Depuis son apparition au Royaume-Uni au mois de mai, le continent européen recensait vendredi 1er juillet plus de 4 500 cas de variole du singe sur son territoire, soit trois fois plus qu’à la mi-juin, lors de la réunion du comité d’urgence de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur le sujet . Ils représentent ainsi 90% des cas enregistrés dans le monde, rapportés dans 31 pays ou territoires, dont 350 en France.
Une "évolution très inquiétante"
Dans ce contexte, l’OMS a appelé vendredi à une action urgente
contre la variole en Europe. Dans un communiqué, le Dr Hans Kluge, le directeur régional de la branche Europe, a appelé les pays européens à augmenter leurs efforts dans les prochaines semaines et mois pour éviter que la variole du singe ne s’installe dans une zone géographique plus grande
. Si elle estimait, début juin, que le stade d’urgence sanitaire mondiale n’était pas atteint, l’organisation alertait déjà sur les risques réels d’installation de la maladie dans des zones où elle est normalement non-endémique, et juge désormais son évolution très inquiétante. L’évolution rapide et la nature urgente de cet événement signifie que le comité (d'experts) va réexaminer sa position sous peu
, fait-elle désormais savoir. L’OMS a recommandé aux pays d’intensifier leur surveillance de la maladie, et notamment son séquençage, pour mieux la diagnostiquer et y réagir. Elle les a également encouragés à communiquer auprès des groupes affectés et du large public. Actuellement, la grande majorité des cas concerne des hommes jeunes (entre 20 et 40 ans), principalement homosexuels. Il n'y a tout simplement pas de place pour la passivité
, a insisté Hans Kluge. De son côté, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a indiqué mardi 28 juin avoir initié l’examen d’un vaccin contre la variole humaine pour étendre son utilisation contre la variole du singe.
Des symptômes qui diffèrent
La variole du singe, qui se manifeste normalement par une forte fièvre avant d’évoluer en éruption cutanée, semble toutefois présenter des symptômes différents de ceux habituellement repérés dans les pays africains où elle est endémique. Selon une étude publiée samedi 2 juillet dans le Lancet Infectious Diseases et réalisée auprès de patients britanniques, à peine plus de la moitié d’entre eux (57%) ont eu de la fièvre, ont duré moins longtemps et nécessité moins d’hospitalisations. Les lésions, elles, se concentrent le plus souvent autour des parties génitales, quand elles atteignent en temps normal des zones beaucoup plus vastes (dont visage et nuque), soulignent les auteurs de l’étude. Pour autant, les chercheurs demeurent prudents : ces symptômes différents ne veulent en effet pas dire que l’épidémie actuelle est provoquée par une nouvelle version du virus.
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