En juin, 2318 médicaments étaient «en tension» dans les 21.000 officines de l’Hexagone. Parmi eux, vaccins, antibiotiques, antiparkisoniens et anticancéreux. De 2008 à 2018, le nombre de ruptures a été multiplié par vingt. Près d’un Français sur quatre y a été confronté.
À l’automne 2018, un rapport sénatorial sur les pénuries de médicaments et de vaccins pointait leur inquiétante amplification, que ne semblent pouvoir endiguer les mesures prises par les pouvoirs publics
. Les sénateurs soulignaient leur inquiétude face à la perte progressive d’indépendance sanitaire de notre pays, du fait de la délocalisation à l’étranger de la plupart des structures de production de principes actifs entrants dans la composition de médicaments indispensables. Les patients français ne sont ni les premiers ni les seuls servis par une industrie désormais largement implantée en Asie
. De fait, les pénuries trouvent en partie leur origine dans ces délocalisations.
En effet, 80 % des principes actifs sont fabriqués hors d’Europe, contre 20 % il y a trente ans. Près de 40 % des médicaments finis commercialisés en Europe proviennent de pays tiers
, selon L’Agence européenne du médicament.
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