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Annonce du cancer : le dispositif expliqué aux professionnels de santé sur le site de l'INCa

Publié le 27/04/2006

Ce document, accessible à tous, précède la réalisation d'un autre document d'information générale qui rappellera les éléments fondamentaux du contenu éthique et philosophique de l'annonce, prévu pour le début de l'été.

Le dispositif d'annonce du cancer a été élaboré suite à une demande formulée par les malades lors des premiers Etats généraux du cancer, en 1998. Une expérimentation nationale, menée dans 58 établissements de santé, a permis de définir le cadre de ce dispositif, dont la généralisation sur l'ensemble du territoire doit se faire progressivement tout au long de l'année, rappelle l'INCa dans ce document.

Ce dispositif est construit autour de quatre temps, dont chacun fait appel à des intervenants spécifiques et complémentaires.

Le temps médical, correspondant à une ou plusieurs consultations dédiées à l'annonce du diagnostic et à la proposition de stratégie thérapeutique définie par l'équipe pluridisciplinaire, prend entre 45 minutes et une heure. Présentée et expliquée oralement par le médecin, la décision thérapeutique doit être également transcrite par écrit et remise au patient sous forme d'un programme personnalisé de soins (PPS).

Suit le temps d'accompagnement soignant, qui se concrétise par une consultation paramédicale auprès de soignants disponibles et choisis par les patients, dont le rôle consiste à reformuler l'information délivrée lors de la première consultation, d'orienter le malade vers d'autres professionnels (service social, psychologue) ou vers les associations et les espaces de dialogue et d'information.

Le malade peut également, au sein du dispositif, rencontrer les professionnels spécialisés dans les soins de support dont il est amené à bénéficier, tels que le psychologue, l'assistante sociale ou le kinésithérapeute.

Le dispositif prévoit enfin une étroite collaboration entre les équipes hospitalières et le médecin traitant, qui doit être immédiatement informé du diagnostic, avec l'accord du patient. Il est également destinataire des résultats des examens complémentaires à chaque étape de la prise en charge. S'il est à l'origine de l'annonce du diagnostic, il doit à l'inverse, faire connaître au patient l'existence du dispositif d'annonce hospitalier et l'orienter vers la structure qui le prendra en charge. L'équipe hospitalière devra alors contacter le médecin traitant, notamment pour recueillir des informations sur l'environnement global du malade, qui peuvent influencer les choix thérapeutiques.

Le médecin traitant doit pouvoir contacter 24 heures sur 24 le service référent du malade ou un service compétent en onco-hématologie en cas de problème à domicile, limitant ainsi le recours à l'hospitalisation systématique, peut-on lire dans le document. Il doit par ailleurs pouvoir hospitaliser directement son patient pour éviter de recourir aux urgences.

UNE ATTITUDE EMPATHIQUE

Trois spécialistes (une psychanalyste, un psychiatre et une psycho-oncologue) livrent par ailleurs quelques conseils sur la façon d'annoncer un cancer, reposant notamment sur leur expérience acquise à travers les tests menés en France.

Convenant que chaque situation est unique et nécessite, de ce fait, une approche personnalisée, ils proposent néanmoins d'adopter dans tous les cas une attitude empathique et de toujours quitter le malade en fixant une échéance précise de rendez-vous, de manière à "lui redonner du temps et de l'espoir".

Le "non-verbal" est essentiel, et le médecin doit avoir conscience que toutes ses attitudes trahissent ses émotions (froncement de sourcil, silence, regard ancré sur l'ordinateur...), cite ainsi Martine Dezelle, psychanalyste au Centre de lutte contre le cancer (CLCC) de Reims.

Patrice Guex, chef du département de psychiatrie du CHUV de Lausanne recommande quant à lui d'"éviter les attitudes suggestives, les raccourcis de la pensée, la banalisation, la dédramatisation" et déconseille de dire au patient "d'appeler si ça ne va pas".

Pour Isabelle Moley-Massol, psycho-oncologue à l'hôpital Cochin (Paris, XIVème arrondissement, AP-HP), le médecin ne doit "jamais présumer de la façon dont le malade va réagir, ne pas projeter sa propre perception de la maladie", et doit, par conséquent, d'abord écouter le malade avant de parler.

L'INCa prévoit une formation des soignants impliqués dans la mise en oeuvre du dispositif d'annonce et met par ailleurs à disposition des professionnels de santé la liste des équipes expérimentatrices et leurs coordonnées, ainsi que des témoignages de certaines d'entre elles sur son site Internet (www.e-cancer.fr)./ar/mr


Source : infirmiers.com