AP-HP : reconduction de la grève du personnel paramédical des urgences à l'hôpital Saint-Antoine

Selon le syndicat FO, deuxième syndicat de l'établissement derrière la CGT, l'ensemble du personnel paramédical est mobilisé.

Les revendications portent sur "l'insuffisance du nombre de personnels" qui conduit à une prise en charge "inadaptée" des malades, a indiqué Catherine Dauvergne. De plus, "les locaux ne sont plus adaptés" au vu du nombre de patients accueillis. "Depuis la fermeture des urgences de Rothschild [XIIème arrondissement, AP-HP"> en 1999, nous comptabilisons 130 passages par jour, parfois jusqu'à 180", a-t-elle poursuivi.

"Certains malades en attente d'hospitalisation restent entre 24 et 48 heures dans cette salle d'observation", devenue de fait "une salle d'hospitalisation", a-t-elle affirmé. "Plus de quinze patients sont 'hospitalisés' côte à côte dans cette salle. Il arrive également que sept à huit patients restent sur des brancards dans les couloirs", a-t-elle rapporté.

"Pour assurer une prise en charge décente, nous souhaiterions que trois infirmières et trois aides-soignantes viennent compléter nos équipes", a-t-elle précisé. "Lors des négociations, la direction a proposé des effectifs supplémentaires pour la période hivernale. Or, les problèmes ne se posent pas qu'à cette période", a rappelé la syndicaliste.

Contactée par l'APM, la directrice de l'hôpital Saint-Antoine, Chantal de Singly, a confirmé la mobilisation forte qui, depuis le début de la grève, a toujours dépassé 75%. "Aujourd'hui, le taux de participation à la grève atteint 98 %. L'accueil des malades est cependant toujours assuré", a-t-elle précisé.

Chantal de Singly a indiqué qu'elle partage le constat sur "l'inadaptation des locaux". Elle a cependant rappelé que la construction d'un nouveau bâtiment, financé à hauteur de vingt millions d'euros, permettra d'accueillir dans deux ans les urgences, le service de réanimation et une polyclinique.

"Ces difficultés s'expliquent principalement par le manque de places dans les services de soins de suite et de réadaptation (SSR)", a-t-elle observé en précisant que la situation devrait s'améliorer dès 2009 puisque "l'hôpital Rothschild devrait ouvrir 200 lits de SSR".

La directrice de l'établissement a également affirmé qu'elle va solliciter une aide pour "financer le renforcement des équipes" paramédicales "pour la période de novembre à mars". "A partir de fin janvier 2007, les urgences disposeront également de trois box supplémentaires et d'une nouvelle salle d'attente", a-t-elle ajouté.

L'amélioration de l'accueil et du traitement des urgences figure au rang des priorités du plan stratégique de l'AP-HP 2005-2009 pour le Groupement hospitalier universitaire (GHU) Est, dont fait partie l'hôpital Saint-Antoine.

Contacté par l'APM, Louis Omnes, directeur exécutif du GHU Est, a précisé que le manque de structures de SSR pose également problème pour les autres services d'urgences, mais que les difficultés se manifestent plus vivement à l'hôpital Saint-Antoine du fait de la "structure architecturale" du service, qui sera améliorée avec la construction du nouveau bâtiment.

"La capacité de SRR et de court séjour gériatrique de l'hôpital Rothschild sera portée à 310 lits dès fin 2008", a-t-il confirmé, en ajoutant que le transfert de la maternité de l'hôpital Rothschild vers l'hôpital Armand Trousseau (XIIème arrondissement, AP-HP) permettra dès mai 2007 de créer quarante lits supplémentaires en court séjour gériatrique et SSR dans ce même hôpital.

Il a également rappelé que "la création d'une unité de gériatrie aigüe de vingt lits il y a deux ans et la mise en place d'une équipe mobile de gériatrie" à l'hôpital Saint-Antoine a déjà permis d'améliorer la situation./mh/mr