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Au théâtre - Une histoire entre lits de vie et lits de mort...

Publié le 10/12/2019
affiche Beaulieu

affiche Beaulieu

pièce urgence beaulieu

pièce urgence beaulieu

Lieux de vie, lieux de mort... lits de vie, lits de mort... l'hôpital, grand ascenseur émotionnel pour tout soignant qui oeuvre en son sein. L'hôpital, réceptacle de tout ce qui peut se jouer dans la vie d'un individu, qu'il soit homme, femme, enfant, jeune ou plus âgé, venu par accident, pour cause de maladie, de détresse mais jamais par hasard... Baptiste Beaulieu, aujourd'hui médecin, ne le sait que trop bien, alors qu'interne aux urgences il était plongé au coeur de la grande comédie humaine constituée d'acteurs plus au moins consentants, soignants et soignés en proie à des aventures aux issues incertaines. De cette expérience, il en avait fait un livre "Alors voilà. Les 1001 vies des urgences" aujourd'hui adapté au théâtre. Chacun pourra s'y reconnaître et reconnaître surtout l'humanité qui se dégage de ces histoires d'une folle sensibilité, à la fois tragiques et drôles, toujours émouvantes et parfois même délirantes.

Le personnage "navigue" entre deux lits, celui qui, aux urgences, reçoit successivement 1001 patients différents, et celui d'une patiente en fin de vie, chambre 7 dans le service de soins palliatifs, à laquelle le jeune interne confie  son quotidien...

"1001 vies des urgences", tel est le titre de cette pièce qui se joue actuellement au Théâtre des Béliers parisiens, après avoir triomphée en Avignon lors du dernier festival. Seul en scène durant 1h10, un jeune comédien de 21 ans, Axel Auriant, tient le rôle de cet interne en médecine pris dans la spirale infernale de ses gardes aux urgences. La mise en scène particulièrement créative d'Arthur Jugnot permet au personnage de "naviguer" entre deux lits, celui qui, aux urgences, reçoit successivement 1001 patients différents, et celui d'une patiente en fin de vie, chambre 7 dans le service de soins palliatifs, à laquelle le jeune interne confie son quotidien ; sorte d'exutoire, c'est une manière pour lui de repousser jour après jour l'inéluctable avec comme seule promesse : Avant que sa maladie la tue, je la ferai mourir de rire ! Le ton est donné.

Une façon pour ce jeune interne de prendre de la distance - mais pas toujours - avec son travail et les responsabilités qui s'y rattachent, de peindre 1001 portraits, ceux de l'équipe soignante n'y échappent pas, médecins, infirmières, aides-soignantes..., mais également ceux de tous ces patients reçus au fil des heures pour 1001 raisons.

Il y a autant de sérieux que de fantaisie, autant de gravité que de légèreté car, quand on est un jeune soignant, c'est la vie, toujours la vie qui prime. Cette vie si vive et si fragile à la fois, cette vie où chaque seconde se doit d'être vécue comme si c'était la dernière. Cette vie où l'on s'attache alors qu'il faudrait se détacher, pour mieux se protéger. Derrière la blouse blanche qui habille le professionnel de santé se cache plus ou moins bien l'homme ou la femme et les sentiments, les émotions qui l'habitent : colères, désillutions, échecs... la vie à l'hôpital n'a rien d'un grand fleuve tranquille.

Une partition très humaine écrite avec des dièses et des bémols ; quoi de mieux pour illustrer l'hôpital, grand ascenseur émotionnel pour tout soignant qui oeuvre en son sein

Ces émotions, ces sentiments, ces doutes et autres contradictions qui agitent la vie de ce jeune interne en médecine, Axel Auriant nous les livre avec un talent immense, jouant tous les rôles - mais aussi d'instruments - avec une belle virtuosité. Energique trublion, il tient la scène avec un aplomb débordant, coureur de fond auprès de la patiente de la chambre 7, sprinteur face au défilé de patients aux urgences. On rit et on s'émeut. On déplie notre empathie et notre respect envers ce jeune soignant qui écrit sous nos yeux, et avec tant d'humanité, une histoire sans cesse renouvelée. Celle d'hommes et de femmes qui se rencontrent sur le terrain de la maladie, pour quelques heures ou quelques jours. Ce qu'il en advient n'est pas toujours ce qui était espéré, mais peu importe.

Lorsque le rideau tombe, et alors que le H de l'hôpital se détache en lettre capitale, on se dit que dans cet hôpital là, l'Humanité perdure et avec elle la puissance des relations humaines, le sel de la vie.

En pratique

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com