Le 31 décembre 2013, peu avant minuit, nous avions quitté Françoise et ses patients pour la dernière fois, après douze mois passés régulièrement à leurs côtés. Comme prévu, l'année se terminait comme elle avait démarré, dans les rues de Lyon, quelques instants avant le passage à la nouvelle année... L'année 2014 débutait donc avec de nouvelles étapes toutes aussi importantes à venir... Point d'étape, fin mars, par Olivier Ducray, réalisateur des "Anges Anonymes"
Depuis le début de l'année 2013, au fur et à mesure des prises de vues , je m'étais attaché à visionner les images à chaque fin de session de tournage et à consigner sur un tableur ce qu'elles contenaient. C'était l'occasion de m'en imprégner, de les commenter aussi, de leur attribuer une appréciation. J'en profitais également pour réaliser différentes captures d'écran vouées à être diffusées sur notre site web ou sur le site de notre partenaire Infirmiers.com notamment.
50 heures d'images tournées...
Avec Alan Jobart, le monteur du film, nous avons commencé en novembre dernier le dérushage à proprement parler, c'est-à-dire l'étape de visionnage, de tri et de sélection des images. Durant près de huit semaines réparties jusqu'au mois de janvier inclus, nous nous sommes donc attachés à choisir parmi la cinquantaine d'heures d'images mises en boîte tout au long du tournage celles qui "méritaient" d'être conservées pour le film. Nous sommes parvenus au terme de ce fastidieux dérushage à diviser par sept le nombre d'heures d'images à conserver en vue du montage, c'est-à-dire toutes celles que nous jugions cohérentes narrativement et techniquement acceptables.
Durant près de 8 semaines réparties jusqu'au mois de janvier inclus, nous nous sommes attachés à choisir parmi la 50aine d'heures d'images mises en boîte celles qui "méritaient" d'être conservées pour le film
Choisir, c'est renoncer...
Depuis début février, le dérushage fini, nous avons ainsi pu entamer vraiment cette étape de montage. De manière quotidienne et quasiment à temps plein, nous avons poursuivi ce travail de sélection, en augmentant chaque fois un peu plus notre niveau d'exigence et en réfléchissant bien sûr à la structure du film, à notre narration. Ainsi, une belle séquence visuellement, ou un bon mot de Françoise ou d'un patient, peut hélas parfois s'avérer hors sujet, déplacé ou ralentir notre rythme. Nous devons donc décider de nous en passer. Choisir c'est renoncer. Et renoncer c'est rarement agréable. Au fil d'innombrables débats avec mon monteur et d'innombrables petits sacrifices, nous sommes passés de sept heures et demi à trois heures et demi, puis bientôt deux heures et demi, deux heures, et enfin, mi-mars, à une heure et demi de film qui est sa durée maximale prévue.
Une belle séquence visuellement, ou un bon mot de Françoise ou d'un patient, peut hélas parfois s'avérer hors sujet, déplacé ou ralentir notre rythme
Une heure et demi de film à l'arrivée...
Les quinze derniers jours de mars nous permettent à présent de peaufiner la structure, de travailler sur l'équilibre entre les différentes parties du film. Nous sommes rentrés dans une phase de précision et de détail. Un bon montage est un montage qui ne se voit pas. Huiler les transitions et les enchaînements de la manière la plus transparente possible et ce à quoi nous nous attelons encore jusqu'à la fin du mois. A l'issue de cette étape nous aurons une première version visible du "montage image" (v1) – en attendant la musique puis le mixage et enfin l'étalonnage des images entre elles.
Courant avril justement, nous allons laisser reposer le montage, le digérer, prendre un recul salutaire et essayer de bénéficier des retours de quelques professionnels. Cette période sera aussi consacrée à la musique sous l'impulsion d'un jeune et talentueux compositeur, Olivier Joly. Il a déjà avancé de son côté sur un certain nombre de maquettes que nous intégrerons rapidement fin mars à la v1 du montage image, mais c'est réellement en avril, à l'appui de cette première version du film, qu'il pourra donner une pleine dimension à ses compositions, se fondre encore plus précisément dans l'univers et le tempo du film. Etant un peu musicien moi-même, je ne boude pas mon plaisir à la perspective de ces séances passées à ses côtés en studio d'enregistrement.
Bon nombre de films piqueraient fortement les yeux s'ils étaient projetés avant étalonnage !
Peaufiner, sonoriser, équilibrer, mixer, étalonner...
Durant la première quinzaine de mai, forts de ce temps de digestion d'avril et des éventuels retours que nous aurons eus, nous bouclerons le montage image du film et procéderons au montage son final, notamment en intégrant les musiques définitives – celles-ci nous permettront de finaliser certains points de montage, principalement les séquences d'illustrations (vues de Lyon, déplacements de la trottinette...) qui sont autant de respirations indispensables dont il faut bien définir le rythme. Mi mai, le montage du documentaire sera terminé, restera alors à assurer deux ultimes, mais ô combien importantes étapes de la postproduction : le mixage et l'étalonnage.
Notre dispositif de tournage ultraléger nous ayant de facto interdit la présence d'un vrai ingénieur du son cinéma et d'un perchman, le mixage va devoir compenser et rattraper pas mal de lacunes de son. Si Françoise était très bien couverte par la présence permanente ou quasi permanente sur elle d'un micro HF (sans fil), ce n'était bien évidemment pas le cas des patients. Un travail de rééquilibrage est donc nécessaire auquel il faut ajouter l'intégration de sons d'ambiance ou au contraire la suppression de certains d'entre eux lorsqu'ils s'avèrent parasites. Au final, deux semaines de mixage prévues en studio, pour corriger et améliorer tout ce qui doit l'être, ne seront pas de trop.
L'ultime étape avant les sorties du film et le futur tirage des "copies" – il s'agit en réalité aujourd'hui de disques durs (appelés DCP) – est celle de l'étalonnage. Pendant deux ou trois jours, en ma présence et celle du chef opérateur du film, Thibaut Ras, l'étalonneur a pour mission d'homogénéiser la colorimétrie et les contrastes du film, de faire en sorte que les transitions se fassent en douceur entre des plans collés l'un à l'autre mais qui ont parfois été tournés dans des conditions de lumière très différentes. Méconnue du grand public, cette phase est pourtant essentielle. Bon nombre de films piqueraient fortement les yeux s'ils étaient projetés avant étalonnage !
Courant juin, nous aurons donc un film fini, prêt à être projeté dans le cadre de projections privées d'abord, pour l'équipe, les proches ainsi que les partenaires, puis à l'occasion d'avant premières dont certaines devraient donner lieu, je l'espère, à des débats passionnés. Enfin, sera venue l'heure de la sortie en salle, envisagée à ce jour pour la fin de l'année mais aucune date n'a encore été calée. Nous serons probablement fin 2014 et dès lors le film vous appartiendra...
Une avant-première de cinéma... lors des Journées nationales des Infirmiers libéraux
Le jeudi 3 avril 2014, en fin de journée (17h45) au PACI d'Issy-les-Moulineaux, dans le cadre des JNIL, Olivier Ducray, réalisateur du film "Les Anges Anonymes " présentera en exclusivité, les premières images "abouties" de son travail. Infirmiers.com en est le partenaire media. Une projection/débat qui sera suivie d'un cocktail !
Olivier DUCRAY Auteur, scénariste, réalisateur du film « Les Anges Anonymes" olivier.ducray@gmail.comhttp://www.olivierducray.com
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