Agression violente d'une infirmière au centre hospitalier de Pierrefeu-du-Var

L'infirmière cadre, âgée de 50 ans, qui effectuait seule une garde de nuit dans un local situé à côté du bureau des entrées, est actuellement hospitalisée au centre hospitalier de Toulon, pour subir une intervention chirurgicale en raison d'une double fracture tibia-péroné, ont indiqué à l'APM la direction et le syndicat FO de l'hôpital.

Vers 2 heures du matin, la cadre de santé a été menacée avec une arme blanche, frappée au visage et ligotée par un homme non identifié, qui lui a volé une petite somme d'argent, son téléphone portable professionnel et son téléphone portable personnel.

Ayant réussi à se détacher, la cadre a sauté par la fenêtre du rez-de-chaussée et s'est fracturé le tibia et le péroné. Blessée, elle a réussi à rejoindre un autre pavillon et à donner l'alerte. Mais son agresseur s'est enfui sans commettre d'autres dégradations, a indiqué la direction.

Une enquête est en cours par les services de gendarmerie d'Hyères.

"L'émotion est très grande ce matin dans l'hôpital. Tous les syndicats vont se réunir pour discuter des actions à mener", a déclaré à APM Santé Chantal Gaugain, secrétaire adjointe du syndicat FO de l'hôpital. "Nous voulons obtenir des moyens pour renforcer la sécurité des personnels, nous le demandons depuis longtemps".

Une réunion du Comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire a été convoquée pour mercredi après-midi par le directeur, Philippe Bartel, pour évoquer cette agression, a indiqué Eliane Merheb, directrice adjointe de l'établissement.

La direction de l'hôpital souligne que des mesures de protection des personnels seront prises dès mercredi soir.

"Heureusement, le pire a été évité mais l'impact psychologique de cette agression est très fort. La direction va donc proposer des mesures immédiates au CHSCT, notamment pour éviter que des personnels soient isolés. Peu importe le coût de ces mesures", a assuré la directrice adjointe.

Le danger représenté par la situation de ce cadre isolé la nuit avait été identifié et il est prévu de déplacer le bureau concerné à l'entrée de l'hôpital, à côté du standardiste de nuit.

"Le projet de déplacement est en cours d'instruction, nous en sommes au stade de la mise en concurrence des entreprises pour les marchés", indique la directrice adjointe.

"La direction a déjà pris des mesures de sécurité avec l'installation depuis 1 an d'un portail fermé après 19 heures et d'une sonnette pour identifier les personnes rentrant dans l'enceinte de l'établissement", poursuit-elle.

"Après le drame de Pau, nous avons aussi demandé des moyens de financement d'une équipe de sécurité mais nous n'avons pas eu de réponse".

La direction étudie aussi l'implantation d'une clôture du côté de la rivière qui borde l'établissement, le projet posant des difficultés techniques en raison des risques d'inondation, et l'acquisition de systèmes d'appel pour le personnel./hm