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Attentats : des mesures pour renforcer la préparation globale du système de santé

Publié le 22/01/2016
samu ch versailles

samu ch versailles

La ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, Marisol Touraine, a détaillé le 20 janvier 2016 plusieurs mesures engagées pour renforcer la préparation globale du système de santé aux menaces terroristes, à l'occasion du retour d'expérience sur la gestion des attentats du 13 novembre 2015 par les services de santé, qui s'est tenue au ministère.

Menaces terroristes : des exercices préparatoires seront organisés entre février et mai 2016.

La ministre a indiqué, mercredi 20 janvier 2016, que 41 victimes de ces attentats étaient toujours hospitalisées, dont une en réanimation, selon le discours écrit transmis à la presse. Marisol Touraine avait annoncé la semaine dernière quatre pistes d'amélioration de la réponse sanitaire en cas d'urgence ou d'attentat, issues de ce retour d'expérience demandé à la direction générale de la santé (DGS) avec l'ensemble des acteurs mobilisés (sociétés savantes, Samu de Paris, brigade des sapeurs-pompiers, service de santé des armées -SSA-, services du ministère de la santé et opérateurs rattachés comme l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires -Eprus), lors du congrès Réanimation 2016 organisé par la Société de réanimation de langue française (SRLF) à Paris. La ministre a présenté une feuille de route avec trois axes prioritaires, précisant notamment le calendrier des prochains exercices préparatoires, entre février et mai.

Votre travail est essentiel. Vous avez su le conduire très rapidement après le choc, et dans un moment où notre pays entrait dans la période des fêtes, où chacun – et cette année plus que les autres – aspire avant tout à retrouver ses proches.

Etre en capacité de faire face aux nouvelles menaces sur l'ensemble du territoire

Afin de renforcer la préparation globale du système de santé aux menaces terroristes et en particulier aux attentats collectifs utilisant des armes de guerre, l'ensemble des hôpitaux devront actualiser leur dispositif 'plan blanc' en anticipant l'accueil massif de blessés par armes de guerre, en intégrant le principe du "damage control": tri hospitalier, identification des victimes et organisation de la prise en charge médicale urgente. Le Centre national de l'urgence hospitalière (CNUH) et le SSA ont été saisis afin d'élaborer un dispositif de formation spécifique des professionnels de santé, a précisé la ministre.

En outre, dans chaque région devra être identifié le niveau à partir duquel les capacités en transports sanitaires, plateaux techniques et personnels médico-chirurgicaux, sont susceptibles d'être dépassées, avec une évaluation particulière des capacités de prise en charge pédiatriques et d'accueil dans les blocs opératoires.

La ministre appelle également à la mobilisation de l'ensemble des agences régionales de santé (ARS)Je souhaite que soit confortée la formation des ARS à la préparation et à la gestion de crise et formaliser l'appui en situation de crise, a-t-elle déclaré. Une instruction en ce sens sera adressée prochainement aux directeurs généraux d'ARS.

La sécurité est une condition de l’égalité. Nos concitoyens, où qu’ils vivent, doivent savoir qu’ils pourront, en cas d’attentat, bénéficier de la prise en charge d’excellence qui s’est déployée à Paris dans la nuit du 13 novembre.

Renforcer l'accompagnement et le soutien de l'Etat aux victimes et à leur famille

Marisol Touraine a également annoncé la mise en place d'un système d'information unique et commun permettant le suivi des victimes dans les établissements de santé. L'identification rapide et actualisée est une exigence vis-à-vis des familles, mais elle est aussi une nécessité pour notre système d'urgence sanitaire. Les secours doivent être en mesure d'identifier les victimes dès leur prise en charge sur le site d'un attentat, en renseignant un maximum d'informations sur leur état, informations qui seront immédiatement partagées et actualisées par les services de secours hospitalier, de la sécurité civile avec les établissements de santé et les autorités sanitaires, a-t-elle indiqué.

Par ailleurs, dans un souci de renforcement de la prise en charge médico-psychologique dans la durée, le cadre réglementaire de l'urgence médico-psychologique, notamment sur le plan de la gouvernance et de l'organisation du réseau, sera actualisé afin de mieux coordonner les acteurs aux différents échelons territoriaux. Des outils nationaux communs de prise en charge des personnes impliquées seront en outre développés, et la prise en charge médico-psychologique des professionnels de santé et des personnels des cellules d'urgence médico-psychologiques (CUMP) sera renforcée.

L’enjeu, c’est d’anticiper, c’est de dessiner ensemble les actions de demain. Les menaces évoluent, notre réponse sanitaire doit évoluer aussi. Aucune brèche, aucune faille, ne doit être laissée à la barbarie.

Poursuivre et amplifier les exercices préparatoires

La ministre a annoncé l'organisation dès février d'un exercice de santé pour tester la chaîne de commandement et le caractère opérationnel des plans blancs. Elle a également demandé que des exercices régionaux soient organisés entre mars et mai, associant les ARS et les acteurs de santé régionaux. Ces exercices seront thématisés pour pouvoir travailler sur toutes les cibles possibles d'attaques terroristes (attaque chimique, attaque dans un train, etc.). Un exercice commun avec tous les ministères concernés est en outre programmé à Nîmes le jeudi 17 mars, à la demande du Premier ministre.

Enfin, un exercice national santé de grande ampleur sera organisé d'ici mai, afin de tester l'organisation et la coordination nationale du système de santé dans le cadre d'un attentat qui surviendrait en un point du territoire, et d'une ampleur telle qu'il mobiliserait plusieurs établissements de santé des régions limitrophes et de zones de défense différentes. Le scénario intégrera une composante pédiatrique. Il s'articulera avec la préparation de l'Euro 2016.


Source : infirmiers.com