Les urgences de l’hôpital de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) rencontrent de «très grandes difficultés». C'est l'alerte lancée, le 31 octobre au Sénat, par un élu RDSE (Rassemblement Démocratique et Social Européen) dans ce département. Jean-Yves Roux a interpellé le Gouvernement près d'un an après avoir tiré le signal d'alarme sur les risques de non pérennité de soins dans cette zone territoriale.
Il n'y aura aucune urgence de nuit jusqu'au 15 novembre
«En 2022, nous déplorions vingt-huit jours de fermeture de nuit [des urgences] durant l’été ; [...] depuis le début de l'année 2023, [elles] sont fermées cent quatre-vingts nuits et dix-huit journées et seuls 39% sont des jours régulés», a indiqué le sénateur. «Pour le mois de novembre, il n'y aura aucune urgence de nuit jusqu'au 15 novembre quand des ouvertures de jour sont planifiées, sauf les 4, 5, 8 et 13 novembre, en espérant que les usagers retiendront l'information… et si possible leurs pathologies», a-t-il ironisé.
Un appel au gouvernement à la recousse
L'élu déplore le manque de perspectives de rétablissement de la situation, alors que «le centre La Vista, qui vient d'ouvrir à proximité, annonce déjà ne pas avoir vocation à [...] remplacer les urgences» du CH. Toute la chaîne des premiers secours et recours souffre désormais durablement de cette dégradation, a insisté l'élu, demandant à l'exécutif ses solutions pour «conforter rapidement les urgences de Manosque, ainsi que l'ensemble du site et des activités de l'hôpital».
Le Gouvernement est «pleinement mobilisé pour renforcer le recrutement et l'attractivité» du CH, a assuré la ministre chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé, Agnès Firmin-Le Bodo. Une organisation permettant de maintenir une prise en charge des patients «malgré les tensions qui sont réelles sur les ressources humaines» a été mise place.
Une structure mobile d'urgence attendue
Des médecins correspondants du Samu sont installés à proximité de la ville de Manosque, afin de permettre à la population de bénéficier des premiers soins urgents «dans l'attente de l'arrivée d'une structure mobile d'urgence et de réanimation» (Smur), a souligné la ministre, avant d'annoncer la mise en place d'un «protocole de fonctionnement restreint lorsque la situation ressources humaines nécessite une régulation de la prise en charge au sein des urgences de Manosque, c'est-à-dire un maintien de l'accueil et des prises en charge des urgences vitales». À cette fin, le plateau technique de l'établissement reste accessible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, a-t-elle précisé. Par ailleurs, une maison médicale de garde est installée à côté de l'hôpital, permettant une prise en charge de la population les dimanches et les veilles de jours fériés.
Des financements débloqués
Des financements ont également été débloqués pour faciliter le déploiement de certains dispositifs, a poursuivi Agnès Firmin-Le Bodo. Elle a cité «un véhicule léger infirmier dans les périodes les plus tendues, installé dans le secteur de Castellane et mobilisé par le Samu des Alpes-de-Haute-Provence» ou encore le déploiement d'une équipe «dédiée au transport infirmier interhospitalier». Elle a aussi annoncé le financement d'un poste de chargé de mission pour travailler sur le recrutement et les leviers d'attractivité RH du territoire.
Lancement d'une campagne de recrutements
«Une vaste campagne de communication a été lancée pour diffuser les offres d'emploi en tension au sein du groupement hospitalier de territoire (GHT), ainsi qu'une vidéo promotionnelle à l'attention des praticiens hospitaliers et des internes», a-t-elle ajouté. Enfin, la ministre a signalé qu'un rendez-vous est programmé dans le courant du mois de novembre entre le cabinet du ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, et les acteurs concernés par cette problématique, pour que l'organisation «provisoire ne devienne pas la norme» et que les urgences à Manosque soient enfin durablement confortées.
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