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PORTRAIT / TEMOIGNAGE

Autoportrait d’une notaire devenue infirmière puéricultrice

Publié le 25/10/2018
Autoportrait d’une notaire devenue infirmière puéricultrice

Autoportrait d’une notaire devenue infirmière puéricultrice

Juriste de formation, elle a entamé une reconversion professionnelle à 360 degrés en devenant infirmière puéricultrice et écrit des romans sous le pseudonyme de Victoire Sentenac. Découvrez le parcours atypique et inspirant de cette femme, à travers son auto-portrait.

"Lorsqu’en stage infirmier, à 35 ans, on vous demande ce que vous faisiez avant… Les yeux s’arrondissaient souvent d’incompréhension !"

On entend souvent dire aujourd’hui que l’on peut avoir plusieurs vies professionnelles, je confirme ! J’ai choisi d’être infirmière puéricultrice, alors que j’avais en poche un diplôme de notaire et dix ans d’expérience dans ce métier. Déjà, je sortais un peu des sentiers bat-tus !

Jamais je n’ai regretté ce choix, que je referais encore aujourd’hui s’il se représentait à moi. Certes, c’est un parcours pas forcément évident à assumer lorsqu’en stage infirmier, à 35 ans, on vous demande ce que vous faisiez avant… Les yeux s’arrondissaient souvent d’incompréhension ! Mais j’ai persévéré, parce qu’infirmière était selon moi le meilleur chemin pour travailler un jour auprès des enfants, mon but ultime, que j’ai enfin atteint il y a deux ans lorsque je suis entrée à l’école de puéricultrices, à l’âge de... 42 ans !

J’aime cet équilibre entre mon travail prenant, exigeant et cette évasion merveilleuse que me procure l’écriture des livres

Je dis souvent qu’il faut croire en ses rêves, et surtout aller au bout. La preuve, cette passion ancienne qui refait surface : l’écriture ! Ecrivain serait-il mon troisième métier ? En tous cas, cette activité parallèle m’apporte assez de joie et d’enthousiasme pour que j’ose enfin la partager. J’écris des romans et le premier a rencontré un sacré lectorat sur le site monBestSeller, qui m’a fait progresser jusqu’à la première place de leur classement depuis quelques semaines. Une forme de reconnaissance inattendue qui m’a vraiment encouragée à persévérer. J’aime cet équilibre entre mon travail prenant, exigeant - je travaille en 12h en pédiatrie spécialisée - et cette évasion merveilleuse que me procure l’écriture des livres. Mon premier roman, La nuit sur les toits  est une romance qui se déroule loin du monde hospitalier. Le second en revanche, À faire voler nos âmes aborde quelques problématiques malheureusement d’actualité au sein de l’hôpital ( la déshumanisation programmée des soins, qui va à l’encontre des besoins des familles autant que des vœux des soignants, les enjeux de pouvoir, une certaine forme de harcèlement) , et les personnages principaux, médecins et infirmières entre autres - mais pas que - déroulent un ballet où s’entrecroisent leurs destins compliqués. Je rentre aussi frontalement dans le désir d’enfant et la procréation assistée, avec tous les rêves et parfois les illusions qu’elle peut engendrer chez les couples stériles.

Les histoires de vie de mes petits patients et leurs familles m’inspirent

Un livre doit pour moi être avant tout vecteur d’émotions, c’est pourquoi je traite de sujets qui me tiennent particulièrement à cœur, et les enfants y ont naturellement une grande place. Mon troisième opus, en cours d’écriture, suite directe du deuxième, leur fait aussi la part belle, et nous emmène au cœur de l’Afrique, en mission humanitaire. Les histoires de vie de mes petits patients et leurs familles m’inspirent bien évidemment, mais je suis surtout à l’écoute des émotions, encore une fois, qu’ils me transmettent et que je tâche de retranscrire. Infirmier-ère est un métier si riche ! Humainement, il nous ouvre à tous les possibles, vraiment. Et artistiquement, n’en parlons pas, c’est un monde à part entière…

Le blog de Victoire Sentenac

Inès KheireddineJournaliste infirmiers.com ines.kheireddine@infirmiers.com  @Ineskheireddine


Source : infirmiers.com