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HYGIENE

AP-HP : une enquête révèle des failles dans la gestion des excreta

Publié le 21/08/2015

Une enquête menée en 2012 dans les hôpitaux de l'Assistance publique - hôpitaux de Paris (AP-HP) a révélé de nombreuses failles dans la gestion des excreta, selon ses résultats publiés le 14 août dernier dans le Journal of Hospital Infection.

Une enquête menée à l'AP-HP en 2012 a révélé que dans près de 40% des cas, les bassins ne sont pas réservés à l'usage unique d'un même patient au cours de son séjour.

Les excreta constituent une source importante de diffusion d'entérobactéries résistantes. L'augmentation de l'incidence des entérobactéries productrices de bêta-lactamase à spectre étendu (EBLSE) au sein de l'AP-HP a conduit l'équipe opérationnelle d'hygiène à y évaluer la gestion des excreta. Margaux Lepainteur et ses collègues ont mené une enquête par questionnaire entre janvier et avril 2012. Sur les 38 hôpitaux de l'AP-HP, 28 ont participé (16 de courts séjours et 12 de soins de suite de réadaptation - SSR), ce qui représente 62% des lits. Parmi les 13 230 patients inclus, une importante proportion (43%) portait des protections : 22% en courts séjours et 71% en SSR. Ce résultat n'était pas attendu par les investigateurs et illustre, selon eux, la nécessité de promouvoir les bonnes pratiques auprès des professionnels de santé. 

L'enquête a révélé qu'une majorité de toilettes étaient partagées entre plusieurs patients. De plus, alors que l'utilisation des douchettes rince-bassin est à proscrire en raison du risque d'aérosolisation de matières fécales, 43% des toilettes en étaient équipées. Dans près de 40% des cas, les bassins n'étaient pas réservés à un seul patient pour la durée de son séjour. Par ailleurs, seulement 15% des bassins étaient équipés d'un couvercle. Dans une large majorité des cas, les bassins étaient vidés et rincés avant d'être lavés dans les lave-bassins, la plupart du temps dans les chambres des patients. Au cours de l'enquête, les professionnels interrogés l'ont expliqué par la présence de résidus de matières fécales après lavage au lave-bassin. Ce problème était en partie lié à une incompatibilité entre les bassins et les lave-bassins employés. De plus, les professionnels craignaient de transporter les bassins pleins jusqu'à la salle du rince-bassin alors que les bassins ne disposaient pas de couvercles. Les auteurs soulignent l'intérêt des sacs de recueil des excreta à usage unique. 

Par ailleurs, ils notent que les lave-bassins étaient régulièrement en panne, un problème moins courant lorsqu'une maintenance annuelle était assurée. De même, alors que les lave-bassins chimiques ne sont pas recommandés, l'enquête a montré l'emploi de 49 d'entre eux (contre 408 thermiques). Selon ce sondage, 20% des lave-bassins étaient situés dans une salle dépourvue de tout équipement dédié au lavage des mains (distributeurs de solution hydro-alcoolique ou évier).

A la suite de cette enquête, l'équipe opérationnelle d'hygiène a mis en place des recommandations relatives à la gestion des excreta. Un programme de formation a été lancé et certaines recommandations ont bénéficié de mesures incitatives dans le cadre de l'évaluation des établissements.


Source : infirmiers.com