Les jeunes aidants "invisibles"

Ils sont adolescents et mêmes enfants et assistent au quotidien un proche comme aidants. En rentrant de l'école, au lieu de faire leur devoir ou de se détendre, ils font les courses, s'occupent du repas et de la marche de la maison, raconte Le Monde qui leur a consacré une enquête. En rentrant de l’école, Rama ne prend jamais le temps d’enlever son cartable ni de défaire ses lacets. La fillette se précipite dans la chambre voir « si Maman va bien et a besoin de quelque chose ». Elle lui raconte ses bonnes notes, lui remonte le moral comme elle peut. Ses grandes sœurs, elles, ont une autre routine : à l’heure où la plupart des ados s’enferment dans leur chambre pour faire leur vie, Mariam et Amina s’inquiètent d’abord des courses, du rangement, du ménage, des repas, explique Camille Bordenet, l'auteur de cet article, déclinant la même histoire dans plusieurs familles. Parfois c'est le petit frère qui a besoin d'aide, parfois, la mère... Ces jeunes aidants, non-reconnus par la société, ont parfois trouvé un peu de réconfort ou d'écoute auprès de l’association nationale Jeunes AiDants Ensemble (JADE). Mais si les adultes aidants commencent à obtenir un début de reconnaissance , ce n'est pas le cas de ces enfants ou adolescents. Les familles concernées ont d’autant plus de mal à oser solliciter du soutien que leur situation soulève un tabou qui dérange : la reconfiguration des rôles entre parents et enfants. Avec, en toile de fond, la crainte d’un placement, explique encore l'auteur de l'article qui cite Françoise Ellien, psychologue clinicienne, cofondatrice et présidente de JADE : C’est souvent la seule réponse apportée par la protection de l’enfance, à défaut de dispositifs adaptés, alors que les jeunes préféreraient rester près de leur proche. Il est donc urgent de prendre conscience de ces situations pour aller vers une reconnaissance. 

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