par définition moins résistants. Par conséquent, il serait judicieux de mettre au point de nouvelle méthode de sélection qui serait plus adaptée aux individus d’âges avancés.

Ces observations sont d’autant plus alarmantes qu’il est plus compliqué de faire un classement judicieux en fonction de la gravité des cas lorsque l’on est en sous-effectif et que le temps manque. Une situation qui reste malheureusement courante dans les services d’urgence en France .

Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com  @roxane0706


Source : infirmiers.com